Caliban - Gravity

Chronique CD album (45:42)

chronique Caliban - Gravity

Quoi? Comment? "Metalcore"? Toukene aurait-il piraté le compte de cglaume?

 

Oui bon, je sais: c’est pas joli-joli d’essayer de détourner l’attention en taquinant ses petits camarades de colonnes. Mais c’est vrai que j’ai hésité à l’écrire cette chronique. En crabe et à reculons – les deux en même temps, oui oui, des heures d'entraînement! – que je suis venu aujourd’hui jusqu’à vous. Mais après tout, pourquoi ces réticences? Peur que ma réputation en prenne un coup? Mais quelle réputation? Celle du fan d’Orthodox Nawak/Death/Djent old school? Mouarf…

 

Non et puis après tout, le traitement de cette nouveauté m’étant de toutes façons échu du fait d'un « engagement moral » annexe, pourquoi ne pas vous en faire profiter? « Profiter », oui, j'entends les ricanements. Et je les comprends. Pourtant, malgré les vilains boutons que ces inconfortables aveux font pousser sous mon soyeux pelage, je concevrais tout à fait qu’on encense cet album. Si si. Attendez voir que je vous dise pourquoi…

 

Bon alors non, malgré ce que pourrait laisser entendre le plaidoyer avocat-du-diablesque constituant le gros de ce début de chronique, et malgré un ton quand même franchement plus joufflu (on croirait régulièrement entendre du Hatesphere, si si), Caliban n’a pas profité de la sortie de ce 10e album pour laisser tomber le cartable et se mettre au Thrash qui tâche ou au gros Death qui botte les fesses. Les chœurs Biactol y fleurissent toujours aussi régulièrement sur les refrains, et les poussées émo-dramatiques calibrées pour enflammer le public de MTV y sont toujours aussi fréquentes. La formule Linkin Park avec des poils est trop juteuse pour que les Allemands l’abandonnent sur un coup de tête. Oui, ça dégouline de gros tempos moshy, de breakdowns ado-reptiliens, d’extraits pitoyables de carnets intimes, d’accès trop vénères Fuck-Da-Jump-Da-Fuck-You-Prick, de « Ooh-Ooh-Ooh » et de « Hey! Hey! ». Oui Alissa de Arch Enemy vient s’agiter sur « The Ocean’s Heart », histoire de rameuter un peu plus de p’tits jeunes. Oui il y a des traces de Dubstep sur « Paralyzed », des orchestrations brumeuses à la fin de « Crystal Skies » et des saccades de-ci de-là, histoire de bien miser sur tous les gimmicks qui font fureur. Oui, le lycéen se retrouve vite violemment enflammé, et le « Trve » complètement consterné.

 

Et pourtant…

 

Pourtant Caliban a développé une véritable science du refrain qui tue, une expertise certaine dans le dosage des contrastes, et un vrai sens de la dramatisation, le groupe sachant d'instinct quand il devient nécessaire de faire souffler un chaud vent épique sur ses compos, histoire de les faire décoller des marelles de la cour de récré. Et même si ça fait mal au fion, il faut bien reconnaitre que « Who I Am », « brOKen » (malgré son côté salement sucré), « Paralyzed » et « Hurricane » (qui aurait presque un petit côté Punk méchant – aïe Crom, pas taper, pas taper!) – pour ne citer que les plus ébouriffants, car les accroches mortelles trainent un peu partout – sont des putains de gros hits imparables…

 

… "Dans le genre". Certes. La précision reste très importante.

 

N’empêche.

 

… A moins que tout ceci ne signifie qu’il est grand temps de me débrancher?

Allez, on va dire que si vous me voyez encenser un album de Sonic Syndicate dans un futur proche, vous pourrez tirer à vue, OK?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: « Bloodsport est un bon film pour du Jean-Claude Van Damme ». « Le train pour Pau est un sketch poilant pour du Chevallier et Laspalès ». « La California T est une voiture bon marché pour une Ferrari ». Maintenant on peut rajouter à la liste de ces vérités « Gravity est un album qui bute méchamment pour du Metalcore ».

photo de Cglaume
le 21/03/2016

9 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 21/03/2016 à 09:54:57

Cglaume qui chronique du metalcore, on aura tout vu ^^

daminoux

daminoux le 21/03/2016 à 10:03:05

dommage que ce groupe soit tombé bien bas...

Tookie

Tookie le 21/03/2016 à 10:13:57

Caliban, c'est un peu comme la TV.
L'idée de départ est excellente, des fois tu peux y trouver ton compte avec plus ou moins d'enthousiasme mais après ça tombe si bas que ça te file le vertige.

cglaume

cglaume le 21/03/2016 à 11:29:34

Honnêtement pour un groupe de Cartable-à-mèche Metal, je trouve cet album carrément bien foutu (... quitte à perdre toute crédibilité hein...)

Xuaterc

Xuaterc le 21/03/2016 à 12:08:16

Lapin y chronique du metalcore, lapin y chronique du metalcore, nananananère

Jull

Jull le 21/03/2016 à 13:34:00

Un note aurait été bien

cglaume

cglaume le 21/03/2016 à 14:43:33

Une note qui voudrait dire "C'est très bien à condition d'ignorer toutes ces choses qui me font gerber" ? Je ne sais pas faire. Il faut lire la chro pour se faire une idée (parce qu'il y a du texte aussi, dans les chros :P ). M'enfin vu depuis la lorgnette d'un jeune Metalcoreux sans aucune des inhibitions qui chez nous provoquent ces nombreux haut-le-coeur, on ne serait pas loin de la note max. Eh ouais.

cglaume

cglaume le 21/03/2016 à 14:44:05

(pour le dire autrement cet album m'a fait un peu l'effet de l'unique opus de The Bunny The Bear que j'aie chroniqué...)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 21/03/2016 à 22:01:34

La vache, vais chroniquer de la J-pop tiens...

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

  • Devil's days à Barsac les 9 et 10 mai 2025
  • ULTHA au Glazart à Paris le 27 juin 2025
  • Seisach' 6 les 17 et 18 octobre 2025