Bowelfuck - Decades

Il manquait un album de Grind à mon top 2020.

Et celui-ci est arrivé in extremis.

Pas eu trop l’occaz d’en écouter du grind de qualité cette année, faut dire. Aucun truc ne m’a vraiment défoncé le tympan gauche, le droit étant déjà partiellement en rideau depuis un moment. Comme l’œil droit mais c’est juste une question de latéralité.

Alors c’est quoi le manuel pour faire du bon Grind en 2020 ?

Car entre le mauvais Grind et le bon Grind, la différence peut être très ténue. Limite mince comme un poil de cul de belette (0,8 mm, j’ai mesuré).

La qualité réside en deux mots : la prod du bousum et l’efficacité d’un Nasum.

Avec l’âge, je ne cesse d’apprécier les bonnes tranches de gras bien puissantes pour la musique extrême. C’est ma vision du truc.

Elle déplaira aux fans des machins crapoteux pleins de grouik grouik. Bowelfuck reste ainsi parfaitement lisible pour les oreilles un tantinet habituées.

J’ai testé l’album avec ma femme, faut être tout de même amateur du genre pour en comprendre toute les subtilités.

Le son massif, clair et agressif sert ainsi une œuvre de destruction primaire au chant double absolument parfait. Bon les mecs ont du écouter Helvete de Nasum jusqu’à plus soif. Faut présenté Nasum ? Sérieux ??

Bowelfuck ratisse aussi l’efficacité du dernier Misery Index en bien moins polie et renifle la force de destruction de Rotten Sound, ou des portugais de Simbiose.

Mais le trio compense son manque d’originalité par une férocité et un groove qui ne sont pas sacrifiés sur l’autel de la rapidité superluminique. Sur "Blame On You", le riffing lorgne même, fugacement, sur une mélodie néocrust relative.

Cependant, 99% du temps,  Bowelfuck défonce tout sur son passage. Car chaque plan, tout efficace et précis qu’il demeure, est expédié à la cimmérienne.

Classique, basique et apocalyptique, Decades se consomme sans modération et ne produit, sur votre santé, que des effets bénéfiques.

Crom-Cruach

le 15/03/2021