Dirt Poor Robins - Prelude to Firebird

Chronique Maxi-cd / EP (19:20)

chronique Dirt Poor Robins - Prelude to Firebird

Tel le Gaston submergé par les flots impitoyables du courrier en retard, le chroniqueur à poils jaunes se voit aujourd’hui rattrapé par une actualité impérieuse, et conséquemment forcé de traiter un dossier déjà bien mûr, ceci en l'attaquant par le petit bout de la lorgnette. Quoique, ne lagaffisons pas trop vite le débat : ledit chroniqueur ne porte pas de vieux pull vert, ne connait nul Prunelle... Et son retard n’est pas dû à des accès narcoleptiques soudains. Sans compter qu’il n’a jamais entendu un riff de gaffophone en vrai, ce qui est pour lui source de grande frustration…

 

Mais ouvrons ce fameux dossier qui nous tombe aujourd'hui sur le museau : Dirt Poor Robins est un groupe américain dont la discographie a tout pour plaire aux fans de Diablo Swing Orchestra et Major Parkinson, pour peu que ceux-ci ne soient pas trop exigeants quant à la quantité de Metal velu contenu dans leur popotte. Les univers musical, thématique et visuel de la formation s'avèrent extrêmement riches, et pas si éloignés que cela des deux formations sœurs évoquées à l'instant. Vous constaterez rapidement la véracité de ces propos en jetant une oreille à Queen of the Night et Anthems to the Edge of the Eart (... seuls albums connus de votre interlocuteur à ce jour), ces œuvres regorgeant de délicieuses sucreries et autres geysers créatifs superbes – d'ailleurs il faudra qu'on vous en parle ici, sous peine de s'exposer à des poursuites pour non assistance à personnes en danger de manquer un rendez-vous musical majeur.

 

L’actualité brûlante précédemment évoquée prend la forme 1) d’un 6e album, Firebird, annoncé pour la fin de l’été 2) de Prelude to Firebird, EP amuse-gueule qui déboule en éclaireur, quelques mois auparavant, afin de teaser le chaland. Et sur les quatre morceaux que ce dernier contient, joie : on est à nouveau en plein exercice Diablo-Swing-Parkinsonnien. Mais rappelons les caractéristiques communes de ces divers artistes : une voix féminine troublante, épaulée par un occasionnel chant masculin, plus en retrait. Un recours fréquent à des orchestrations – ici moins cuivrées que chez DSO. Une prod’ rutilante, grosse comme une sculpture de Koonz. Une rythmique qui insuffle la vie. Et pour effectuer un rapprochement plus évident avec le Major P. version 2023, l’usage d’un synthé qui s’affirme clairement, et fait glisser les deux derniers morceaux – « To The Heights » notamment –  dans la Synthpop. Profitons d’ailleurs que le mot soit lâché pour réitérer notre avertissement : Dirt Poor Robins peut être vu comme le pendant Pop/Prog/Rock des deux groupes précédemment cités. À bon entendeur, vous êtes prévenus !

 

Maintenant que l’on a perdu une bonne partie de ceux qui se sont risqués à lire ce papier, effectuons un rapide tour d’horizon. « Political » est LE tube que retiendront ceux qui, comme moi, aiment se faire remuer le dedans de la tripaille. La frappe est déterminée, les orchestrations offensives, le refrain maousse : « Maman, je bande ! » oserais-je écrire si seulement je ne craignais qu’on me rétorque « Ah ça y est : il y a une chanteuse, donc forcément, on fait des références sous la ceinture… Bravo CoreAndCo ! ». Donc faites comme si je n’avais rien écrit (… d’ailleurs de quoi parlez-vous ? Non, je ne vois pas). Avec « Cry Wolf » on passe en mode Précieux & Crémeux. La chose est belle, le chant masculin rappelle un peu Muse – comme chez DSO, oui, voilà –, on se sent comme dans un Disney à gros budget : vous imaginez donc aisément les bons et mauvais côtés de la chose. « To The Heights » nous emmène ensuite dans la salle d’arcade où Killie Minogue et Yazz (…and the plastic population) jouaient à Space Invaders, back in da 80s… Sauf que la patine old school est ici rehaussée d’effets spéciaux dernier cri… Disons-le, on est ici en présence d’un vrai petit hit. Mais l’honnêteté intellectuelle pousse cependant à avouer que celui-ci pourrait sans problème servir de générique à une série girly / couettes/ lollipop comme on doit en trouver à la pelle sur les chaînes ado. L’EP se termine enfin sur « Beauty Will Save the World », guimauve à la rhubarbe qui mêle trémolos langoureux, synthés flirtant avec Vangelis et orchestrations grandiloquentes en un climax un peu trop roudoudou pour qu’on adhère pleinement.

 

Si Prelude to Firebird n’est donc pas taillé sur mesure pour un gugusse qui apprécie certes Diablo Swing Orchestra, mais également Japanische Kampfhörspiele et Deicide, il aguiche tout de même drôlement son monde, notamment avec ce « Political » qui donne envie d’en savoir plus. Rendez-vous à la rentrée, donc, pour un Firebird qu’on espère plus porté sur le feu que sur les pigeonneries roucoulantes…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte : en attendant Firebird, nouvel album qui arrivera quand les cartables refleuriront sur le dos des écoliers, Dirt Poor Robins nous propose de patienter en compagnie de Prelude to Firebird, EP apéritif proche des univers de Diablo Swing Orchestra et Major Parkinson, mais dans un esprit toutefois plus Synthpop. Grosse prod’, belles rythmiques, accroches grosses comme un hameçon à beluga, ces 4 titres sont tantôt fiévreux et sexy (cf. « Political »), tantôt crémeux et grandiloquents (cf. « Beauty Will Save the World »)… On espère que l’album à venir saura choisir intelligemment son camp !

 

 

 

 

photo de Cglaume
le 13/07/2023

2 COMMENTAIRES

noideaforid

noideaforid le 16/07/2023 à 14:16:55

The ravens locks act 3 possède pas mal de tubes. C'est cool de voir une chronique ici de ce groupe :)

cglaume

cglaume le 16/07/2023 à 19:34:51

Il va falloir que je me penche sérieusement sur leur backcatalogue, car Queen of the Night est une merveille !!

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

  • Devil's days à Barsac les 9 et 10 mai 2025
  • ULTHA au Glazart à Paris le 27 juin 2025
  • Seisach' 6 les 17 et 18 octobre 2025

HASARDandCO

Eretia - Quietud
Chronique

Eretia - Quietud

Le 15/05/2023

Obituary - Back From The Dead