Der - Supersound

Chronique CD album (40:36)

chronique Der - Supersound

C'est l'histoire d'un disque qui claque, qui truste ta liste des to do/to listen. Un album dont il est bien difficile d'en prendre un bout ou un ersatz géographique pour poser le contexte.

C'est un album rock, comme on en fait plus vraiment...

Le déroulé dans le lecteur CD t'impose la pause pour bien goûter toutes les saveurs distillées par le trio/quatuor... what else ?

C'est peut-être bien un disque de branleurs qui s'amusent à singer Tom Waits et les Pixies.

(Pour le point géo, un truc de nordistes en descente de kayak à la Nouvelle Orlèans).

Allons-y pour le tour du propriétaire où l'on retrouve un Hôtel des coeurs brisés, des accidents de bagnole désastreux, un cactus.. quoi de plus « Normal » !

 

C'est donc par un « Normal » qui semble, tout droit, issu du Bone machine (1992) de Tom Waits. Afin de lever le premier lièvre, l'odeur du 11e album du californien suinte sur l'ensemble de Supersound. Une fois ce postulat acquis, l'écoute de cet osni* devient plus confortable.

 

Der a le bon goût de remettre le blues au goût du jour, en le plongeant tête première dans son jus, en le fouettant à coups de cordes rougeoyantes, en le broyant sous presse industrielle comme dans le très caustique « Tired ». Le jus extrait, les riffs triés, Der distille une liqueur rock très en goût entre amertume, un rien houblonnée et parfum poivré.

 

Pas loin de réussir le strike parfait avec la reprise prolétaire des Pixies, en bonne place sur la plaque, Der déroule avec culot son rock sale et intriguant. « Bollock boys » en faux single caché des Devo en rajoute une couche. Les vétérans d'Akron étant hommagés le temps d'une relecture de « Auto Mo-Down ».
D'un détournement sonore des années 80 (les synthés remplacés par le tradi guitare-basse-batterie), en sortant d'une coucherie avec la noise le tout arrosé de jus de blues. On ne s'ennuie jamais. On se marre avec « Shark » et la reprise de la scie « Heartbreak hotel ».

 

Der, c'est aussi l'histoire d'Olivier Lamblin, lillois, actif depuis la mitan des années 90, en solo la plupart du temps sous le nom de Red (guitares, chant, bruits-collages). Le Mark.E Smith français, pour la voix et le phrasé a bien bourlingué. Entre reprises de Léonard Cohen et folk acide.

Ceci lève un second lièvre sur le métier éclatant de ces gens. Son pote de toujours (dixit la bio du groupe) s'occupe des grattes avec bonhomie et créativité. Les batteurs de Zombie Zombie et de The Shoes se complètent et se relaient tout au long des 12 sentences.

 

La triplette en terminus achève mon opinion sur ce super disque (quitte à trouver un adjectif, allons à l'essentiel). Supersound est le disque de rock imparfait, parfait (!) des années twenty-something.

 

 

 

 

*Osni : Objet sonore non identifié.

 

photo de Eric D-Toorop
le 17/09/2022

1 COMMENTAIRE

el gep

el gep le 17/09/2022 à 09:59:51

J'étais intrigué en lisant le début, et je le suis encore plus en voyant Red dedans!
Qu'est-ce que c'était bien ce qu'ils faisaient, Red! Je me demandais où il/ils en étai(en)t ces derniers temps, justement!
Faudra que j'y guette sérieusement!

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