Broken Hope - Mutilated and Assimilated

Chronique CD album (38:15)

chronique Broken Hope - Mutilated and Assimilated

Arf, Broken Hope… Je dois avouer que ça fait un drôle de bail que non seulement je n’avais plus entendu parler d’eux, mais ni même eu la moindre petite pensée à leur attention. Quoiqu’en confessant cette amnésie sélective j’élude un fait divers « récent » qui avait pourtant fait ressurgir leur nom en couv' de tous les Closer et autres Voici de la galaxie Metal: c’était fin 2013, quand les bad boys de Chicago s’étaient fait virer comme des malpropres de la tournée commune menée aux côtés de Deicide. D’ailleurs, bien que réputé être un cynique margoulin de première, le Glen Benton avait alors réussi, via un communiqué relativement sobre, à leur tailler un costard plus que convainquant, ajoutant pour l’occasion un bon supplément de plomb aux chevilles de ces seconds couteaux du Death ricain que leur discographie ne maintenait déjà que difficilement à la surface qualitative du genre.

 

M’enfin ne soyons pas non plus trop cassants: en 1999, Grotesque Blessings m’avait laissé un bon souvenir. Pas impérissable, mais franchement bon. Par contre c’est vrai que par la suite je perdrais trace de la bande à Jeremy Wagner, loupant complètement Omen of Disease, un album du retour qui, manifestement, n’a pas fait date.

 

Mais foin de discours dépréciatif: accueillons ce 7e album (… pour quasiment 30 ans d’existence, eh oui) avec la bienveillance due à toute nouvelle création artistique. D’autant que le groupe a semble-t-il actionné quelques leviers pour tenter de remettre du kérosène dans le réservoir: embauche de Diego Soria (Disgorge) à la basse, de Matt Szlachta (ex-Chimaira) à la guitare, acquisition de pas moins de six guitares ayant appartenu à Jeff Hanneman (fétichisme, quand tu nous tiens)… Après tout, pourquoi pas, si ça peut changer la donne? Et puis ça coûte moins cher qu’une vaginoplastie (quoique? Du matos à Slayer, ça doit douiller...) et ça a moins d’effets secondaires désagréables qu’une séance de tir aux pigeons à Columbine.

 

Bilan des courses?

 

Mouais… Le problème de Mutilated and Assimilated, c’est qu’à côté de quelques titres vraiment plaisants (on y revient), on se traîne beaucoup de compos s'inscrivant dans le registre « Simplicité, Efficacité… Cliché ».

 

« S.E.C.? Pourtant le Death brutal des Américains fait plus dans le graisseux’n’grumeleux que dans le coup de trique à la Polonaise! Le growl y gargouille au fond du conduit, les guitares y éclaboussent les pavillons auriculaires de pleins seaux de sanguinolents grumeaux. Sans parler de ces breakdowns ventripotents où ça patauge au ralenti dans des mosh parts sablemouvanteuses. »

 

On est d’accord, OK, OK: je ne parlais pas de ce « sec »-là. L'idée ici c'est plutôt qu'en dehors d’un démarrage sur les chapeaux de roues, un « Outback Incest Clan » n’apporte strictement rien de neuf, ni même de bien sexy. Même remarque pour « Blast Frozen » qui, hormis quelques embardées thrashy vivifiantes, se vautre dans l’ordinaire peu bandant. « Malicious Meatholes » n’est guère plus appétissant, ni même l’introductif « The Meek Shall Inherit Shit » qui, non content de ne pas avoir grand-chose d’original à proposer, s’autorise un démarrage tout de guingois. Mais cette approche semble au final être fidèle à l’esprit du groupe puisqu'en bout de tracklist, le medley / hommage au premier album « Swamped-In Gorehog » (... du coup on s'attend à du premier choix) est aussi pétillant qu’un proto-Cannibal in Corpse figé dans le saindoux (je blasphème sans doute…).

 

Par contre, à côté de ça, « The Bunker » ménage un superbe passage Schuldinerien à 2:12. Et crénom, le morceau-titre provoque un irrésistible mouvement de balancier bovin au niveau de la jonction tête-torse! Ceux qui tiendront jusqu’à « The Necropants » profiteront ensuite d’un titre particulièrement bien balancé, dont la puissance mesurée bénéficie de plus d’une petite touche épique pas cradoc. Et puis tiens, « Russian Sleep Experiment » s’avère finalement bien agréable (très chouette ce généreux arrosage à l’artillerie lourde, peu après la barre des 2:00, fini à la lead fulminante!), sans pour autant empêcher l’imposant « Hell’s Handpuppets » d’être encore plus bandant.

 

Les fans devraient donc accueillir cette 7e tartine de boyaux avec la déférence de circonstance, d’autant que l’objet est accompagné d’un DVD live (à l’Obscene Extreme, édition 2015) – que, pour ma part, je n’ai point vu. Et il faut dire que ce ne sera pas loin d’être mérité, nos vétérans sachant encore y faire, notamment pour réussir à dénicher le chemin qui mène à nos petits cœurs de bouchers sensibles. Mais la couleur dominante reste quand même ici le gras du front et le bas de jambon, sans chatoiements particuliers pour attirer l'œil du métalleux qui a déjà baroudé de par la scène. Pour les gourmands plus que pour les gourmets, donc.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: gras, adroit… Mais plat. En dehors de quelques moments forts comme « The Necropants », « Mutilated and Assimilated » et « Hell’s Handpuppets », le 7e opus de Broken Hope fait le job, pulvérise les muqueuses, fait des pâtés dans le bac à sang, mais ne réveille que sporadiquement le volcan qui est quand même un peu vieux au bout de 30 ans. Bref: compétent, plaisant, mais pas excitant.

photo de Cglaume
le 04/10/2017

2 COMMENTAIRES

Margoth

Margoth le 04/10/2017 à 12:48:46

Au moins, la chronique est plus transcendante que le sujet ;)

cglaume

cglaume le 04/10/2017 à 14:24:10

Merci :)

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