Bärlin - The Dust Of Our Dreams
Chronique CD album (40:19)

- Style
Low-rock - Label(s)
L'Autre Distribution - Date de sortie
27 avril 2020 - Lieu d'enregistrement Lille, France
- écouter via bandcamp
Un jour, on se fera la constat de l'impressionnante représentation de groupes nordistes au sein du mouvement New-Wave (à prendre au sens très élargi du terme). De Trouble Fait à Trisomie 21 en passant par Buzz et les proches voisins belges de De Volanges. Plusieurs formations cultes issus d'un mouvement qui l'est tout autant.
Avec son troisième opus, The dust of our dreams, les lillois signent, pour de bon, une belle entrée dans le registre évoqué. Sans synthés monochromes ni boîtes à rythmes !
Un rien jazzy dans l'approche, The dust of our dreams se dessine comme un album concept. Armés du traditionnel binôme basse-batterie, l'originalité du combo repose sur la voix habitée de Clément Barbier, l'usage de cuivre (en l'occurrence la clarinette) et quelques parties samplées.
La voix, pièce maîtresse de l'ensemble, maniérée, parfois possédée emmène une orchestration dynamique, alerte dans la sobriété d'un « Black heart » ou libérée comme dans « Opium fields ». Ceci dit, c'est « Pagan rituals », magistrale ouverture, qui va retenir toutes les attentions. On parlait de culte, voici un titre culte, même du haut de ses dix minutes passées.
L'album n'est pas sans rappeler le déterminant Will I ever be inside of you de Paul Quinn and The Independant group (Postcard – 1994), la voix de Clément étant proche de celle de Paul Quinn. Et puisque l'on parle de culte, plus proche de nous, le Monster Parade de The Enchanted wood ferait bien office de l'autre face de la pièce. Monster Parade conviait toute une série de freaks, jouant avec les lumières et la noirceur proposées par son concepteur Michel le Faou. Clin d'oeil du hasard, une des filles dessinées sur la pochette du disque joue de la clarinette.
Bärlin va moins loin dans la folie supposée, et en tout cas avec beaucoup de subtilité. Si « Pagan Rituals » est aussi un hommage aux Swans ; «Glasshouses » fait dans la pop classieuse pour dandys à l'instar d'un Paul Quinn justement.
Riche et surprenant, The dust of our dreams construit sa réputation à mesure des écoutes. Discret, le temps de 2 albums, le trio très inspiré, avance avec une belle maîtrise un album marquant.
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