Vola - Applause Of A Distant Crowd
Chronique CD album (42:39)

- Style
Feelgood Prog moderne merveilleusement roudoudou - Label(s)
Mascot Records - Date de sortie
12 octobre 2018 - Lieu d'enregistrement Heyman Studios
- écouter via bandcamp
Rhâââââââââ, mais c’est pas vrai!!!!!
... Je me suis fait avoir à nouveau, comme un bleu.
Déjà avec Malina, le dernier Leprous, j’avais craqué mon slip sur presqu’une heure de Dandy-Candy Pop Metal pour fan de Jane Birkin (OK, j’ai la main lourde sur la caricature, mais il faut reconnaître que l'opus est doublé en véritables plumes d’oie). En même temps, qu’est-ce que vous voulez: la musique est belle, prenante, elle titille le sternum, enflamme la cage thoracique… Bref quand c’est bon c’est bon, et puis c’est marre!
... Pour autant je n’avais pas prévu « de me faire avoir » à nouveau de sitôt.
Sauf que sans que je m’y attende, voilà-t-y pas qu’on m'a glissé Applause Of A Distant Crowd sous le nez. Vola? En effet, je crois bien avoir vu passer la pochette de Inmazes, leur premier album, dans de nombreuses listes d’achat des Huggy-les-bons-tuyaux dont je surveille l’activité sur Bandcamp. Mais rien de plus concret.
Et là, vlan, rebelote!
Rebelote parce que le 2e album des Danois ne propose que de vastes fresques épurées, des moments de grâce figeant la course du temps, de grandioses promesses d’espoir lumineux, des parenthèses bucoliques au milieu d’une Nature aussi bienveillante que toute-puissante, d’amples souffles amicaux transportant aussi loin que porte le regard… Bref, ça vous remue le mou du dedans en provoquant un mélange de honte et de béatitude proche de cette sensation qui saisit la grosse brute réprimant quelques sanglots étranglés à la fin de Titanic parce j’suis-pas-une-gonzesse-bordel-de-merde! (ne pas lire là l’expression d’un sexisme de mauvais aloi mais juste une tentative de caricature de métalleux macho censée prêter à sourire).
Quand sur l’album précédent les Danois se contentaient d’« em-popiser » largement leur Djent progressif, sur Applause Of A Distant Crowd ils n’ont plus laissé que de très rares traces Meshu-râpeuses, comme sur le premier extrait (… trompeur, du coup) « Smartfriend », ou plus loin sur le divinement chaloupé « Alien Shivers ». C'est donc de moins en moins au gratin de la scène Djent que l'on pense en écoutant l'opus nouveau, mais plutôt aux Leprous, Devin Townsend (Ki, Terria & co) et autre Textures-période-Dualism. Et malgré le côté terriblement « précieux » de certaines mélodies, malgré ce chant de gendre idéal, ces quelques ritournelles typées « Mon premier clavier by Bontempi » et ce final vraiment trop fond-du-trou-goth-déprimé, on ne retient de l’album que les frissons divins que procurent le Feelgood hit « Ghosts », l’épiphanique « Ruby Pool », le monstrueux autant qu'irrésistible « Alien Shivers », ou encore l’euphorie bienveillante du morceau-titre. Sans parler des petits fours et des coupes de champagne qui accompagnent les morceaux non retenus dans cette short list.
Alors adieu camarades deatheux, adieu amis thrasheurs, adieu l’Internationale Nawakienne: c’est en me défaisant de mes vêtements, de ma pudeur, de mes colères, de ce rôle de quadra poilu rigolant gras, et plus largement de tout jugement critique que je m’en vais rejoindre mes frères et sœurs dans l’adoration du nouveau dieu du Roudoudou Modern Metal à angles doux et souffle divin.
Hare Vola Hare Vola
Vola Vola Hare Hare…
La chronique, version courte: Applause Of A Distant Crowd offre un merveilleux et délicat voyage dans un monde de lumière, de douceurs, de vastes paysages et de nature clémente, dans l’esprit de ce que Leprous, Textures ou Devin Townsend savent faire. Alors oui, la peinture tire sur le rose, et la rythmique conserve des traces de syncopes Djent, mais parfois il faut savoir voir au-delà pour profiter d’un vrai grand bain d’euphorie musicale.
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