Battlecreek - Maze of the Mind

Chronique CD album (46:15)

chronique Battlecreek - Maze of the Mind

Le cerveau, quel étrange organe ! Cela fait des mois que je côtoie Battlecreek par enceintes interposées, et c’est systématique : à chaque fois que mes yeux croisent ce nom, j’entends dans ma tête « C’est à Canary Baaaaay – Ouh Ouh… ». Car, bien que sachant pertinemment que « creek » signifie en fait « ruisseau », une entité reptilienne rôdant au fin fond de mon hypothalamus traduit le nom de ce groupe de Thrash allemand en « La crique de la bataille », et imagine en conséquence des filleuh qui vi-vaiiyent, en secret, ar-mées… au fin fond d’une baie.

 

Laborieux, non, comme intro ?

… Mais véridique !

 

Allez, remontons à bord du train de la chronique « professionnelle » (… mais non payée), afin de causer plus sérieusement des Bavarois de Battlecreek – qui n’ont vraiment pas grand-chose à voir avec Indochine, les pauvres. Vingt-et-un ans sans changement de line-up, pas de doute : on est en présence d’un groupe de potes qui ne sont pas là pour devenir les Nouvelles Stars du Metal, mais juste assouvir leur soif de décibels cavaleurs et de Paulaner. Quand on découvre leur musique en revanche, on a plus l’impression d’entendre un groupe de vieux routiers ricains, ceux-ci laissant entendre tantôt un plan typé old Metallica (cf. « King of Rats »), tantôt une ligne de basse et une parenthèse moshy nettement anthraxiennes (à partir de 2:47 sur « Knockout in the First Round »), tantôt des riffs saignants clairement slayeriens (très souvent).

 

D’ailleurs, si l’on devait résumer en quelques mots Maze of the Mind – 3e album illustré par un Andreas Marshall peignant les mains à peine mieux qu’une IA, j’avoue ne pas avoir compris le concept – le tableau serait vite brossé : 60% de [Crossover] Thrash slayerien pédalant avec une ferveur sincère mais une énergie légèrement émoussée par le nombre des années, 20% de guitares de vieux motards flirtant avec le Hard Rock pépère (cf. « King of Rats », et surtout « Pleasures of the Hangman »), et pour refermer le sandwich une deuxième tranche de 20% constituée de mid tempos vaillants, routiers et ronronnants, du genre qui assument pleinement une cinquantaine plus si lointaine.

 

Si ce genre de contexte pas forcément motivant pour le fan de War Metal peut parfois aboutir à des albums très corrects – cf. Flotsam & Jetsam par exemple – chez les Cricreek, on a un peu l’impression que, certes, ça pédale plutôt vite, mais sans qu’une chaîne dûment huilée n’emmène nos roues bien loin. Alors c’est vrai que sur le plateau de droite de la balance Maze of the Mind, les amateurs de basse bénéficient de belles tranches de moelleux, que les fans de Gama Bomb peuvent savourer une intervention de Philly Byrne (sur « Granvilles Hammer »), et qu’en sus des aboiements et chœurs habituels, le groupe nous gratifie de quelques poussées gentiment gruntées. On ne peut donc pas se plaindre d’avoir été mis à la diète… Sauf que sur le plateau de gauche, en plus de la tiédeur relative de l’inspiration et du classicisme spartiate de la formule qui nous est servie, on trouve des refrains vraiment pas ouf (sur quasiment la moitié des titres proposés), et une grosse impression de redondance.

 

… Alors forcément, à une époque aussi généreuse en sorties Thrash excitantes, il serait compliqué d’accorder même un simple 7 à un tel album, malgré un capital sympathie et la sincérité d’une démarche qui cochent des cases dans la colonne crédit de son bilan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte : une grande louche de « Easy-but-Raw Old School US Thrash » à l’arrière-goût de Slayer urbain, additionné d'une cuillère à café de Metal de motard ronronnant et carburant à la Gibson… C’est là le créneau de Battlecreek, formation allemande vaillante, aguerrie, enthousiaste, mais dont le 3e album – Maze of the Mind, suivez que diable ! – ne manifeste ni une personnalité assez saillante, ni des idées assez originales, ni une énergie suffisamment explosive pour vraiment motiver les troupes…

photo de Cglaume
le 25/03/2025

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