Burning Heads - Hear This

Chronique CD album (29:06)

chronique Burning Heads - Hear This

Parler des Burning Heads, c’est comme parler de sa grosse cuite de la veille :

Chacun a tendance à dire que c’est LUI qui s’y connaît le mieux et qui s’y prend le mieux.

Chacun a tendance à dire qu’il faudrait peut-être s’arrêter là, parce que même si on a du fun, les enfantillages, ça commence à bien faire.

Mais on y revient, inlassablement. Parce que c’est bon, tout simplement, parce qu’on ne veut pas grandir. Même si à chaque fois on prend cher.

 

Alors quand Hear This sort en ce bel été 2011 et qu’on me propose de l’écouter, pas d’hésitation. Autant demander à un aveugle s’il veut recouvrer la vue, autant demander à un skater s’il veut voir la dernière vidéo de Chris Haslam, vous voyez ? Pourquoi ? Parce qu’écouter un Burning Heads, c’est aussi comme le Beaujolais nouveau, à la différence près que ça ne goûte pas la banane mais la crête. On n’est jamais vraiment surpris, mais ça glisse toujours aussi agréablement bien. Il y a certes eu des cuvées moins bonnes, certains vous diront que c’est Spread The Fire, d’autres que c’est Bad Time For Human Kind, etc…

 

Mais la recette Burning Heads est toujours bel et bien gardée. Loin du punk à roulettes de leurs débuts (sans pour autant le renier sur « Hard Time For Dictators » ou « Cheat And Lies »), les orléanais voient les années passer sans pour autant que leur verve ne faiblisse. Modifié par petites touches de-ci de-là depuis vingt ans (déjà !), le style s’affine, se cisèle, se bonifie même. La place est maintenant faite à un punk rock aux sonorités plus old school. De là à dire que les ombres des Rancid, Descendents ou autres Social Distortion rôdent dans le coin, il n’y a qu’un pas. Reprenant donc une formule concoctée depuis le fabuleux Taranto, Burning Heads ne fatigue visiblement pas à jouer cette musique sincère et sobre. S’appuyant sur une production alliant simplicité et efficacité, les titres s’enchaînent sans temps mort. Un vrai album de punk : les morceaux durent difficilement plus de 3 minutes. Du couplet qui envoie, du refrain qui se scande, du bon vieux deux temps des familles et voilà, c’est pas compliqué ! En apparence seulement : les mélodies accrochent dès la première écoute et les pêches tombent pile là où il le faut pour faire taper du pied. Cette simplicité-là touche dans le mille. Évidemment, on n’écrit pas un album à 40 ans comme quand on en a 20. Et les Burning Heads ont appris à faire respirer leur musique. Que ce soit sur le déflagrant « Who’s Got The Herb » ou sur le fédérateur « Hide And Seek » ou encore sur le punk dubisant « Rue Buffon », le groupe réinvente inlassablement ses propres gimmicks sans ne jamais ennuyer. La marque des grands.

 

Burning Heads, on a beau essayer de s’en passer, mais c’est impossible. Du vingt ans d’âge, en plus, on ne va pas laisser passer ça ! Et puis avec un peu de chance, il va peut-être en rester pour les autres ! Je vous sers ? Juste une goutte, vous êtes sûrs ? Ah, l’essayer, c’est l’adopter ! Ah, vous avez vu, il a un goût de « reviens-y », quand même !

photo de Geoffrey Fatbastard
le 07/09/2011

3 COMMENTAIRES

Tookie

Tookie le 07/09/2011 à 11:06:15

Burning heads quoi...

cglaume

cglaume le 07/09/2011 à 12:39:53

Comparaison malheureuse Geoffrey: le Beaujolais nouveau c'est systématiquement dégueulasse ... :))))))

Jody

Jody le 07/09/2011 à 17:22:57

Cet album est très bon ,à découvrire pour ceux qui ne connaissent pas la légende du punk-rock-dub francais!

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