Expire - Pretty Low

Pas facile de transformer un essai déjà très prometteur (voir la chro de Pendelum Swing) en un gros objet de dénuquage au moins égal au premier jet.

Expire avait déjà tout pigé au Hardcore sur leur premier album, aucune raison que les Américains soient subitement frappés d'amnésie. Le syndrome de la redite à l'identique est bien plus à craindre dans ce cas.

Bon, nous parlons bien de HxC... alors disons que l'auto plagiat est un peu une des marques de fabrique du genre, dont les fans se moquent comme de leur premier stage diving. Parce que, se farcir, par exemple, quatre albums de Madball, à la suite, perd un peu le cervelet au milieu de morceaux plus ou moins jumeaux. C'est juste une question de génétique.

Et Expire a des gènes de carnassier, sans nulle doute. Car la bête, déjà particulièrement féroce, n' a pas été vaccinée pour pondre Pretty Low. On peut dire sans maldonne, que Pretty Low n'est pas pretty du tout et mais carrément low.

On peut, aussi, apprécier le décalage entre la pochette de l'album, bien peu cliché, et son contenu de boucher.

Passons donc en revue toutes les qualités de cette plaque, hautement recommandable.

En premier lieu, soutien indispensable du groove des Américains, la basse est ici érigée en charpente indestructible forgée en adamantium, l'arme X, donc. Mon instrument fétiche est juste monstrueusement présent et prend toute sa dimension quand sa sœur à six cordes daigne lui laisser un peu de place. C'est à dire assez souvent, au final ("Just Don't" pour simple exemple).

Pourtant c'est grâce à cette guitare qu' Expire est réellement une machine de destruction des masses, pour la seconde fois. Lourde, grasse, souvent syncopée, elle ne fait jamais démonstration d'une quelconque volonté de mégalomanie.

On est dans le HxC, pas dans le Metal onaniste.

Le chant est encore juste au poil : agressif comme pas permis, placé au micron et balançant des ondes de pure animosité, galvanisantes. Hagman, viens-tu de trouver ta relève ?

Je n'ai pas parlé de la batterie ?

Et alors, ouvrez vos écoutilles pour éviter de chipoter avec ces peccadilles.

Bien sûr les morceaux sont calibrés aux alentours des deux minutes, on est pro ou pas, on est real ou pas, on est des motherfuckin' killa ou pas.

Ainsi, des salves meurtrières comme "Gravity" transforme donc tout ce qui tourne autour, en une purée d'os brisés, de tripes et de larmes, capable de fédérer toutes les courants coreux, du oldschool... au beatdown (sic).

Bon admettons que les fans de mélo en seront pour leur frais, pliés en quatre au tractopelle et coulés dans une chape de béton.

Expire est encore jeune mais les gangs de Freddy et des frangins Koller ont réellement du souci à se faire pour rester les patrons.

Crom-Cruach

le 23/07/2014