Bonginator - The Intergalactic Gorebong of Deathpot

Chronique CD album (44:17)

chronique Bonginator - The Intergalactic Gorebong of Deathpot

 

« Je ne sais pas ce qu’ils trafiquent, mais la pochette surbute : j’achète ! », épisode #3

 

OK, c'est vrai : il y a plus chiadé et mieux fini que cet artwork cartoonesque où les cousins foncedés des aliens de Mars Attacks se confectionnent des bangs à partir de scaphandres macabres. Mais quand on est sensible à l'humour crétin qui va jusqu'au bout des délires les plus improbables, on ne peut que flasher sur ce scénar' de série Z, et sa concrétisation graphique. Et puis ces reflets verdâtres, ces bouts d'intestins, ce broyeur dans le fond : tout ça sent le gimmick amoureusement mitonné, la geekerie retorse assumée, la soirée Troma / pizza / Stella Artois... Bref, le mauvais goût le plus jouissivement outrancier.

… Or, au sein de la team CoreAndCo, vous le savez peut-être : tel chroniqueur a été viré des cours du soir de la Baronne de Rothschild, tel autre a été éliminé lors des 16e de finale des Championnats intercommunaux de Poésie de Champigneulles-les-Bigleux, et personne n'a réussi à valider son stage Broderie & Point de Croix. Alors autant accepter notre condition d'Homo Neandertalus Vulgarus !

 

Bonginator est la créature de quatre gugusses qui, en 2021, se sont demandés où diable cela pouvait bien les mener d'être de gros consommateurs de weed et de films gore. Rapidement arrivés à la conclusion que ça ne serait ni au Nobel de Physique, ni à la couverture de Forbes, ils se sont mis à growler sur des guitares accordées dans l'asthénosphère. Parce que ça soulage. Et que ça se prête assez bien à la seule chorégraphie envisageable quand on est chargé comme un mule transportant de la coca dans les contreforts de la Cordillère des Andes. Ce que les gugusses proposent donc, c'est ce qu'ils appellent du « Two Stepping Neon Weed Death », une sorte de Slam Death méchamment enfumé, aussi éloigné du Tech-Death progressif que Zemmour du hashtag #interracialgangbang, traversé de rares sonorités de synthé 80s, et moins rarement de textes ras-des-pâquerettes se concentrant sur la triplette Pipipe-Cacannabis-Pot. C'est donc crétin, et revendiqué comme tel. D'ailleurs, au sein même de la longue intro épico-mique qui nous accueille sur la première piste, on est prévenu : constater une violente chute de Q.I. serait tout à fait normal au cours de cette aventure. Et même inéluctable.

 

Et quand on a dit ça, on a quasiment tout dit. Car The Intergalactic Gorebong of Deathpot c'est ce que le cerveau reptilien produit quand il s'exprime directement dans la langue de Cannibal Corpse : du gras, du groove, des gimmicks, du gruïïk, de la ganjah et de guillerettes galéjades. De la 7G, c'est ça, bien que le débit ne soit pas toujours hyper véloce, les Américains étant évidemment hyper fans de ces breakdowns de brontosaures où l'humain redevient gorille, les cordes vocales redeviennent chasse d'eau, le larynx redevient sanibroyeur, et l'être redevient néant. Au comble de l'inspiration, les gugusses pondent « Blunt Smoke Suffocation » (avec de vrais bouts de mélodies accrocheuses dedans), la tartine « Fucking the Wounds », « From the Ashtray » (qui est aussi proche du Stoner que peut l'être leur mixture, quoiqu'on y trouve des parties plus typées Black), ainsi que le morceau-titre, interprété en compagnie de Devin Swank, leur pote de Sanguisugabogg. On est également particulièrement fan du groove énormissime du début de « Zombie Party Rockers », malheureusement les loustics poussent le concept du on-s'en-branle-on-est-complètement-cons tellement loin qu'ils ne capitalisent absolument pas sur cet excellent riff et l'abandonnent pour toujours et à jamais au bout de seulement quelques secondes...

 

Alors si vous aimez sentir votre faciès devenir prognathe, si regarder des chaînes intellos comme C8 ou CNews vous fatiguent les neurones, si vous ne voulez qu'une chose c'est faire des moulinets avec vos bras et vous dandiner tout en tirant sur le oinj', sachez que vous êtes arrivés à bon port. D'ailleurs finissons cette chronique sur un trait d'esprit émanant directement du groupe, celui-ci rappelant très justement à l'auditeur que bruïïï-Grmb-bruïï-gruïk... MmmbruïïïïIÏÏÏÏÏ !!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte : grâce à The Intergalactic Gorebong of Deathpot, passez enfin à la 7G. Notez toutefois qu'au lieu de vous faire aller plus vite, ce cocktail gras / groove / gimmicks / gruïïk / ganjah / guillerettes galéjades va faire décélérer votre cerveau de breakdowns en riffs grumeleux jusqu'à ce que vos réflexions soient redevenues celles d'une amibe parfaitement heureuse de sa condition. Pour le dire autrement, oui, le Stoned Slam Death de Bonginator est parfaitement crétin, mais il s'agit d'un choix artistique assumé... Et crénom, ce genre de trip bas du front n'est pas si honteux qu'on voudrait bien nous le faire croire, alors laissez-vous donc aller à ce plaisir coupable : ici, on ne vous jugera pas !

 

photo de Cglaume
le 15/04/2024

2 COMMENTAIRES

Aldorus Berthier

Aldorus Berthier le 15/04/2024 à 11:24:33

Hey, je proteste ! 
Sans un cours de broderie digne de ce nom j'aurais jamais pu aller loin dans la confection de ma battle jacket !

cglaume

cglaume le 15/04/2024 à 11:39:00

Damned : les “petits nouveaux” font remonter le niveau général ! 😁

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