A Movement Of Return - Safe harbor / part two : Darkness

Seconde partie de Safe Harbor, Darkness offre un pendant électronique et sombre. Plus mélancolique, à l'instar d'un « Grace of Horses » que l'on retrouve dans Completion, l'album précédent.

Si ce volet semble plus travaillé et synthétique, c'est une appréciation.

Parce que finalement synthétique, il l'est dans le sens de la synthèse de ce qu'offre la musique de A Movement of Return.

Etat des lieux.

Jacques Lacan et l'auteur français Claude-Louis Combet sont conviés à la fête. Délaissant, pour le coup, le volet personnel présent dans Lightness. Et pourtant...

Lightness est consacré aux événements extérieurs à nos êtres et Darkness interroge nos intériorités... dans le prisme des autres, bien entendu.

La mariée est toujours présente, le vide se présentant à elle, à sa pureté. Pureté supposée contre pureté effrayante de l'abysse. C'est que l'on n'est pas avare en symboles chez A Movement of Return.

« 54-Lacan » est le genre de fondue électronique propre aux travaux en solitaire d'un Jean-Luc Demeyer, lorsqu'il délaisse Front 242 pour un Cobalt 60 par exemple. En vrai chausse-trappe, le morceau est à savourer en 2 parties bien distinctes.

«Dark » est un hommage à la new-wave, un bonbon pour les oreilles des post-quarantenaires.

Dans cet ensemble, un rien confiné, que représente Safe Harbor (les 2 parties), c'est le décomplexé « White eel » qui rafle les suffrages. Incisif, rageur et dominant, un must-have.

A Movement of Return marque les esprits avec sa double parution en forme de pile ou face. On retient la force des compositions dans un genre finalement devenu marginal dans les playlists algorythmées, et tant mieux, le plaisir est encore ailleurs.

Eric D-Toorop

le 01/06/2022