A Backward Glance On A Travel Road - A Backward Glance On A Travel Road
Chronique CD album (40:38)

- Style
Folk acoustique progressif - Label(s)
Indépendant - Date de sortie
11 mai 2011 - écouter via bandcamp
Malgré de nombreuses qualités et une musique qui, sur le papier, doit me plaire, Hypno5e m'a toujours ennuyé, je ne sais pourquoi. En revanche, A Backward Glance On A Travel Road, le projet parallèle acoustique des montpelliérains m'a tout se suite botté après une écoute sur la compil' Combal Nasal n°4, datée de fin 2011. D'ailleurs, en préparant cette chronique, je suis tombé sur ce qu'avait écrit à l'époque, mon collègue Cglaume, qui confirme le bien que j'ai pensé du morceau proposé, le titre d'ouverture, qui a provoqué, après deux écoutes, un achat immédiat. La force motrice des deux formations est la même, Emmanuel Jesua prend en charge une nouvelle fois quasiment tous les instruments, non amplifiés.
A Backward Glance On A Travel Road nous invite à un voyage onirique et cinématique. La charge émotionnelle est d'une grande profondeur, au travers un travail mélodique profond et de nombreuses strates sonores qui se révèlent au fur et à mesure, pour délivrer une musique riche et extrêmement visuelle. On retrouve ici cette puissance évocatrice qui aussi l'une des forces d'Hypno5e malgré l’absence d'artifices électriques et d'overdrive. La méthode d'écriture, le soin apporté au détail et la liberté de ton m'a rappelé ceux employés en leur temps par Pink Floyd. Ça serait faire preuve de mauvaise foi que de prétendre que la délicatesse et les envolées lyriques de « « In Absentia part I » ou « Approximativement Moi » n'évoquent pas The Dark Side Of The Moon.
Le chant, essentiellement masculin, mais parfois secondé par Sandrine Gilliocq et Ilène Grange, est utilisé avec parcimonie, toujours avec justesse et dans un soucis de servir le propos musical. Folk, poésie, cinéma (plusieurs samples de film viennent participer à la construction sonore), Post-rock... se mettent au service des musiciens animés par un esprit DIY omniprésent. DIY ne signifie pas pour autant travail bâclé, tant le groupe apporté un grand soin à la production maison, l'artwork mais aussi le superbe livret, en 20*20cm, de 36 pages, intitulé Lettres De La Barbarie Ordinaire, qui fait écho au nom de la première piste « Regular Barbary ».
La version remastérisée, publiée deux ans plus tard, comprend un titre bonus, « Heat », placé en avant dernière position, chamboulant ainsi le track-listing originel. Il s'agit d'une composition plus Rock dans sa structure et sa mélodie. Malgré sa beauté froide, proche de celle du Anathema récent, j'ai des difficultés à me faire à sa présence, trop habitué que j'ai été très certainement, à la version de 2009.
A Backward Glance On A Travel Road est une expérience musicale, sensorielle unique, forte et délicate, sombre et lumineuse. En avril 2018, Emmanuel Jesua lui a donné une suite, Alba - Les Ombres Errantes, musique du premier film du musicien d'origine bolivienne, mais son statut un peu flou, album acoustique de Hypno5e ou musique composée pour ABGOATR, j'ai du mal à le considérer comme une réel successeur.
4 COMMENTAIRES
cglaume le 28/05/2023 à 08:49:07
Je me disais bien que ce nom me parlait… De mémoire cependant j’avais eu du mal à passer au format longtemps… Trop de duvet et de peluches. Mais ce serait la bonne occasion pour que je réessaie !
Xuaterc le 28/05/2023 à 17:50:07
Le "format longtemps"?
Je me souviens avoir lu ta chro de la compil en question et que tu avais été comme moi impressionné par le titre proposé.
"Trop de duvet et de peluches" tu n'as pas d'ado garçon à la maison, c'est pour ça
cglaume le 29/05/2023 à 04:31:36
Au “format long” - satané téléphone 😅
Haha, le pire c’est que, si si, il y a un ado à la maison 😂
Xuaterc le 29/05/2023 à 07:48:05
Ah ah, tu es démasqué, tu es le recéleur de mon voleur de mots
AJOUTER UN COMMENTAIRE