Envig - Gutwound

Que manquait-il donc à cette année 2021, jusque là, pour rester dans les consciences ?

Pour répondre à cette question, passons rapidement en revue ses événements marquants, à l’heure où j’écris ces lignes:

- Janvier 2021 : La collectivité européenne d'Alsace remplace les actuels départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, départements qui continuent cependant à exister.

- Février 2021 : Décès du chanteur, auteur et compositeur Philippe Chatel, auteur de la comédie musicale "Emilie Jolie" dédiée aux enfants.  

- Mars 2021 : Le printemps 2021 est arrivé le 20 mars à 9 heures 37.

- Mai 2021 : A Rotterdam, aux Pays-Bas, Barbara Pravi fait honneur à la France en remportant la deuxième place au concours Eurovision de la chanson 2021, avec la chanson "Voilà" 

- Juillet 2021 : Début des vacances scolaires d'été en France, du 7 juillet au 1er septembre. 

-Septembre 2021 :Le festival de cinéma américain de Deauville se déroule du 3 au 12 septembre 2021.

Par les verrues plantaires de ma Grand Tantine Bouladish, morte noyée en étant tombé dans la Volga, un lundi de 1948 !! Il nous manquait un album de Swedeath infusé au Scandicrust qui décapsule sa 9°9, et écrase sa pédale (d’effet) !!!

Et bien Envig pallie à ce cruel manque.

Paske, c’est pas avec le skeud des balourds Germains de Endseeker qu’on allait sweder à mort, cette année.

On ne pas va méditer bien longtemps assis en tailleur sur un coussin de lin bio, hein. Car déjà, la pochette, d’un classicisme zombiesque éprouvé, est Glaire sur l’intention des barbares du nord: on va causer de guerre et de mort. Les lyrics du titre éponyme du skeud confirme la première intuition. Les Suédois se vautrent dans le Bolt-Thrower worship niveau lyrics.

Rapport au récurage des cage à miel, Envig prend le temps de poser son instru d’intrö pour bien qu’on pige qu’on va se prendre une grosse Thor gnöle.

J’aime bien, ça fait poli de se présenter et ça permet de découvrir une prod au poil avec un son de batterie ample et une basse maousse costo, inhérente au style.

Puis, ça part tout en d-beat bien carré et HM-2 Boss forcément conquérante. L’énergie de "Ode To The Misanthrope" est contaminante. Les leads sont courts, le refrain aisément mémorisable. On voit les crêtes se lever. J’y reviendrai.

La formule n’est pas séditieuse mais impressionne, ici, par son groove mortuaire et sa parfaite connaissance des Grand Anciens. Oui "Zealot" sonne comme du Dismember bien lourd du mid-tempo. Et alors ? On cause Swedeath Kängpunk pas screamo-synth-indie-mayo-salade.

Pourtant, la fin de "Standing Cells" se fait étrangement syncopée et aliénante. Une petite touche étonnante qui nous fait dire qu’on tient, probablement, avec le skeud, un gros morceau de gigot pour gigoter des cageots.

On pige la formule dirons les chafouins mais un très bon album se compose de morceaux de haute tenue et de hits imparables.

"A Swamp Of Human Waste" joue ce dernier rôle à merveille. Le titre aurait pu être ainsi composé par Wolfbrigade. Les Loups crusties ayant souvent manifesté leur goût pour le death du coin dans leurs compos. Ici, on cause du POW camp (Prisoner of War camp) d’Andersonville. Ce camp a été utilisé durant la Guerre de Sécession par les confédérés et a été dirigé par le Capitaine Henry Wirz.

45 000 prisonniers de l'Union y ont été internés sur une période de 14 mois à partir de février 1864.

12 913 sont morts de faim, de malnutrition, de maladie, de violences et d'exécutions perpétrées par les gardes du camp.

Miam miam non les rescapés ? Tonton Adolf a juste peaufiné et rien inventé.

Ici, c’est donc une ambiance de war punks glissant sur ses intestins et la vermine, qui sera à l’honneur. Et, non contents de nous aligner dos au poteau d'exécution avec cette plage spéciale exactions, les Suédois enchainent avec un "As the Red Flag Flies" vitrifiant. "Standing Cells" et surtout l’excellent "The Soul And The Barbe Wire" gazouilleront aussi dans un crust de deathster.

WOAH (expression qui chez moi signifie que je kiffe ma race).

Bon oki, le non amateur du genre trouvera cela redondant rapport à la longueur du bouzin. Mais jusqu'au dernier titre éponyme, à l'urgence et au refrain scandé comme un émeutier acharné, on a droit à du GRAND swedeath.

Ne cherchez pas, si 2020 fut un grand cru du genre, 2021 restait décharnée, mise à part les ogives des Américains de Hatemonger et les Hongrois de Molis Sepulcrum.

Je serai donc généreux sur la note de ce Gutwound car « la générosité est une vertu de grande allure. »

(Peste ! Ça dech de conclure avec du Camus)

Crom-Cruach

le 01/10/2021