Autolux - Future Perfect

Chronique CD album (52:09)

chronique Autolux - Future Perfect

Il y a plusieurs raisons qui peuvent nous pousser, modestes chroniqueurs à la petite semaine, à pondre un papier sur un disque sorti il y a un bail pour finalement lui accoler l’étiquette « oldie ». La plus évidente consiste à considérer ledit disque comme un classique immanquable, c’est à dire une œuvre décisive, centrale et incontournable. On peut aussi déplorer l’aspect injustement méconnu de la rondelle et ainsi s’apitoyer sur la relative discrétion dont aurait pâtie sa sortie en son temps. On peut également se la jouer modeste et avouer qu’on a découvert tout ça sur le tard, par hasard ou par simple je m’en foutisme. Finalement, on peut évoquer en dernier lieu  le fait que le groupe concerné est constitué de musiciens plus connus pour d’autres hauts faits, en amont ou en aval des titres abordés.

 

Et bien figurez vous que ce sera ces quatre raisons à la fois qui m’auront poussé à m’user les doigts sur mon clavier au nom du bon goût rétrograde et conservateur. Retour en 2001 donc : Greg Edwards, bassiste de Failure (alors au début de leur hiatus de 17 ans), choppe une guitare, Carla Azar, batteuse/mercenaire pour Jack White, John Frusciante ou encore Pj Harvey, tient les baguettes et se colle un micro devant le minois, alors qu’Eugene Goreshter, illustre inconnu, assure la basse. Le trio sort un disque trois ans plus tard, Future Perfect, et part peu après en tournée en support de Nine Inch Nails, the White Stripes, Shellac et de Queens of the Stone Age… Excusez du peu. Mais finissons en avec l’étalage de CV et intéressons nous un peu au contenu de cette première galette.

 

Alors, oui, on pense automatiquement à Failure à l’écoute des premiers titres du disque. On retrouve bien cette basse pachydermique (même si ce n’est pas Edwards qui la tient), ces élans spatiaux, ce son léché à l’extrême et ce sens de la mélodie et du riff très 90’s. Mais au delà de ça transparait une musique plus sensible, plus fine et aussi plus pop : point de refrains pompiers ni de tabassage grunge au long de ces 11 titres. De plus, la production qu’on imagine volontiers méticuleuse et laborieuse, décuple le rayonnement des compos du trio à grands renforts d’arrangements bruitistes, de larsens musicaux, de petits ajouts d’instruments et de samples additionnels. Les voix d’Edwards et de Azar, toutes deux remarquables de par leur justesse et leur douceur, se répondent merveilleusement, renforçant la charge émotionnelle dont le groupe est capable. Les textes sont d’ailleurs plutôt bien troussés et assez touchants dans l'ensemble. Du reste, la tracklist alterne entre tubes définitifs (avec les options riffs qui restent en tête et refrains que tu chantes sous la douche), petites ballades modestes mais bien plus fortes qu’elles peuvent sembler au premier abord, et titres plus expérimentaux, tant dans leur articulation que dans leur exécution.

 

On sera d’ailleurs ravi de réaliser au fil des écoutes qu’il n’y a rien à jeter dans tout ça tant un titre pouvant sembler plus faible à la première écoute saura révéler des richesses insoupçonnées par la suite. Au rayon des émotions provoquées à l’écoute des titres de Future Perfect, on passe du sourire frissonnant à la nostalgie soupirante sans oublier quelques petits gouffres de tristesse cathartiques forts agréables… Le tout avec justesse s’il vous plait.

 

Après tout ça se conclue comme toutes les chroniques du genre : écoutez le disque, il n’y a pas de meilleure façon de partager mon avis, de le relativiser, voire de le mettre en doute. Ecoutez donc « Subzero Fun » sans bouger la tête… Ecoutez « Sugarless » sans avoir une petite boule dans la gorge… Ecoutez « Plantlife » sans ressentir l’envie de fermer les yeux pour mieux vous imprégner du son… Essayez seulement. On en reparle après.

photo de Swarm
le 18/01/2015

4 COMMENTAIRES

swarm

swarm le 18/01/2015 à 14:24:24

Ah et raison numéro cinq : un pote qui te sort ce disque de nulle part à l'occasion d'une soirée trop alcoolisée. Je me dois donc aussi (et vous avec) de remercier un certain Maxime pour ça.

Joseph Staline

Joseph Staline le 18/01/2015 à 17:03:02

Hors de question que je cède une quelconque caresse à cet enfoiré de Naziste Coste.

Christine Boutin

Christine Boutin le 18/01/2015 à 17:04:21

Belle chroniques nonobstant.

René Coty

René Coty le 18/01/2015 à 17:05:28

Sans "s" à chronique. Christine, putain ...

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