Vomitory - Opus Mortis VIII

Chronique CD album (36:29)

chronique Vomitory - Opus Mortis VIII

Je sais, c'est mal… c'est mal de venir causer de la nouvelle tartine d'un groupe alors qu'on ne l'a pas écouté depuis neuf ans… Mais sur COREandCO, on est recruté en fonction de son degré de Evil-ittude, moi, j'suis ceinture noir de Evil, donc plus c'est mal, mieux c'est. Et si je veux causer de Opus Mortis VIII, je fais c'que j'veux d'abord! Même si j'ai pas posé une feuille sur Vomitory depuis Blood Rapture et toc!

 

Bref, trêve de verbiage, on s'attaque à l'un des poids lourds du Brutal Death Scandinave. Jadis, on n'hésitait pas à dire que Vomitory était un peu le Cannibal Corpse Européen… et c'était pas totalement faux, leur musique brute de pomme assez primitive et bas du front partageait pas mal de similitudes avec la bande à George Delajungle Corpsegrinder… et elle réservait autant de surprise… Même en retrouvant Vomitory après neuf années de coma, on ne s'attend pas à une métamorphose grandiose lorsqu'on en déflore la rondelle. En fin gentleman, Vomitory nous rafraichit la mémoire et présente sa carte de visite. Dès le premier titre, on sait que le menu du jour sera brutal, bestial, bourru, rentre-dedans et sans aucune trace de compromis. Et c'est très bien ainsi: ces Suédois n'ont pas inventé la poudre mais ils savent la faire parler, par Toutatis! Dix titres porcinets qui ratatinent tout et qui pourraient décaper un plat à tartiflette. Ca secoue, ça glaire, ça blaste et ça réveillerait la guiche rabougrie d'un lecteur du Figaro. Rien de neuf depuis neuf ans… encore un neuf et ça fait 666 à l'envers – putain, j'suis trop ivôl!

 

Vomitory fait ce pour quoi il a été créé: du Brutal au ras des chrysanthèmes pas très finaud et ouvertement super costaud. Tout file droit, rien ne semble clocher et l'ensemble de l'album glisse tout seul comme un petit rosé en plein été. Ca picote et on y revient souvent.


En étant lucide ou blasé ou rabat-joie (rayez la mention inutile) on dira que cette galette est un disque aimable, un "produit" efficace et bien calibré pour faire danser dans les soirées de Monsieur Durant. Le groove est là… il est juste là =>LA!.<= les vocaux de cadavéreux aspergent les gros riffs simples et funky d'un subtile coulis de pancréas et la batterie crible tout ce petit monde merveilleux de blasts bien burnés. On n'est jamais dépaysé, du Vomitory en roue libre qui glougloute entre le Cannibal Corpse de Bloodthirst, du Bolt-Thrower et une louchée de Deranged. L'ambiance martiale en fout plein les mirettes, les passages plus lents évoquent le son sirupeux de l'artillerie qui pète au petit matin et les plans sulfateuse en folie déchaineront nos instincts les plus primaires. La recette est usée jusqu'au trognon, mais elle fait mouche… Difficile de faire la tronche lorsqu'on se fait caresser les feuilles par une musique aussi puissante et massive. Brutal Death triple épaisseur mâtinée d'un léger arôme Old School et piquée de quelques gousses de Crust à l'haleine Driller Killer-ienne. Ce sont d'ailleurs ces parties plus dodues qui rattrapent l'album qui aurait pu glisser vers les affres de la linéarité la plus soporifique possible…

 

Tout baigne me direz-vous? Oui! Mais non… Comparé à ses prédécesseurs, Opus Mortis VIII a l'air un chouïa bancal… ou pas complet… comme si l'album était sorti du four avant la fin de la cuisson. La tambouille est incontestablement très bonne, mais elle souffre d'un manque de patate. On cherche sans trouver l'ingrédient secret qui a fait de Vomitory une référence. C'est dommage… mais pas fatal.

 

Au final, on a affaire une fois encore à une grosse baffe. Vomitory fait du Death classique, sans colorants ni additifs. Et si jamais on reste sur sa faim, il suffira de se le rapasser une seconde fois pour être parfaitement repu de ce sympatoche champ de bataille.

photo de Cobra Commander
le 29/07/2011

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