Doedsmaghird - Omniverse Consciousness

Chronique CD album (49:15)

chronique Doedsmaghird - Omniverse Consciousness

Pour les plus perspicaces, Doedsmaghird est un anagramme de Dødheimsgard. Ce nouveau groupe est un projet né de l’esprit du dandy Vicotnik et de Camille Giraudeau, qui est l’auteur, avec Stagnant Waters, de l’un des albums les plus frappadingues de la décennie. Bref, deux musiciens représentants de la plus grande orthodoxie musicale actuelle. Mon petit doigt, toujours bien informé, me souffle que NHT (Garth Arum, Alien Syndrome 777, As Light Dies…), un autre gardien du temple du conformisme artistique, vient traîner ses guêtres dans le coin, et est également devenu depuis peu musicien live pour DHG.

 

Deux occasions nous ont été offertes pour découvrir quels territoires Doedsmaghird allait explorer : une première en mars dernier, sur la compilation du label Peaceville, Dark Side of the Sacred Star, avec le titre « Then, to Darkness Return », et un single numérique début octobre, « Heart of Hell », tous deux extraits de Omniverse Consciousness, le premier album du groupe. Ces titres dévoilent une orientation foncièrement Black Metal, rappelant Satanic Art et 666 International de DHG.

 

Imaginez que Dødheimsgard ait poursuivi dans la voie de cet EP et de cet album, laissant de côté le chelou Supervillain Outcast (avant de revenir à des considérations plus avant-gardistes, expérimentales et psychédéliques sur A Umbra Omega et Black Medium Current). En informatique, on appelle cela un fork. Mais assez parlé des vétérans norvégiens, concentrons-nous sur ce phénoménal Omniverse Consciousness, une véritable projection musicale en avant. La nostalgie que l’on peut parfois ressentir est mise au service d’une modernité qui suinte de tous les pores de la formation. Cela fait belle lurette que les deux musiciens ont disséqué, intégré, digéré et assimilé leur manuel du petit avant-gardiste (Written in Waters ou Jadjow). Ils savent ce qu’ils doivent faire et le font remarquablement bien.

 

La musique de Doedsmaghird est tranchante et agressive, foncièrement Black Metal, très souvent rehaussée d’arrangements électroniques. Elle est dissonante à la manière de Blut Aus Nord, décadente à la manière de Virus, étouffante à la manière d’Oranssi Pazuzu. La spontanéité semble avoir présidé à la composition de Omniverse Consciousness, où se mêlent allègrement Trap, Synthwave, Post-punk… Le propos est fouillé en diable, le résultat final dense à souhait, ne se souciant pas de faciliter l’écoute. Celle-ci pourrait presque se limiter aux deux premiers titres, qui durent respectivement 15:52 et 12:14. C’est là une part de la folie de Doedsmaghird : cette capacité à écrire un Black Metal foisonnant, difficile d’accès, mais qui ne laisse jamais l’auditeur sur le carreau ni s’ennuyer.

 

Comme pour le Muuntautuja des Finlandais cités plus haut, la note maximale s’impose pour ce premier opus de Doedsmaghird. Les deux disques se disputent la place d’album de l’année, tant Omniverse Consciousness reste un parfait résumé du Black Metal avant-gardiste norvégien que j’affectionne tant, et qui, ces derniers mois, manquait, je trouve, de sorties marquantes.

 

Souvenez-vous:

 

 

photo de Xuaterc
le 07/01/2025

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