Expulsion - Wasteworld

Chronique CD album (35:04)

chronique Expulsion - Wasteworld

« Dis-moi, ChatGPT / Alexia / Crom-Cruach : je cherche un album qui bourre de bout en bout, pulvérise les records de vitesse et les rambardes de sécurité plus violemment qu'Ayrton Senna, mais reste intéressant du début à la fin. Tu me conseilles de prier, de me droguer... Ou bien un tel Graal existe-t-il ? 

- Crom-Cruach : non mais tu plaisantes ? Je parle de ce genre de skeud semaine après semaine ! Tu t'es fait prescrire des lentilles en ciment ou tu sais pas lire ?

- ChatGPT & Alexia : l'altération de la perception de la réalité par modification des processus neurologiques naturels est déconseillée par l'OMS et la plupart des instances officielles de santé publique : je te déconseille donc de prier. Par contre tu peux bien sûr te rouler un petit oinj', si ça te relaxe. En ce qui concerne ta demande initiale, sans hésitation : écoute Wasteworld, le seul et unique album de feu Expulsion. »

 

Évidemment, il y avait peu de chance que notre Cromy conseille un album sorti par un groupe dont le patronyme semble glorifier l'action de Darmanin et de ses prédécesseurs au ministère de l'Intérieur. Pourtant les Néerlandais dont il est question pratiquent un Thrash/Death fielleux qui file à une allure comparable aux exploits de Speedy Gonzales visionnés en mode accéléré X 4. Ce qui n'impacte pourtant jamais négativement les mélodies chirurgicales de guitaristes qui domptent ces flots tumultueux comme le capitaine Achab son vaisseau, malgré la puissance invraisemblable des éléments qu'ils affrontent.

 

Cet album est affolant. D'ailleurs vous avez intérêt à vous accrochez à quelque-chose de solide avant de vous l'envoyer. Car son écoute est équivalente à une séance d'une demie-heure d'un Space Moutain configuré en mode auto-tamponneuse. On a les yeux exorbités par la vitesse, la surprise et l'admiration mélangées. Et l'on n'est jamais tout à fait à l'abri de perdre une cervicale ou de se faire arracher une touffe de poils par une bourrasque plus forte que la moyenne.

 

L'effet Whaouh ne dégonfle jamais. Et pour cela Expulsion a une formule bien rodée : il riffe comme un dératé, à la vitesse du migrant soudanais poursuivi par une milice identitaire. Là-dessus il déchaîne des leads expertes en acupuncture qui piquent ce déchaînement décibellique d'aiguilles mélodiques aiguës plantées en plein dans nos zones érogènes. Et pour compenser ce manque de fréquences basses et ce nappage de sucre brûlant, Albert Bakker vomit ses cordes vocales avec une acidité rappelant le Tompa au bord de l'apoplexie. Résultat ? La formation est comparable à un Defleshed qui aurait été policé par le savoir-faire de Gorod, et qui aurait travaillé sa compétence mélodique et son inextinguible énergie au cours des enseignements prodigués au sein de titres de légendes tels que « Blinded by Fear » (At The Gates) et « Hate Song » (The Haunted).

 

Histoire d'agrémenter ce mets d'exception de plantes aromatiques de premier choix, le groupe a disséminé sur ses pistes des références à Metallica (« Avidyã » ressemble fortement à l'introduction de « Blackened »), des parties au faste sensiblement plus Heavy Metal, des raids menés à bord d'impérieux rouleaux-compresseurs (rhaa le démarrage de « Messianic Shadows », et c'te claque à 1:51 sur « Promise Never Made »), un instrumental à l'aérodynamisme de F1 (avec broderie guitaristique à la Gorod en sus), ainsi que moults breaks de malades (rendez-vous à 2:30 sur « Police State Tranquillity » pour la mise en orbite).

 

Très honnêtement, on n'a qu'une envie, après la première écoute comme après la vingtième : coller un 10/10 à cette œuvre magistrale. Pourtant on ne le fera pas. Car la formule utilisée sur Wasteworld est si ultime, si efficace, que le groupe en abuse un brin. Et l'on découvre sans avoir à enquêter trop longuement que les parties les plus mortelles de « Land of Empty Graves », « Neoconomicon », « Spirit Emission » et « Re-Examination » sont bien trop proches les unes des autres, les différences tenant en quelques variations minimes au niveau des mélodies dictées par la guitare lead. Et cet abus de copier-coller se remarque également au niveau des intros / interludes « Avidyã » et « Avidyã II », la seconde ne faisant que reproduire, puis prolonger un brin la première... Pourquoi ne pas avoir composé un autre intermède, m'enfin ?

 

Même si l'on n'attribuera donc pas la note maximale à Wasteworld, notre affection pour celui-ci n'en demeure pas moins aussi profonde que s'il l'avait entièrement méritée. Et l'on est presque reconnaissant à Expulsion d'avoir splitté après cet unique chef d’œuvre, tant il semble tout bonnement insurpassable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte : un album peut-il être plus rapide, plus ultime que Wasteworld, tout en restant aussi technique et mélodique ? À mon humble avis, non. Car cet unique sortie d'Expulsion est une incroyable course d'une demi-heure où l'on perd haleine et notion du temps tant l'apocalypse qui se déchaîne autour de nous est sublime et impressionnante. C'est comme si un Defleshed dopé aux hormones d’aurochs avait appris les bonnes manières en compagnie de Gorod, puis décidé de composer un album constitué uniquement de tubes comparables à « Blinded by Fear » (At The Gates) et « Hate Song » (The Haunted)... Mais joués deux fois plus vite ! J'exagère ? Enfourchez donc la bête, et jaugez ce que captent vos oreilles – si elles ne crament pas pendant l'exercice !

photo de Cglaume
le 30/06/2024

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 30/06/2024 à 18:37:59

Hé hé !
Sinon ça bourre bien oui.

Aldorus Berthier

Aldorus Berthier le 02/07/2024 à 09:48:17

Cromy ne serait qu'une IA depuis le début ???

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