Bâton Rouge - Totem
Chronique Vinyle 12" (38:59)

- Style
Eternelle jeunesse - Label(s)
Adagio830, Pure Pain Sugar et Bakery Outlet... - Sortie
2014 - écouter via bandcamp
J’avais aimé leur précédent disque, Fragments d'eux-mêmes. Vous pouviez lire ici pourquoi.
J'aime leur nouvel album pour à peu près les mêmes raisons.
Voilà, c'est tout. Surtout, allez écouter.
Au revoir.
Nan mais... reprenons.
A l'instar de « Collecter les sons » du précédent précédemment cité, ils se sont amusés avec les ambiances et atmosphères, mais plus encore. A de multiples reprises, cette fois. D'ailleurs tout commence sur la pointe des pieds, sifflements et baguettes sur le cercle. Joli début, le sifflement est rarement utilisé dans le Rock, c'est dommage : voilà la preuve. Mais peut-être est-ce parce que la plupart du temps, siffler dans un micro ça fait « ffffffFFFWWWRROOOOOooo » par dessus le sifflement proprement dit. Faut maîtriser, mine de rien. Tu souffles dedans ça fout le bordel, tu souffles à côté on entend rien. Faudrait-il siffler de biais ?
Mmmmm... Intéressant, non ? Vous voulez pas qu'on parle technique ? Merdalors.
Un truc que j'aime chez eux, justement, c'est qu'ils ne biaisent pas leur truc. C'est emporté, direct, brut. Le travail (et il y en a !) ne se sent pas réellement, tout coule, la naïveté avec. Ouais. Comme s'ils en faisaient un étendard, de cette espèce de candeur, ou du moins une affirmation de soi. Pas peur. Pas peur, t'entends ?! On parle quand-même d'un groupe qui pouvait brailler « UN AÉROSOOOOOL ! » sans honte. On y va, collectons les émotions, sans tomber dans le pleurnichard. Important, ça. Parfois, c'est même conquérant et joliment positif, du soleil dans la nostalgie - "Train de nuit".
Ça va faire grincer des dents, spécialement chez les cyniques. Qu'ils grincent et se rongent jusqu'aux gencives, qu'elles saignent, qu'elles saignent donc puisque leurs cœurs ne peuvent plus. Leurs quoi ? Raaaah laisse tomber...
Y'a d'la Pop brillante là-dedans, et des herbes longues qui ondoient doucement, de l'herbe douce, putains de pâturages, le pétard fumé dans ton endroit, celui qui te calme, où tu es seul pour penser aux autres. Et guetter les ondées.
Y'a d'l'Emo-chose, aussi, du Punk, du Rock français, boah !, si tu veux ! Post-bidule, bordel !
Hé, marrant, le dernier mouvement de "Le Fixeur" pourrait presque être du Isis (à partir de Oceanic), sauf que c'est bien plus réussi ici. Peu à peu, on sombre même dans la froide névrose, l'engourdissement, la répétition, les sons glacés s'installent dans les guitares alors que l'harmonie évolue vers du glauque cold-wave, comme qui dirait ; hé, parfait.
Oui, c'est vrai, la voix m'agace un peu sur ce disque, alors que sur son prédécesseur, tout allait bien. C'est pas grand chose, mais ses petites manies passent parfois moins facilement chez moi. C'est pas que ça chante faux. Ça chante faux, d'ailleurs. Et alors ? Non, c'est pas ça, c'est l'interprétation qui me semble sensiblement moins nette, moins honnête, moins juste. Une certaine idée de justesse dans l'intention, je voulais dire...
Pas grave... On sait que nous avons tous les qualités de nos défauts et inversement. Pouah, paie ton dicton ducon !
Du coup, je ne dirais pas que ce disque est moins bon que le précédent. Je ne pense pas. Mais OK, j'y mets une note plus basse, vous savez pourquoi maintenant, et noter les disques... pfffff, pourquoi pas noter les gens aussi, tant qu'on y est ?
Je me répète. Gaga Gepeto.
Mais c'est quand-même étrange ce sentiment indéfinissable, qui a quelque chose à voir avec la camaraderie chaleureuse, et même !, l'amitié, qui luit dans la nuit. Bâton Rouge (y'a pas d'accent circonflexe en fait, désolé...), l'amitié en musique ? Étrange, vraiment...
C'est que ça me rendrait un peu cul-cul tout ça...
Et alors, il n'y a pas de honte, la vie est assez moche comme ça. Tenons-nous les coudes enlacés et oscillons à droite et à gauche en braillant « Au gré du geeeeeel ! Au gré du vent ! Au gré du geeeeeeeel ! ». Agrippe ton bâton Totem !
Merci Bâton Rouge, le groupe que je devrais détester. J'ai toutes les raisons, ah-ah ! Comme quoi, on en apprend toujours sur soi-même et du coup, si on est pas trop con, sur les autres. C'est pas rien !
Non, c'est quelque chose.
Allez, mes préférés :
"Train de nuit", oh ces mélodies de guitare vers les 06'00 et quelques, cette tendresse !
"Hypn-O-Sonic" et son délire psyché soixante revisité
"Le fixeur", oui, j'y tiens et du fait j'y reviens.
Petite confession avant de partir : ce disque me blesse et me cajole en me rappelant, par le moyen des sens, ma jeunesse. C'est ça, c'est exactement ça !
Et je ne suis plus exactement un jeune homme.
Enfoirés !
1 COMMENTAIRE
pidji le 06/11/2014 à 14:17:15
Très bon disque encore une fois !
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