Cynic - Traced in Air

Chronique CD album (34:16)

chronique Cynic - Traced in Air

Peu de groupes réussissent à devenir culte avec un seul album et pourtant, c’est le cas pour Cynic en 1993 avec l’ovni « Focus ». 15 longues années plus tard, ils reviennent avec le lineup original, ou presque, et signent « Traced In Air » chez Season Of Mist. Alors, on a peur : peur que le mythe s’écroule, peur que ce retour soit raté. Mais non, il est plus que réussi et ce second album, quelques peu différent, est tout aussi bon…

 

« Focus » avait marqué toute une génération de Death métalleux avec un métal progressif mêlant jazz et death, ce qui faisait des morceaux complètement barrés, et les envolées musicales étaient de rigueur. On se souvient de la production un peu difficile du premier album, mais pour ce « Traced In Air », c’est nettement plus fin et rond sans que ce soit de trop. Le son est définitivement plus moderne, c’est certain, mais cela ne permet qu’une meilleure appréciation des 8 nouveaux titres. Avec une pochette similaire, la surprise et la découverte musicale est moindre en comparaison à il y a 15 ans, mais le plaisir reste entier.

 

« Traced In Air » ne possède pas de titres complètements fous, on ne trouvera pas un second « Veil Of Maya », qu’on se le dise. Les passages purement death métal sont également moins nombreux, et on aura droit aux growls seulement dans « Integral Birth » principalement, sinon ceux-ci restent discrets. La voix de Paul Masvidal est toujours vocodée mais cette fois-ci, ça passe très bien et celle-ci est beaucoup mieux maîtrisée que sur « Focus », où cet effet pouvait vite devenir insupportable.

 

La technique de Cynic est toujours présente, c’est une vraie leçon, non pas que les morceaux enchaînent solos à 1500 notes par secondes, au contraire, ceux-ci sont d’une rare beauté et d’une profondeur étonnante, à l’image de l’album. C’est une véritable bouffée d’air frais, et c’est ce que tout le monde attendait. L’écoute de « Traced In Air » procure un réel plaisir assez inexplicable. C’est beau, tout simplement.

 

L’album, moins barré que le précédent mais toujours aussi progressif, offre des atmosphères ultra-planantes, emmenées principalement par la voix et les guitares. Chaque titre possède le petit truc qui fait tout et aucun n’est à jeter. C’est une galette à écouter plusieurs fois afin de ressentir toutes les vibrations, particulièrement l’excellent « Adam’s Murmur ». Les compositions sont complexes et recherchées, mais il n’est pas pour autant difficile d’écoute.

 

Bref, « Traced In Air » n’est pas « Focus-bis ». Un son plus moderne et plus rond, donc plus facile d’écoute, les délires épiques quasi-inexistants ; beaucoup de ce qui avait fait la renommée de Cynic ne sont pas ou peu présent (pas de panique, pour le côté jazz fusion, ce n’est pas envolé). Et pourtant, il ne semble pas vraiment différent, une suite logique dirons-nous. Le seul défaut sera peut-être sa longueur, un peu courte, mais cela na fait qu’ajouter un quelque chose au mythe. Tout simplement un excellent album à écouter d’urgence ! Un retour plus que réussi et on espère que le prochain ne tardera pas trop cette fois-ci…

photo de Finisterra
le 09/03/2009

2 COMMENTAIRES

Pidji

Pidji le 09/03/2009 à 13:50:40

J'ai eu du mal au début, mais j'avoue avoir été bien séduit par cet album !

frolll

frolll le 21/08/2011 à 13:06:21

En fait, cet album, c'est l'élément Air mis en disque. Avec ses subtilités, ses beautés cosmiques et sublimissimes, mais aussi ses détours bizarres et un peu obtus, sa tendance à se dissoudre dès qu'on veut le fixer ; un album aérien, doublé d'un album nocturne. C'est l'air, immobile mais bien présent, là mais impalpable, qui baigne doucement nos mirettes dans une lumineuse ténèbre. C'est la traversée du ciel en barque céleste. La GRANDE putain de classe, en fait.
Et la preuve que le prog ne mourra pas :o

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