A swarm of the sun - The Rifts

Chronique CD album (51:27)

chronique A swarm of the sun - The Rifts

Vous la connaissez sans doute l'histoire de ce mec qui s'est pendu en haut d'une falaise ?
Pour être sûr de ne pas se louper, il s'était mis autour du cou une corde qui pendait au dessus d'une falaise côtière. Il n'était pas parti les mains vides puisqu'il avait un flingue pour se tirer une balle dans la tête, et, au cas où ça louperait, il avait avalé du poison.
Pendu à sa branche, sans se briser le cou, les pieds dans le vide, il a levé son bras pour tirer. Manque de bol, de stabilité et d'habileté, il a coupé la corde, est tombé dans la mer, a bu la tasse, a vomi son poison.
Il est finalement mort dans l'accident d'ambulance venue le conduire à l'hosto pour une cheville pétée.

Bon, c'est une légende urbaine, mais ça fait sacrément réfléchir tout ça.

Déjà parce que rien ne vaut un bon hara-kiri avec un sabre japonais, comme on en trouve sur tous les buffets de salon des kékés qui se sont fait tatoués un signe chinois qui veut dire "soupe" et non "force de l'esprit" dans la nuque, ensuite parce que s'ouvrir (littéralement pour le coup) aux autres cultures est important.

Puis, il y a "The rifts" d'A swarm of the sun qui tiendrait une belle place dans le "Magasin des suicides" de Jean Teulé.
Efficace, lent, douloureux.
Pas que cet album soit pénible, au contraire. Moins bon que son aîné "Zenith"
La mélancolie d'un soleil couchant, sur le précédent album, laisse place à une noirceur solennelle, une lourde gravité...
 

Nul doute que pour certains penseront que le groupe en fait "trop". Une batterie presque flippante ("The rifts"), une guitare grésillante qui va chercher les tons des bas-fonds, un orgue lointain mais audible etc.
Nul doute également que certains penseront que le groupe n'en fait pas "assez". Une fois que le duo a trouvé un enchainement, un riff, un bon son, il va nous le servir en boucle pendant des plombes. Voilà qui aura le don d'agacer...
Au contraire, certains rentreront dedans plus facilement.
 

Je sais bien que mon avis n'est pas la parole de l'évangile du bon goût, mais pour le coup, A swarm of the sun en a fait des caisses.
Avec un piano, dès "There's blood on your hands", qui fait passer la marche funèbre (Sonate Op.35 No.2) de Chopin pour un morceau d'ambiance Barbecue / Les Musclés, le duo annonce son intention de bader pendant 53 minutes.
Si ça ne me dérange pas plus que ça, ayant une certaine propension au "coup de Calgon", j'aime lorsque les choses sont bien faites. A cette occasion, elles sont faites en beauté, mais pas en finesse.

Grosses ficelles donc...sauf que...

Sauf que les mecs ont du talent. Ils ont beau ne pas réinventer le fil à couper le beurre, ils savent tirer la larmichette d'un nerf lacrymal atrofié en deux coups de cuillère à pot (ce qui représente à la louche, un arpège et 3 notes sur leurs claviers). Loin de faire de la soupe, les deux compères ressortent quand même leur vieille marmite pour servir ce qui nous a fait frissonner sur "Zenith"***
[***Je n'ai aucune explication sur le nombre incroyable d'ustensiles de cuisine dans cette phrase.***]

D'un seul coup, leur musique peut grimper en intensité, devenant, si elle n'était pas déjà prenante, au moins inévitable pour celui qui a encore une ouïe viable.
Dans ces moments là on aime A swarm of the sun, charmé par la nonchalance et le pessimisme d'un chant parfois presque parlé ou tout simplement touchant et innocent ("These depths Were always meant for both of us"), d'une guitare déprimée, d'un clavier étourdissant en quelques notes et de frappes désabusées sur des toms fatigués.
 

Vous l'aurez compris, cet album a tout pour plaire, mais aussi déplaire, y compris aux fans du groupe et du genre.
Je reste pourtant convaincu, à titre très personnel, qu'un truc nous fait aimer A swarm of the sun...
Mais quand tu aimes les musiques de furieux sur un webzine d'excités, la cause est ce genre de mot dont il vaut mieux limiter l'utilisation, et que l'on préfère cacher...au risque d'être la cible de quolibets...
Et pourtant, ce groupe sait parfaitement l'exacerber.

photo de Tookie
le 30/03/2015

1 COMMENTAIRE

pidji

pidji le 30/03/2015 à 15:46:19

Je l'ai écouté 2-3 fois, et ça m'a pas accroché du tout :/

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements