Creature - Ex Cathedra
Chronique CD album (64:23)

- Style
Twisted Black Metal - Label(s)
I, Voidhanger Records - Date de sortie
26 juin 2020 - écouter via bandcamp
Ce n’est un secret pour personne, mon fonds de commerce, c’est le Black Metal Avant-gardiste, en particulier norvégien, mais je dois reconnaître que les Français se défendent pas mal dans le registre. Alors, quand un groupe de ce style est originaire de ma région natale, la Bretagne, ma curiosité ne peut qu’être éveillée. Et bien m’en a pris, car, dans le domaine, nombreux sont ceux qui se sont cassé les dents. Raphaël Fournier anime en solitaire l’entité Creature (à ne pas confondre avec un autre one-man-band français Créatures) depuis 2018 et Ex Cathedra est déjà son troisième album. Fort d’une signature chez I, Voidhanger, espérons que Creature jouisse d’une plus forte exposition, car on tient là, j’en suis sûr, une formation prometteuse.
« Fugue en Sol Mineur », le première titre plonge tout de suite l’auditeur dans le cœur du propos: riffs dissonants et tordus de l’école Ved Buens Ende, voix extrême (en français) plus théâtrale que farfadesque, batterie syncopée, orchestrations classisantes dignes du Therion des années 1990. La suite est dans la même lignée, Raphaël Fournier n'en dévie que peu pendant les soixante-cinq minutes que dure l’album. L’auditeur baigne souvent dans des atmosphères décadentes chères à feu Way To End, pour vous faire une idée des intentions du one-man-band. Les titres sont impeccablement arrangés et construits sans pour autant qu’ils ne tombent dans la sophistication à l’extrême, défaut qui grève souvent ce style de musique.
La production est tout à fait correcte, guitares et batterie sont parfaitement audibles, le chant compréhensible. En revanche, les instruments à vents et les cuivres manquent un peu à mon sens d’ampleur. Ces arrangements peuvent faire sonner les titres de manière massive et emphatique. C’est le cas ici mais pas assez à mon goût, l’ensemble aurait gagné à l’être plus. Il est important de noter que les parties de batterie, réalisées elles aussi par le Breton, ont fait l’objet d’un réel travail de composition, ne se contentant pas de patterns basiques, comme c’est trop souvent le cas sur les albums enregistrés par un seul musicien.
Une surprise attend l’auditeur en fin de disque, dans la partie centrale du titre « Atlantis »; je ne la dévoilerai pas ici afin de ne pas gâcher l’effet, mais elle est bien amenée, notamment grâce au travail sur les mélodies vocales. J’en profite pour remercier les équipes de I, Voidhanger pour avoir mis en lumière ce disque d’un projet qui mérite une attention toute particulière.
3 COMMENTAIRES
Jor le 26/06/2020 à 18:13:54
Cet album est une énorme claque, et ne ressemble à rien de connu en ce qui me concerne. Il vient de se hisser tout en haut de mon podium de l'année! Et j'ai trouvé la pod des cuivres parfaite, ça permet d'éviter un côté trop ronflant à la SepticFlesh ou autre...
Jör le 26/06/2020 à 18:49:51
Cet album est une énorme claque, et ne ressemble à rien de connu en ce qui me concerne. Il vient de se hisser tout en haut de mon podium de l'année! Et j'ai trouvé la pod des cuivres parfaite, ça permet d'éviter un côté trop ronflant à la SepticFlesh ou autre...
Seisachtheion le 26/06/2020 à 23:32:30
Joli travail, complexe comme le permet le Black Metal Avant-gardiste. Prod' par contre perfectible...
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