Aurore - Sparks

Chronique CD album (25:47)

chronique Aurore - Sparks

C'est tout droit de la plus belle ville du monde, et peut-être même du monde, dont nous viennent les minots d'Aurore. C'est là-bas aussi qu'ils ont organisé toutes les dates de leur Marseille World Tour pour préparer leur public (après se l'être créé) à la sortie de ce premier album, Sparks.

Ils avaient pourtant aussi déjà daigné sortir de la ville, à Montpellier par exemple (aller dans le nord, quoi), pour faire la première partie de rien de moins qu'Unearth, ce qui n'est tout de même pas rien dans le genre, ou encore l'ouverture du Warm Up pour le Hellfest de l'année dernière.

 

En tout cas, avec leur Marseille World Tour, le combo a déjà un set et un jeu de scène plutôt bien rodé, faisant volontiers appel à la participation du public, qui le lui rend généralement bien. La foule amicale aide, bien sûr, mais il n'empêche que leur énergie est assez communicative et leurs morceaux efficaces en concert, ça gigote donc pas mal devant la scène.

 

Sur Sparks, c'est un metalcore que je trouve teinté d'une belle dose de punk rock que proposent Aurore, ce qui le rend finalement assez frais dans le genre (facile donc de ne pas les confondre avec les crusties Barcelonais de Horrör), bien qu'on ne soit du coup pas à la pointe de l'originalité en termes stylistiques.

Par contre, on devine facilement de par la multiplicité des directions empruntées selon les morceaux qu'Aurore ont une belle marge de progression devant eux. D'une part ce côté punk rock / punk hardcore qui va emprunter à Comeback Kid sur « Run » ou à Rise Against sur « Holidays » (au titre qui mène logiquement sur un univers plus lumineux), de l'autre des incartades du côté de chez Counterparts sur « Hostile » ou « Whip it » (ce dernier incluant même un chouette gros breakdown, pour la partie la plus lourde de l'album), ou encore une tendance plus emo / post-hardcore sur le dernier morceau « Sparks Die Young » ; on sent que le combo va piocher dans plusieurs registres qui lui plaisent, pour des morceaux donc relativement différents les uns des autres (surtout si l'on compte l'interlude subaquatique « Bathroom » enregistré dans une voiture), sans trop réussir à décider d'une direction précise vers laquelle aller. Privilégiant souvent une inclinaison 'simple et efficace', avec du refrain assez catchy posé par-dessus, ça marche quand même pas trop mal malgré l'âge immémoriel des recettes.

 

Cette absence de cap clair n'est cependant à mon avis pas forcément un mal, car même si Sparks manque du coup peut-être d'un poil de cohérence d'ensemble, cette variété rend par ailleurs l'écoute agréable et fluide du fait du peu de répétitions. C'est là qu'intervient cette fameuse marge de progression, et je ne doute pas qu'Aurore ne manquent ni d'envie, ni d'énergie, ni de talent pour la valoriser dans le futur à la fois sur scène et sur album.

Et d'un côté, cela correspond aussi bien aux paroles, dont les thématiques sont "la rage adolescente, les sentiments gâchés, les espoirs et les échecs", c'est-à-dire un peu tout ce qui fait que l'on va « se trouver ».

 

En attendant, Sparks est un premier album sympathique, fait de bois encore un peu vert, aux logiques écueils de jeunesse mais aux promesses bien présentes, qui s'écoute bien et qui donne envie d'entendre ce que deviendra la formation avec quelques années de plus au compteur. En attendant, j'aurai probablement l'occase de les revoir plus d'une fois dans le coin, alors ça me fait aussi plaisir de pouvoir assister à ça avec des bouchons engoncés dans les oreilles. D'où ce presque 7 d'encouragement en guise de note (comme d'habitude à ne pas prendre trop au sérieux, la musique et les mots sont importants, pas les 'notes').

 

A écouter comme un lever de soleil : il y a des couleurs, la chaleur revient petit à petit et un peu de lumière s'abat sur vos playlists généralement plus enclines au trve-dark-ivöle-souterroglaciales. Comme disait Tookie sur les commentaires d'une autre chronique : « occasionnellement, ça ne (me) fait pas de mal de ne pas avoir un album marquant pour son intensité. Parfois ça fait du bien de ne pas se sentir déprimé ou vénère, après un disque ».

Des fois, c'est juste chouette de profiter de choses plus légères et d'apprécier l'ambiance.

 

PS : Au-delà du titre en écoute, l'album entier peut se trouver ici.

photo de Pingouins
le 08/03/2023

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