Blóð - MARA
Chronique CD album (50:15)
- Style
Black sludgesque - Label(s)
Interstellar Smoke Records - Date de sortie
20 juin 2024 - écouter via bandcamp
Contrairement à ce que pourrait laisser entendre don nom, Blóð, « sang » dans la langue de Jón Þór Birgisson, n’est pas islandais mais français, d’abord parisien puis bordelais. Formé autour du couple à la ville Anna Lynn et Ulrich W., Blóð publie ici Mara, son troisième album. Accompagné de musiciens live, il a donné une poignée de concerts, dont un passage remarqué au Hellfest en 2023. Pour clore la parenthèse potin inhabituelle mais nécessaire selon moi dans ce contexte, Mara est le prénom donné par les deux musiciens à leur fille. Si le terme signifie « hématome » en islandais, en l’occurence, c’est plutôt vers la déesse slave de la destruction qu’il faut regarder.
A l’origine Blóð était porteur d’un Doom atmosphérique, mais pour l’occasion le duo l’a laissé infuser dans un mélange de Black, de Sludge et d’expérimentations. La répartition des rôles est somme toute assez classique, madame se chargeant du chant et monsieur de toute la partie instrumentale. Les couleurs ont disparu de l’artwork, désormais en noir et blanc, raccord avec l’ambiance étouffante générale de l’album, représentant la vocaliste, christique, de dos.
Les rythmiques sont lentes, lourdes et lancinantes (le bien nommé « Chthonia »), avec une batterie majoritairement mid-tempo, avec le Black et le Sludge qui dominent le propos, avec des vocaux qui alternent entre déchirés et éthérés, souvent hypnotiques, donnant parfois des airs de sorcière païenne à Anna Lynn. Le duo fait, avec succès, un crochet vers la musique industrielle, le temps d’un « Malignant », tortueux et torturé.
Après une intro ritualistique, la lourdeur et noirceur prennent le pas, un peu comme si Celeste ou AmenRa se laissaient aller à leur penchants BM. Les structures musicales se mettent en place lentement méthodiquement, rappelant parfois le Post-hardcore. Au moment de la sortie de leur précédent album, Serpent, ce cher Cromy écrivait à son sujet que « tout est une question de feeling » ; cette fois encore, son propos est encore d’actualité, l’auditeur ressent bien à l’écoute de Mara que les musiciens ont mis un accent tout particulier aux ambiances.
1 COMMENTAIRE
Crom-Cruach le 07/10/2024 à 17:32:18
Plus noir quand dans le cul d'un petit phacochère satanique.
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