Crimson Shadows - Kings Among Men

Chronique CD album (49:57)

chronique Crimson Shadows - Kings Among Men

Le choc des lames contre les boucliers, le tumulte de mâles confrontations, la fière parade d’étendards maculés mais vaillamment dressés, les exploits héroïques, les cartilages qui craquent sous le poids de l'acier, les balafres viriles appuyant des rictus sanguinaires…

Mais dites-moi, ne serait-ce pas un début d’érection qui point sous votre slip-de-mailles à l’évocation de cette visite guidée des champs de bataille?

Remarquez ce serait tout à fait compréhensible, bien que Crimson Shadows ne joue pas exactement dans la même cour que Nanowar of Steel. Car cet univers Manowarien semblant au 1er coup d'œil sans une once de 2nd degré (au niveau musical en tous cas, parce que sinon les gars ont l'air plutôt détendus du slip) n’est qu’apologie de guerriers musculeux et autres sucreries heavy-métalliques aussi caloriques qu’expertement techniques. En fait c’est simple, Kings Among Men c’est l’album des PLUS:

* PLUS musclé que Joey DeMaio et Ross The Boss – parce que ça growle, ça shrieke et ça blaste ici, les vieux!

* PLUS mélodique et épico-hollywoodien encore que les Exmortus et autres Amon Amarth

* PLUS démonstratif et rapide que la moyenne des guitaristes à-panache-blanc – bonjour la corne dans les paluches!

Bref, pour peu que vous soyez clients de ce genre de décibels pour Brothers of Metal, Fire & Steel, ces canadiens vont vous mettre la testostérone à thermostat 9!

 

Mais c’est que j’en oublierais de faire les présentations moi! Crimson Shadows est donc une cohorte de preux chevaliers sise au sein de la citadelle de Toronto City. Ceux-ci ont remporté la bataille du Wacken Metal Battle 2013, et nous proposent avec Kings Among Men un 2e album plus victorieux que jamais.

 

Et on peut dire que celui-ci est un rêve éveillé pour ceux qui voudraient qu’Amon Amarth enrôle les gratteux de Dragonforce et abandonne un peu de sa "death metal edge" pour ouvrir ses refrains à du chant clair-mais-fier ainsi qu’à des chœurs vaillants. Car le résultat est exactement ce que vous pourriez imaginer au vu des lignes ci-dessus, dans tout le faste et les brillants excès que cela sous-entend. Des solis tonitruants, des courses-poursuites twin à en perdre le souffle, des hymnes pour préparateur psychologique de régiments de parachutistes… On aurait du mal à mieux cibler le public métalleux allemand, tiens!

 

D’ailleurs ce tacle peu glorieux en direction de nos voisins d'Outre-Ligne Maginot sera l'occasion de calmer un peu les ardeurs des plus fougueux d’entre vous qui auraient déjà dégainé leur Mastercard of steel. Non parce que les parties en chant clair – quasi systématiques sur les refrains – cassent un peu le « sérieux » (hum) de l’expérience... N’est pas Into Eternity qui veut! Et puis l’appui lourdingue (bien que relativement discret... Oui je sais, ça semble contradictoire) des nappes de synthé est aussi facile à digérer que la 5e assiette de charcuterie d'affilée mangée sur un coin de banc à la Wurst Fiesta de Teutonville en Ruhr. Et pour en finir avec les jérémiades du bobo snobino, il faut bien reconnaître que tout cela est tellement formaté et uniforme qu’on n’aura pas forcément envie de se fader l’opus précédent pour vérifier si ces 8 autres titres sont eux aussi des copies siamoises des 10 morceaux ici proposés.

 

M’enfin évidemment j’abuse, car de temps à autres des pointes d’adrénaline nous extraient un peu du flot tumultueux mais un peu trop homogène de ce metal poilu. Tiens, cette pointe céleste de guitare excessive mais divine à 1:04 sur « Heroes Among Us », c’est pas extra-libure? « A Gathering of Kings » et « Freedom And Salvation » aussi surplombent d’une bonne tête leurs congénères tracklistesques. Euh, toutes? Non, car le pic est ici atteint sur l’excellent « Braving The Storm » qui nous enfonce bien profond dans le crâne sa mélodie flamboyante et ses « Only The Strong Survive »…

Par contre désolé mais le manque de relief certain du dernier titre ne justifie en rien ces 10 minutes et quart…

 

En clair: si vous êtes du genre à chevaucher à cru votre monture, torse nu, la hache à la main, commandez direct' une dizaine d'exemplaires de Kings Among Men. Dans le cas contraire, je vous conseille de tester avant de débourser.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: tous les matins en vous levant, vous vous faites une raison: la fusion entre Amon Amarth et Dragonforce, ou même – allez, ça le ferait aussi – entre Exmortus et Into Eternity, ce n’est rien d’autre qu’un rêve un peu fou. Sauf que haut les cœurs soldats: la réalité a dorénavant rattrapé la fiction onirique grâce aux canadiens de Crimson Shadows!

photo de Cglaume
le 27/10/2014

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