Bulldozing Bastard - Under the Ram

Chronique CD album (31:43)

chronique Bulldozing Bastard - Under the Ram

« J’enquill-euh les packs de bières à dos de bulldozer,

** Ron, Ron, Ron **

Je n’reconnais plus ma mère à dos de bulldozer,

** Ron, Ron, Ron **

Je riffe à plus de cent, et je te fous le feu aux tympans,

Peu m’importe les acouphènes, l’metal c’est trop tripant! »

 

Putain ce retour d’enfer qu’elle nous fait la B.B.! A croire que ça maintient en forme la défense des animaux de la main gauche et la défonce des immigrés de la main extrême-droite!

 

Sauf que cette B.B.-là a du poil aux pattes (...quoiqu’aujourd’hui, est-ce une vraie différence discriminante d’avec la Brigitte?), une veste jean’n’cuir toute patchée de joyeux logos Venom et Motörhead, la nationalité allemande… Et qu'elle n'est pas une mais 2. Car ça fait 3 petites années qu’Irön Kommander et Genözider (Ach! Mais za fa blaire à Frau Bardot za!) font du bruit sous le nom de Bulldozing Bastard. Et après avoir graffité des bites dans les recoins de la chapelle Sixtine à l’occasion de leur 1er album Bulldozing the Vatican, les affreux jojos ont remis des binouzes dans le coffre du Bulldo’ et s’en sont retournés de par les routes prêcher la bonne parole du rétro-evil-biker punk’n’heavy’n’thrash des familles!

 

… Bon, ça y est: là, en gros, j’ai fini ma chro. Parce que les quelques lignes ci-dessus et le nom du groupe se suffisent à eux-mêmes.

 

...Non? Vous en voulez plus? Alors que vous n’avez même pas payés?

Tu les crois ces lecteurs exigeants, dis!

 

Alors voilà: Under The Ram est un 2nd album qui enquille les riffs jouissivement binaires, brandit une basse agitée comme une punkette dont les tatouages n’ont pas fini de cicatriser, et place derrière le micro un ivrogne fan de Lemmy et de metal extrême des origines – autrement dit un mec dont l’hygiène slipienne est aussi sûre que les cages d’escalier des quartiers nord de Marseille pour un supporter du PSG. Et vas-y que ça alterne entre gros rock’n’roll métallisé, plans NWOBHM crasseusement régressifs, hargne punk mauvaise et manières de gentlemen formés à l’école des Hell’s Angels de la Ruhr.

 

Et la sincérité de la démarche fait que – mais oui – tout ça fonctionne au poil. Si parfois, forcément, c’est un peu balourd aux entournures, on apprécie par contre ces moments où les vieux briscards enfourchent leurs montures pour avaler goulûment le bitume – sur « Full Speed Ahead » par exemple. Et quand à l’occasion de « Brassknuckle Deathstrike », sans rien abandonner de leur crasse punk’n’roll, les teutons ajoutent une grosse louche d’accroche et une dimension « heavy épique » à leur popote, on constate que le gourdin pousse sans que l’on s’en rende compte! Sur « Let The Bastard Roar », ce sont carrément les punks à rats de mon collègue Cromy qui mènent la charge, le couteau rouillé entre les dents, la bécane roulant à toute blinde dans la descente sans que les freins ne répondent plus. Et comme on est tous frères-on est tous métalleux-on est tous potes, les Bulldoz’ nous font de chaleureuses accolades avant de partir, les twins de « Once The Dust Has Settled » nous réservant pour l’occasion de viriles roucoulades achetées à pas cher sur les 1er albums de Maiden.

 

Il fait beau, les fenêtres de la voiture sont ouvertes… Vous collez Under The Ram sur l’autoradio et ça y est: vous êtes en route pour le Bol d’Or, dans la bagnole de Fenriz, avec pour rôle de veiller sur la bière fraîche qui encombre avantageusement la banquette arrière… Alors, elle est pas belle la vie?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Cuir, alcool, testostérone, manières de gorille aviné, Venom, Motörhead, vitesse, chaleur, crasse… Voilà pour la carte postale. Under The Ram offre un mélange ultime de rock’n’roll, de proto-metal extrême, de punk, de bouillon de culture speed/thrash/NWOBHM: bref un trip régressif tout ce qu’il y a de plus agréable quand il fait beau et que les neurones s’en sont allés au pays merveilleux des brumes éthyliques éternelles.

photo de Cglaume
le 25/05/2015

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 25/05/2015 à 20:10:40

Aaaaah oui... c'est con et bas du front avec un petit parfum de MIDNIGHT, bien crachou donc forcément.

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