Arkona - Yav

Chronique CD album (67:21)

chronique Arkona - Yav

Tûtût, tsoin tsoin, meuh meuh : voilà c'est fait, merci à tous d'éviter de raconter des énormités sur Arkona.

 

Car en effet, depuis maintenant plus de 10 ans, les Russes d'Arkona n'ont jamais pratiqué le Pagan Folk Pouêt Pouêt tellement décrié par les Trve (de balle) à une exception près : le morceau "Stenka Na Stenku" sur l'album Slovo. Évacuons également toute allégation concernant le bord politique des Russes même si certaines formations de la même scène penchent dangereusement à droite. Arkona n'a jamais fait de politique et a toujours basé ses paroles sur le folklore et la mythologie de son pays d'origine, certes souvent glorifié. En effet les deux membres fondateurs du groupe, Mascha « Scream » Arhipova et Alexandre « Warlock » Korolev faisaient partie d'une communauté païenne à la création du groupe en 2002.

Toukene avait pourtant déjà posé les choses lors de ces trois chroniques du groupe mais certains ont besoin qu'on leur martèle les choses, un peu comme les gosses quoi. Maintenant que la mise au poing (dans la roteuse) a été faite, revenons aux choses sérieuses, à savoir l'album Yav.

 

Yav est une plaque difficile à appréhender pour un bœuf comme moi, principalement pour deux raisons. Tout d'abord la longueur des morceaux et en second lieu, leur complexité. Une complexité pas du tout synonyme de pénibilité, be careful little pagan pussy, be careful.

Ainsi aborder Yav, pour les primates, s'apparente à une odyssée, un périple fait de colère, de mélancolie, de nostalgie et de rage. Je sais de quoi je parle, je suis un primate et j'assume.

 

Mascha prouve son un talent éclatant en montrant une gamme de chant riche et très variée. Au première abord, on peux s'y perdre un peu mais il faut prendre chaque morceau comme si la Russe nous comptait une histoire de feu et de glace. Fan de GOT, vous allez voyager à travers les 7 royaumes en proie à la guerre mais aussi à la contemplation, avec toujours la menace latente de voir votre beau tableau bucolique, ravagé par l'acier. Car ni aux hommes, ni aux femmes, ni aux bêtes, vous ne devez vous fier. Seules les lois de l'acier perdurent. Un pagne en peau d'ours synthétique sera offert aux esprits cultivés ayant reconnu cette référence.

 

Loin d'être figés, les morceaux nous embarquent sur une mer sans cesse changeante. Le côté folk est subtilement dosé avec l'utilisation d'une brouette d'instruments traditionnels mais sans jamais que cela ne devienne une démonstration vaine et rédhibitoire. Car si les instrumentations sont généreuses, jamais au grand jamais elles ne deviennent un étalage complaisant et mégalo. Chaque titre peut se suffire à lui-même, possédant une personnalité propre, son petit plus venant d'un break, d'un violon, d'une percussion... et d'un clavier un poil kitchounet.

 

Des albums tels que Yav démontrent que le Pagan Folk n'est pas une musique faite par et pour les neuneus. Les sceptiques seront jetés à la fosse alors que l'hiver arrive.

photo de Crom-Cruach
le 05/06/2014

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