Empalot - Tous aux cèpes

Chronique CD album (39:47)

chronique Empalot - Tous aux cèpes

Si je lance un « Joe et Mario Duplantier » à la cantonade, je suis à peu près sûr de me prendre en retour la réponse-boomerang Pavlovienne « Gojira ». Normal, le baobab a souvent tendance à cacher le bouquet de roseaux. Et dans le rôle du bouquet en question, j’aimerais justement qu’aujourd’hui on causaille d’Empalot, qui – en plus d’être le nom d’un quartier de Toulou-zeuh – est le blaze du side-projet foldingo-déglingo des deux frangins susnommés. Du « terroir metal », voilà ce qu'est censé interpréter le groupe, du moins si l'on en croit leurs délirantes allégations. En même temps, à l'époque de la sortie de Terra Incognita, nos deux compères prétendaient bien jouer du « défouraille metal »… Mouaif. Tout ça sent plus le pari perdu qu'une volonté véritable de qualifier leur musique, m’enfin ça a le mérite d’affirmer que les étiquettes habituelles, les aminches, ils s’en massent les genoux avec des courgettes!

 

Kézako alors le « terroir metal »? Bon, je vous en fais la description façon « salade de fruits »: vous prenez les sautillements hystéro-funky-métalliques et le registre haut perché de Psykup, vous ajoutez un saxo et quelques postures vocales déclamatrices à la Sebkha-Chott, vous saupoudrez de délires franco-cartooneux à la Maïsman, vous n’oubliez pas bien sûr la grosse louche de metal hypnotico-saccadé typiquement Gojiresque ainsi que des accès de furie teigneuse (et parfois panpan-culcul – cf. « Pi KK ») à la Gronibard, vous mettez au four Infectious Grooves à thermostat Fishbone

Non mais...?? Retirez-moi tout de suite cette salade de fruits du four!! Ils 'sont pas bien ces lecteurs ma parole!

 

Bon, ok, c'est vrai: les délires FFF de ce type – Franco-Fusiono-Free style – se font de moins en moins rares, les Ultra Vomit, Torm et autres Vladimir Bozar (pour ne citer que ceux-là) nous ayant déjà tartiné de belles tranches de nawakeries musicales. Sauf que Tous aux cèpes date de 2001, et qu’à l’époque, ce n’était pas tout à fait aussi fréquent (en sachant que le mot « fréquent » est quand même plutôt surdimensionné au vu du genre abordé ici). On pourra faire la fine bouche devant les purs pétages de boulards sans grosse valeur musicale ajoutée que sont « Jeannot » (et son gizmo metal plus marrant que tripant), « Le Bol » (et sa bande son de partie de scrabble endiablée),  « Faisez la bagarre » (blagounette musicale « Zyva style » sans conséquence) ou un « Pi KK » assez bordélico-scato. Mais ces fanfaronneries mises à part, le reste de l'album vaut carrément le détour, avec une mention spéciale au speedy / funky « Mister Inconvenient », au pseudo-afro et carrément groovy « Mañassé » ainsi qu’à l’introductif « Chez Evelyne ». Moins immédiat, mais finalement franchement addictif, « Caravan Man » nous promène sous la chaleur écrasante d’un soleil latino pour tirer paresseusement des taffes sur un gros pétard au groove fumeux. Muy bien.

 

Les grosses giclées velues sont également de la partie, et c’est pour le coup assez marrant de retrouver des traces de ce metal affuté que les landais cultivent au sein de leur groupe principal, tantôt à travers la voix extrême de Joe (tiens, à 0:39 sur « Chez Evelyne »), tantôt à travers cette lead atmosphérique qui égraine quelques notes aériennes au-dessus d’une rythmique hypnotique (à 1:17 sur « Pi KK ») ou encore à travers cette descente sombre en territoire metal (à 0:57 sur « Mister Inconvenient »). On pourra cependant regretter que le groupe suive un peu trop souvent la formule « 1ere moitié de morceau joyeusement funky / fin de morceau métalliquement poilue » (sur un bon tiers des morceaux), m’enfin rien de bien sérieux quoi…

 

Le succès de Gojira constitue évidemment un frein majeur au développement d’Empalot. D’ailleurs on n’a plus vu ce dernier sur scène ni sur disque depuis un sacré bail. Et l’écoute de ce Tous aux cèpes nous fait amèrement regretter ce triste constat – d’autant qu’il semblerait que les prestations scéniques de cette joyeuse bande (jusqu’à 9 personnes, costumées et donnant de véritables spectacles thématiques) valaient fortement le détour. Snif donc. M’enfin sait-on jamais...

 

… Tiens, ça serait une chouette et improbable surprise ça, pour une future édition du Hellfest: une reformation live d’Empalot!!

 

 

 

La chronique, version courte:  Gojira avec un gros nez rouge fusion/jazzy/funky, entre Psykup et une version modern death d’Infectious Gronibard.

photo de Cglaume
le 02/10/2011

10 COMMENTAIRES

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 02/10/2011 à 14:29:12

Dis j'hésites à t'inviter pour faire la cuisine là ^^

cglaume

cglaume le 02/10/2011 à 15:00:46

Sala-deuh de fruits, jolie-jolie-jo-lie
Tu plais à Ukha-neuh, tu plais à Kizmi-az ...

:)

el gep

el gep le 02/10/2011 à 17:07:17

"on n’a plus vu ce dernier sur scène ni sur disque depuis un sacré bail"... bah moi la dernière fois que j'ai écouté cette horreur, ça remonte effectivement à un bail mais ça ne me manque pas!

cglaume

cglaume le 02/10/2011 à 20:03:21

Hérétique ! Melvinôlatre ! Bachibouzouk !

Kurton

Kurton le 03/10/2011 à 20:14:47

Et dire qu'a une epoque on etait pas si loin de la sortie d'un deuxieme...snif...

el gep

el gep le 04/10/2011 à 02:42:14

Cglaume, attends au moins mes prochaines chroniques pour m'insulter, ahahahahha!

cglaume

cglaume le 04/10/2011 à 06:28:25

;)

Rct 83

Rct 83 le 17/04/2012 à 17:46:38

Peut être un des meilleur side project qu'est connu le Métal Français ... Dommage que Gojira marche aussi bien ;) ... Leur live au festival euskal herria zuzenean en 2001 restera dans les mémoires !!! Mañassé !!!

OBEDX

OBEDX le 18/01/2020 à 18:59:58

gracias

OBEDX

OBEDX le 18/01/2020 à 19:00:11

quiero el disco plis

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