Birds In Row - Personal war

Chronique CD album (18:00)

chronique Birds In Row - Personal war

Je ne sais pas si c'est l'année 2015, ou le cap des 30 ans, mais mes névroses ne se sont jamais aussi bien portées. Moi un peu moins.
A voir les visages de chacun, dans la rue, au travail, je me sens moins seul sur le chemin de croix que peut représenter une journée.

Paraît que certaines névroses se soignent :
-Par l'art-thérapie, méthode à la mode créée il y a un petit siècle.
-Grâce à Arthur Janov qui a eu une idée en 1967 : celle d'hurler pour les évacuer. La thérapie primale était née.

Près de 40 ans plus tard, après de beaux essais, Birds in Row sublime ces deux moyens du "mieux-vivre".
En hurlant, fort, très fort.

Jamais Birds in row n'a crié autant, aussi fort, aussi intensément. Ou alors, s'il l'a fait, il n'a jamais aussi bien atteint sa cible. Porté par un son brutal, direct : les mots, en anglais, nous échappent. Pas leur sens.
Qu'ils soient portés par des choeurs, susurrés dans une atmosphère bruitiste ou chantés sans le souci de la justesse, tout cela importe peu : il touchent toujours leur cible.
Du genre bavard, B. nous livre sa plus belle prestation enregistrée : avec sa voix sur la corde, parfois en léger retrait ou assistée, il mêle l'art et le cri primaire pour dégager à coups de décibels ces névroses qui nous dévorent.

Mais la voix, à elle seule, ne fait que soulager, elle ne soigne pas complètement. Si les débuts de cet EP laissent entendre que l'ambiance sera chaotique pendant 17 minutes intenses, ils nous plongent aussi dans une gravité lourde, qu'un hardcore puissant va balayer puissamment.

Une fois encore, Birds in Row s'est surpassé. Son niveau de jeu semble s'être haussé à force d'écriture et de concerts ces cinq dernières années.
L'auditeur devient alors un shaker, secoué par des compos agressives et changeantes : "Torches" est un puissant déchaînement de violence dans lequel la batterie se met en valeur. On retrouvera aussi une basse bien profonde et lourde parfaitement vibrante.

Les titres prennent des chemins inattendus, les pistes ont chacune une personnalité très affirmée et toutes marquent leur passage dans les oreilles.
Que cela soit sur les déchaînements de "Torches" ou la pugnacité fragile et screamo de "O'dear", chaque morceau a son climax et son ton.

Des titres plus courts, plus intenses, plus puissants où l'urgence hardcore/screamo ne s'est pas faite au détriment des compositions, qui savent bouleverser en moins de deux minutes.
Puis vient le temps de "Marathon", le sommet de l'EP, la piste la plus longue, la plus puissante émotionnellement, celle qui nous fait passer par tous les états déjà ressentis depuis 15 minutes.

Alors oui, Birds of Row va plus loin que n'importe quelle thérapie avec ce son plus screamo, plus cristallin et bien moins chaotique que "You, me and violence". Un bel EP pour les esprits quelque peu cabossés ou simplement ceux qui ne sont pas dénués de toute sensibilité.

 

photo de Tookie
le 16/12/2015

4 COMMENTAIRES

Maldoror

Maldoror le 16/12/2015 à 13:01:15

S'arracher la peau du corps en hurlant à la lune

pidji

pidji le 16/12/2015 à 15:15:59

trop court.

Maldoror

Maldoror le 16/12/2015 à 17:21:45

avec le triptyque du split avec WAITC, ça ferait presque un skeud. C'est déjà ça

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 16/12/2015 à 18:35:47

Je suis donc dénué de toute sensibilité. Flûte.

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