Carnophage - Matter of a Darker Nature
Chronique CD album (32:55)

- Style
Death technico-brutal - Label(s)
Transcending Obscurity Records - Date de sortie
02 August 2024 - écouter via bandcamp
À la première impression, « Carnophage » pourrait évoquer soit une abomination tyranide si gigantesque que même Games Workshop n’aurait pas osé lui dédier sa figurine pour Warhammer 40k, soit quelque obscur kaijū qui flanquerait Godzilla par terre d'une micro-pichenette à l'épaule en trois secondes chrono(bourg).
Les monstruosités susdites ne se réveillant qu’à intervalles réguliers pour laisser sur leur passage un pire foutoir que la France au terme d’un quinquennat macroniste, autant dire que le quintet turc aurait difficilement mieux pu choisir son nom de scène. Nouvel écart de huit ans depuis leur dernier album (le même qu’entre les deux d’avant, quelle régularité ; on croirait Trump entre deux séjours à la Maison-Blanche*), nouveau cataclysme à recenser à leur actif ; Matter Of a Darker Nature fait l'effet, au dernier semestre 2024 d'une bombe à la mesure de l’apocalypse surnageant en surface des tribulations géopolitiques internationales.
Même pas le temps de prendre des pincettes pour cela : « In My Bones » explose dès ses premières millisecondes en brasier de brutalité incandescente. Baignée d’une prod’ léchée à faire chouiner Disentomb, l’agressivité du riffing des frères Kaya – une guitare pour chacun, avec un ancien de Cenotaph parmi eux ; quelle fratrie, quand même ! – se manifeste en autant de dissonances ultramélodieuses (« Matter Of A Darker Nature ») que d’impacts rythmiques devant lesquels Dying Fetus baverait de convoitise (« Enventually They Will Die »).
La profondeur des blasts, la rugosité des lignes de basse et même l’intelligibilité des grunts d’Oral – un véritable bug dans la matrice à l’échelle du death brutal – forgent la barbarie de Carnophage à grands coups de technicité virtuose dans l’équilibrage de ses étalonnages (« Until The Darkness Kills The Light »), dans une totale absence de subtilité plus ravageuse qu'un concert de blackened hardcore. N’ayant rien à envier à Suffocation en termes de vélocité purgative ni à Defeated Sanity côté musicalité abrasive de ses riffings, Carnophage dévaste tout sur le passage de son animosité sonore. À dans huit ans pour le prochain réveil de la bête, bande de misérables cloportes !
*Désolé pour ce dégueulis politique mais bon dans le genre de contexte géopolitique actuel les blagues les plus drôles s'imposent d'elles-mêmes vous savez...
3 COMMENTAIRES
cglaume le 11/03/2025 à 08:44:15
Non mais faut pas être désolé pour si peu hé ho ! :)
Aldorus Berthier le 12/03/2025 à 06:24:23
La Suisse se doit de rester en retrait !
Crom-Cruach le 12/03/2025 à 19:28:41
J'imagine que vous arrivez à distinguer cette plâtrée de combos décalqués sur d'autres (1er morceau = NILE) comme je le fais avec le OSDM.
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