Doggy Hoods - Over Hyped, Over Hated

Aujourd’hui, le jour où cette chronique est écrite, c’est Mardi gras ! Alors, plutôt que d’aller enfiler ma cape et déambuler dans les rues en balançant des confettis, j’ai plutôt décidé d’écrire une chronique à thème, pour le plus grand bien de mes concitoyens et surtout de mon estime personnelle, même si je porte très bien la cape, ce n’est pas la question. Pourtant, le choix n’était pas évident. J’aurais très bien pu choisir un Gwar par exemple. Trop facile ! Ou pas…

Bref, après avoir mûrement réfléchi, opter pour cet album ô combien concept de Doggy Hoods m’a paru plus sympa à faire. Pourquoi, me direz-vous?
Parce que ce disque est une vaste blague ! Et une blague beatdown qui plus est, chose rare !
Enfin je préfère penser ça. Car à voir les cinq nippons du groupe évoluer, on ne peut qu’être amené à le penser. Imaginez cinq asiat’, épais comme des carrelets, se la jouant tough guys avec toute la panoplie et vous ne serez pas trop loin du compte. Je n’ai rien contre les asiat, bien au contraire (je préfère préciser avant de me faire jeter), je ne suis pas Rambo, mais il faut quand même avouer que ça ne paraît pas autant crédible que des new-yorkais tatoués de 110 kilos.

Et la musique me direz-vous? Et bien tout est ici du plus pur stéréotype du genre : une intro typée gangsta (faut quand même le faire : Carmina Burana en hip hop, oui oui !) sur « Hate Us Now », des backings à tire larigot (les ouwiii !), des bruitages du style guerre urbaine en pagaille et des lyrics d’une profondeur à faire pâlir mon ancien professeur d’anglais (sur « Unseen Enemies » et « Represent » on frise même la crise de rire). Le tout dans un esprit qui cherche la mosh part permanente. Entre un Deeznuts, un Six Ft Ditch, un Bun Dem Out et un Hoods, pour situer à peu près, les compos sont cependant carrément accrocheuses. Il faudra juste déplorer la prod du disque qui est outrageusement compressée, ce qui donne à l’ensemble une certaine platitude qui dessert les instrumentations : le son de basse est TRES en avant, et les guitares sous accordées ne font qu’alourdir l’ensemble au lieu de lui donner de la pêche.
Je vais quand même vous accorder que j’ai eu quelques hochements de tête sur Over Hyped, Over Hated. C’était avant le blasphème. Car, n’étant plus à un cliché prêt, Doggy Hoods s’essaie même à l’exercice du cover et pas n’importe lequel : « Raining Blood » de Slayer. LA licorne du metalcore, l’hymne metal par excellence. Et là, c’est le drame... Le groupe arrive à transformer ce qui est pour moi un des meilleurs morceaux qui soit en machine à mouliner avec un mauvais goût allant jusqu’à scander « Put your hands up » et des fameux « ouwiii ». Kerry King n’y retrouverait plus ses shreds…

Alors, que penser de tout ça ? J’ai plutôt pris le parti d’en rire. C’est carnaval après tout ! La pire erreur serait de prendre Doggy Hoods au sérieux. Et dans un style de musique qui est dans l’ensemble plus enclin à faire la tronche qu’autre chose, avoir un groupe comme ça qui se met à la parodie (volontairement ou pas), je trouve que ça fait du bien.
A y repenser je crois que je vais troquer ma cape contre un bandana, tellement plus hype, en fait. N’en déplaise à mes collègues…

Geoffrey Fatbastard

le 17/03/2011