Demolizer - Post Necrotic Human
Chronique CD album (43:58)

- Style
Thrash - Label(s)
Target Records - Date de sortie
7 juillet 2023 - Lieu d'enregistrement Plague Studios
- écouter via bandcamp
Qu’est-ce qui a un logo piquant comme un ragoût de hérisson à la harissa, une pochette dégoulinante de vert radioactif, un nom d’ennemi juré de X-Or, un abonnement dans une microbrasserie de Copenhague, et qui cavale, tagada tagada, comme si le Vil Coyote était à ses trousses ?
Ceux qui ont répondu « Un petit pois dans un ascenseur », dehors, privés de dessert !
On n’en parle pas des masses du côté de Grigny et de Pontarlier, mais les Danois de Demolizer ont réussi à se faire un nom par chez eux, suite à un Thrashmageddon débordant d’enthousiasme, d’énergie, et de foi à toute épreuve envers le Thrash à riffs cloutés. Certes, pas de quoi réveiller les anciens endormis sur les premiers Metallica, ni détourner l’attention des mathématiciens bossant toujours sur les équations complexes de Xoth et Venus… Mais largement de quoi, en revanche, donner envie à tout thrasheur qui se respecte de faire des moulinets avec sa tête tout en mimant l’accouplement du guitar hero et de la Flying V.
Vous l’auriez parié, le suspense était inexistant, et je vous le confirme : Post Necrotic Human, deuxième album du groupe, ne change pas un poil de fion à la formule des zigotos. Ce qui veut dire que pendant trois quarts d’heure, nos amis filent à nouveau comme des dératés dans les ruelles mal famées, vagissent avec une acidité qui pourrait les conduire du côté du Blackened Thrash si seulement ils mettaient plus de pentagrammes dans leur bol de corn flakes, balancent de ces solos qui éclairent la nuit malgré les orages, et ravissent aussi bien les fans de Slayer, de Municipal Waste que de Destruction. Le ton reste assez homogène, la hargne ne faiblit que peu, c’est classique, balisé, efficace – un véritable calvaire pour l’amateur de Prog lambda !
Demolizer offre tout de même à l’auditeur de fréquents points de repère, afin que celui-ci puisse aisément savoir depuis combien de temps il agite la tête devant sa bière. Ainsi « Crossifire » est-il introduit par un Joe Biden expliquant pourquoi l’Afghanistan, ça va un temps, mais les hamburgers y sont dégueulasses. « Sarnath » trace sa route au sein du repère d’une grosse bébête dont les vagissements suggèrent qu’elle a déjà dû être invitée à manger du steak de mégalodon chez Cthulhu. Tandis que « Killing a Friend » propose une pause Kit Kat particulièrement plombante – OK, on peut comprendre qu’un coup de frein et de blues puisse être nécessaire pour mieux rebondir par la suite, mais franchement les gars, se couvrir le visage de cendres en geignant, est-ce que vous pensiez vraiment que ça pourrait nous botter ?
S’il aime ne pas se prendre la tête et headbanguer jusqu’au bout de la nuit, l’amateur se régalera d’un morceau-titre manifestant cet appétit insatiable qui fait l’essence du Thrash, du vrai. Il rebondira sur « The Butcher » qui, après un début méfiant, rempile pour plus de décibels et de feu encore, accrochant nos oreilles avec l’hameçon fatal d’un refrain percutant. Il regardera enfin l’horizon, confiant et requinqué, après un « Warmonger » changeant suffisamment de braquet et de directions – toutes proportions gardées – pour lui procurer un salutaire dernier coup de fouet. Alors c’est sûr, Post Necrotic Human n’est pas de ces albums référentiels qui font naître des vocations. Mais il est de ceux qui peuvent réaffirmer les convictions, motiver à recoudre les patches, et assurer un avenir souriant aux fabricants de minerves…
Vous aviez d’autres attentes ?
La chronique, version courte : Sur ce Post Necrotic Human vif, motivé, et hargneux, Demolizer cavale, bien décidé à taper dans le tas. S’inscrivant dans les pas de Slayer, Municipal Waste et Destruction, celui-ci ne joue pas particulièrement les suiveurs, mais ne cherche pas non plus à s’extraire d’un classicisme qui lui va comme un gant de boxe. Ce deuxième album ne convertira ni n’éblouira personne, mais il a bien d’autres atouts : il accélère la pousse des cheveux, la macération du houblon, et la musculation de la nuque.
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