Beneath The Massacre - Incongruous

Chronique CD album (31:12)

chronique Beneath The Massacre - Incongruous

Quatre ans après un dernier album ayant suscité des avis très mitigés, et deux ans après un EP plutôt pas mal, mais qui n’apportait pas vraiment grand-chose, les Québécois de Beneath The Massacre reviennent nous montrer qu’ils en ont encore dans le coffre !

Le combo a toujours été assez représentatif - voire caricatural - de la nouvelle scène techno-deathcore des dernières années, surtout par le biais de leur jeux de guitare très démonstratifs, à débiter du swepping et du tapping à la pelle. Mais c’est aussi et surtout ce qui a fait leur notoriété, bien qu’ils ne soient ni les premiers, ni forcément les meilleurs à le faire. A ce stade donc, je ne sais pas encore si je commence par parler de ce qui me gonfle ou de ce que j’aime bien chez eux…

 

Allez je tranche: autant pousser le coup de gueule tout de suite et parler de ce qui m’a déçu sur ce Incongruous. Tout d’abord, ce n’est pas une surprise : c’est vraiment trop cyclique rythmiquement pour un groupe qui donne dans le Death technique. Les plans de batterie me paraissent trop « systématiques », contrairement aux gratteux, le batteur ne lâche pas assez souvent son groove. Je trouve que la technique rythmique n’est pas assez performante/mise en avant par rapport aux branlettes de manche du gratteux. Le batteur sait complétement le faire, il tend vers ce groove qu’on aimerait qu’il lâche, mais il ne le fait qu’en de très rares occasions : sur « Symptoms », « Hopes » et « It », qui sont au final pour moi les trois meilleurs morceaux de l’album. On a trop de morceaux comme « Hunted » et « Left Hand » qui sont très schématiques, rythmiquement parlant. Mais ce n’est qu’un ressenti très personnel, car au fond ce que j’aime en écoutant ce genre de zik c’est de ressentir le groove jazzy, la déstructuration comme chez Obscura, Decrepit Birth ou The Faceless. Sur « Hopes » on ressent véritablement ce groove de contre-temps à la fois bancale et fluide; c’est sur ces plans qu’on est accroché par la musique.

Ils ont, je pense, trop voulu tendre vers l’aspect Grind de leur jeu. Ils se sont d’abord concentrés sur la rapidité et la densité, avec une majorité de morceaux qui durent entre 2min30 et 3min, en oubliant un peu parfois de la faire respirer. Mais c’est encore pareil, ils savent le faire et j’adhère sur « It » : on dégage le terrain quelques instants, le temps de faire partir un thème mélodique qui nous fait replonger dans la musique.

Voilà pour la séance des regrets.

 

Mais Beneath The Massacre continue de très bien faire ce qu’ils ont toujours très bien su faire : nous balancer un pavé de Grind/Tech-Death épileptique, alourdi par de dangereux breakdowns qui conservent une certaine grandiloquence.  J’ai d’ailleurs l’impression que la fin de l’album est plus concentrée en lourdeur que les 5 ou 6 morceaux précédents. Et comme je le disais plus haut, lorsqu’on détend l’atmosphère, qu’on ralentit le tempo soit en mid-tempo soit carrément en moshpart, là ça groove bordel ! « Pedestal » ou « Grief » contiennent de vrais moments où le batteur aère son jeu pour mieux appuyer les temps forts des riffs de grattes, on a alors plus une impression de cohésion et de masse.

Pour ce qui est des grattes, inutile de passer du temps à épiloguer dessus puisqu’elles sont un peu la marque de fabrique du groupe, elles restent ici fidèles à elles-mêmes ! Chris Bradley associe toujours aussi bien la technique démonstrative et l’aspect accrocheur des riffs, ces derniers sont bien sûr plus ou moins accrocheurs selon les morceaux… Le problème une fois de plus, c’est que lorsqu’il a trouvé le bon filon avec un riff, il ne le lâche pas et ne le développe pas plus que ça sur la durée.

Un mot sur la voix ? Rien de plus, rien de moins… Il ne s’est pas mis à l’opéra entre temps. La voix du chanteur est d’ailleurs très monocorde, ce qui ajoute encore au manque de relief que la diversité des structures apporterait.

 

Au bout du compte Beneath The Massacre est un bon bluffeur. Ils ont une apparence très alambiquée surtout par le biais des guitares, et également par leur potentiel. Un potentiel qui n’est pas complètement mené à terme sur cet album, ils peuvent pousser leur démarche plus loin je pense pour qu’on ait véritablement le sentiment d’un album complet. Cet album fait 11 titres, en ce qui me concerne je n’en garde que 5 ou 6 (judicieusement répartis dans l’album, ce qui est un bon point pour eux).

photo de Domain-of-death
le 07/03/2012

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