Bonbon Noir - And so be it Anita
Chronique CD album (32:20)

- Style
Rock Psychédélique - Label(s)
Indépendant - Date de sortie
25 juin 2020 - écouter via bandcamp
À l’image d’Alain Damasio, qui, pour ces deux derniers romans, proposait un accompagnement sonore, And So Be It Anita du collectif français Bonbon Noir est la musique composée pour mettre en musique son premier roman qui porte son nom. Récit de la vie plus que tourmenté d’Anita Black, commençant au début du XXè siècle, ce manifeste féministe, libertaire et artistique, emmène le lecteur de Paris à New York en passant par une île battue par les vents proche des côtes irlandaises, émaillé d’un galerie de freaks à faire pâlir David Lynch. Avant de me plonger dans l'écoute du disque, j'ai pris le temps de lire le roman afin de m'imprégner de tous les détails de ce récit initiatique.
Financée avec succès via Ulule, l’édition complète comprend le roman imprimée dans une très belle édition, une série de sept illustrations réalisées par Nicolas Lemonstre (vous pouvez y jeter un œil ici), accompagnés de la bande-originale composée par quatre musiciens menés par L. Erwan Kern (tous les quatre ex-Flying Pooh). La musique, que le groupe présente comme un Rock Psychédélique, pourrait être décrit comme un mélange entre le Pink Floyd de l’époque Atom Heart Mother / More croisé avec la BO de Il Était Une Fois en Amérique composée par Ennio Morricone (les mélodies sifflées que l’on retrouve sur « Grand Opening » ou le morceau éponyme).
Majoritairement instrumentale, la musique de Bonbon Noir se veut, et y parvient, hautement évocatrice, grâce à des guitares résolument Rock qui se mêlent sans cesse à des arrangements orchestraux ou planants et des structures échappant au traditionnel couplet / refrain. « Shadow In The Sails », par exemple, débute un peu comme « Dance Of The Dream Man » de la BO de sa série Twin Peaks avant d'évoluer doucement vers un Krautrock plutôt sombre et se conclure en Dark Ambient. Sur « Bullrock Island », une voix féminine vient incarner l'héroïne, dans un premier tant en chantant une sorte de mantra, puis en lisant un long passage du livre.
Tout comme le roman, And So Be It Anita balance constamment entre désillusion et espoir, entre violence et lumière, Art brut et sophistication. Plaidoyer en faveur de la différence, de l'indépendance intellectuelle, de la liberté, le destin d'Anita Black est cruellement d'actualité avec ses soubresauts et ses nombreuses épreuves. « Déjà ! » est la première chose qui vient à l'esprit quand le dernier titre prend fin, les vingt-huit minutes semblent trop courtes pour rendre complètement justice aux nombres développements de l'histoire racontée (la versio n que j'ai écouté ne comprenait pas le remix listé plus haut).
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