Ataraxie - Résignés

Chronique CD album (83 mn)

chronique Ataraxie - Résignés

Deadlight Records est un label indépendant qui mérite vraiment, en ces confins de l’année 2019, d’être mis en lumière. Établi à Foix, il enchaine depuis plusieurs mois les sorties de (grande) qualité ; certaines sont même rentrées – of course ^^ - dans le collimateur de notre webzine et de ses chroniqueurs toujours à l’affût, à l’instar des derniers Abrahma, Fiend, The Lumberjack Feedback ou encore Verdun. Il est fort probable que la prochaine sortie du musclé Kause 4 Konflikt, prévue pour le 31 janvier 2020, fera l’objet d’une attention toute spéciale de notre part ! De même peut-être que le prochain Delivrance (21 février 2020) …. qui sait ?

 

En attendant, le passage cet automne dans le sud-ouest d’un autre groupe du label, et non des moindres, Ataraxie, dans le cadre de son « Résignés Tour », a eu le mérite de replacer dans mon champ visuel et auditif leur dernier album, Résignés, sorti il y a quelques mois maintenant (8 mars 2019). Pour cette sortie multi-supports (CD, LP, K7, Digital), Deadlight Records a été épaulé par Xenokorp et Weird Truth Productions.

 

Ataraxie « obscurcit notre monde depuis 2000 ». Composée de membres, passés et actuels, de Bethlehem, Funeralium, Sordide et Void Paradigm, cette formation rouennaise se présente elle-même comme « l’équivalent musical de la créature du Dr. Frankenstein », à savoir comme un « assemblage de différentes parties de cadavres », qui se nomment Doom, Death Old School, Dark ambient et Black Metal dépressif. On semble loin du principe philosophique défendu notamment par Épicure qui, grâce à l’ataraxie, promet la paix de l’âme et l’insensible sérénité à ceux qui parviennent à éradiquer leurs peurs et à fuir l’alternance implacable qu’offre la vie entre plaisirs, vanités et douleurs. Peu importe, on tient là un nom de groupe particulièrement sexy !

 

Résignés est le quatrième album, après Slow Transcending AgonyAnhédonie (un p’tit bijou qui sera difficile de dépasser) et L’Être et la Nausée, sortis respectivement en 2005, 2008 et 2013. On retrouve ici Sylvain Biguet au mixage (qui a déjà bossé avec Comity, Klone, Trepalium, Texas Chainsaw Dust Lovers ou Revok) et Collin Jordan du Boiler Room (un gars de Chicago déjà en affaire avec Alkaline Trio, Eyehategod, Gravity Kill, Macabre, Ministry, YOB, …). L’écoute dépasse allègrement les 1h20 mn, avec quatre segments d’une lourdeur et d’une puissance poisseuses et implacables, oscillant entre presque 18 et 25 mn. Ataraxie maitrise avec brio son Funeral Doom de bout en bout de ce nouvel opus. J’y ai particulièrement apprécié les ruptures Black Metal insérés dans certains morceaux ("People Swarming Evil Ruling" à partir des 13e/14e minutes et "Coronation of the Leeches" dès la 7e minute), qui évitent de tomber complètement dans la langueur ténébreuse et la torpeur bouleversante que le quintet semble vouloir nous imposer. La dernière offrande "Les Affres du Trépas" prend les traits musicaux des méandres du Styx embarquant les damnés vers les Enfers. L'ataraxie est-elle au bout du chemin...?

 

Au total, un album intense, prenant, vibrant. Une réussite, « condensée » spécialement dans "Résignés".

 

2019 est une année importante pour cette formation, puisqu’Ataraxie a participé également en 2019 à un tribute français du légendaire groupe anglais Cathedral, intitulé Doom Or Be Doomed et paru en août dernier chez Sleeping Church Records. Choisis parmi douze groupes (dont Pillars, Monolithe ou Dyonisiaque), ils se sont coltinés avec talent les quelque douze minutes de "Reaching Happiness, Touching Pain".

photo de Seisachtheion
le 05/12/2019

1 COMMENTAIRE

Xuaterc

Xuaterc le 05/12/2019 à 11:17:07

ça respire la joie de vivre tout ça

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