Valley Of The Sun + Fátima le 04/07/2022, Supersonic, Paris (75)

Les Américains l’appellent Independence day. Le 4 juillet 2022, un de leurs représentants les plus charismatiques, dans la sphère stoner, en tout cas, venait célébrer cette journée avec tonitruance (et aussi un public chauffé à blanc) dans cette formidable salle de concerts (qui présente la particularité de proposer sa programmation sans droit d’entrée), le Supersonic, à 2 encablures de la place de la Bastille à Paris, autre symbole de la Révolution et de la Liberté, avec des majuscules. Adonc, avant la Fin du Monde, Valley of the Sun était déjà venu sur la même scène défendre son album Old Gods. C’est non sans une certaine forme de constance et de fidélité que les gars de Cincinnati reviennent donc fêter un certain retour à la normale avec un nouvel album accompagné de sa tournée idoine.

Pour ouvrir les hostilités, nous avons pu compter sur 2 formations françaises solides. High on Wheels, tout d’abord, un trio plein d’énergie et d’humour qui a joué l’intégralité de son nouvel opus Fuzzmovies, titre illustré sur scène par des extraits de nanars peu ou prou mythiques, diffusés sur l’écran d’un ordi portable, parmi lesquels le cultissime Zardoz avec le regretté Sir Sean Connery en slip rouge. La salle n’est alors pas encore remplie mais ça n’empêche pas le groupe de faire monter le mercure, à grand renfort de fuzz, de riffs enfiévrés, de basse bondissante et de plans de batterie déchaînés.

Lorsque Fátima prend le relai, c’est également fort d’un nouvel album à présenter, fraîchement sorti dans les bacs. Dans une ambiance davantage shoegaze, mais non moins moite, le groupe déroule ses partitions hypnotiques qui font dodeliner les têtes de l’assistance déjà plus fournie. C’est ainsi que la tête d’affiche prend la relève devant un public à point, conquis d’avance.

The Chariot vient à peine de sortir, nous en sommes aux premières dates de la tournée européenne de Valley of The Sun. Pour autant, le quatuor propose une setlist vivace déjà bien rodée, qui pioche dans toute sa discographie. Sans coup férir, il enchaîne les tubes les plus énergiques, qui font tous mouche. Riffage classique mais robuste et entraînant, soli dantesques, batterie surexcitée, et voix précise et puissante, le tout avec un sens de la mélodie fédérateur, le groupe libère toute l’étendue de sa maîtrise et de sa force et ces ondes se répandent rapidement dans un Supersonic à présent plein à craquer qui ne tarde guère à tanguer au rythme de la musique. Pour finir dans une série de pogos endiablés. Josh Pilot descendra même exécuter un solo de guitare au cœur du vortex avant que le groupe s’accorde un rappel bienvenu. C’est donc dans une fournaise salutaire que s’achève ce set trop court mais vivifiant qui confirme que le quatuor de l’Ohio compte parmi les groupes à voir absolument en live.

Moland Fengkov

le 13/07/2022