Holding Sand - A Life Worth Memoirs

Chronique CD album (55:00)

chronique Holding Sand - A Life Worth Memoirs

Holding sand a décidé d'enfoncer le clou.
L'année 2015 est bien partie pour être à chier, succédant à quelques années déjà bien merdiques.


Alors que je compte sur la musique pour me remonter le moral, le groupe a décidé de pourrir le semblant d'optimisme qui sommeillait en moi pour parler...de la vie (bon ok), la maladie (euh...) et évidemment 666 LA MORT 666 (putain) d'un personnage dont on nous conte l'histoire à travers cet album découpé en trois parties.

 

Ce personnage en question, c'est le mec à la tronche franchement pas dégueu qui bouffe 90% de la pochette.
Avant même de commencer l'album tu les sens venir les 5 étapes du deuil.
 

Déjà le choc (1ère étape) : Noooon !
Puis vient tout de suite le déni : T'as pas envie qu'il crève ce mec ! Les traits sont sacrément beaux et réveillent en toi ce truc légèrement homo, resté enfoui depuis le visionnage de quelques épisodes des Télétubbies.
Non mais en vrai ce mec ne va pas crever, il saigne juste du pif, il aura les veines des naseaux moins compressées s'il desserre sa putain de cravate de VRP.
 

La musique commence alors.
Après la douceur classique d'une intro que l'on voit venir à 1000 kms, la colère commence. On en est déjà à la 3ème étape.

Celle de la colère, oui, peut-être, mais la force, la puissance, l'énergie, et un peu d'émotion : sans aucun doute.
Holding sand met à la sauce 2015 un concept qui est un peu oublié depuis 2005 : de l'émocore à la 36 crazyfists croisé avec du post-hardcore .
Le genre de truc qui ne fut à la mode qu'un court temps. Lorsque Roadrunner a pigé que le label ne ferait pas trop de ronds dessus, le genre a été oublié.

Holding sand, dont je n'ai pas connaissance les précédents albums, ne cherche donc pas à être le groupe "in". Il a en tout cas l'honneur d'être reconnaissable facilement. Le chant particulier du bonhomme au micro passe facilement par trois voix (avec un coup de main d'un copain instrumentiste quand même) et s'il rappelle le groupe d'Alaska, il y a aussi une autre proximité flatteuse : celle avec Glassjaw.

La voix qui traine ou les montagnes russes des tons à la Palumbo : autant d'ornements qui habillent une musique déjà pleine de couleurs.

Il y a certes de la douleur (2ème étape) avec tout le sombre et le négatif du deuil.
Si la partie sur la vie n'est pas franchement jouasse, du moins à l'écoute inattentive des paroles, elle est aussi celle où l'album respire le plus.
La suite s'enfonce doucement dans le tourment dépressif du noir, dans le marasme musical du chamboulement qu'est la maladie et la mort.

C'est ainsi que l'on peut résumer des riffs énergiques qui n'en demeurent pas moins lourds, des compos aux rythmes variés et vacillants. On bascule vite dans certains morceaux, et on bascule carrément à chaque piste d'ambiance, d'humeur.

A la longue (55 minutes pour le coup, c'est pas mal) cette suite d'événements tient la route. L'ennui, triste moment de la vie, ne se pointe pas : il n'en a pas le temps.
Les enchaînements sont bons, équilibrés et des morceaux comme "Denial, Anger, Bargaining, Depression, Acceptance" collent parfaitement. Tout y est entre le rythme qui s'attarde, le riff lancinant, les couplets écorchés, le refrain qui se tournent vers l'acceptation qui nous fait sortir la tête de l'eau.
Ce titre est aussi un symbole avec le concept, mais également dans la construction des morceaux. Tout y est réfléchi, bien pensé avec ce côté un peu "cul-cul" (avec ses cuivres et son chant qui ne ferait pas tâche dans le billboard).

La 5ème étape commence là, lorsque sonnent les trompettes et grossissent les guitares dans un superbe final hurlant.

Restent pourtant 5 titres, axés sur "la fin".
L'interlude, calme silencieux, nous repose après la précédente lutte sur la piste 8. On comprend l'idée sans livret.
Commence alors la série d'hommage déchirés, écorchés, parfois énervés du groupe au personnage qu'il fait crever.

Cette fin est la bonne. Celle d'une logique dont le groupe ne s'est pas séparé dans la construction de son concept et de ses morceaux. C'est enfin une conclusion esthétique, autour de petites inclusions comme le violon et le violoncelle en clôture.
La dernière étape est bien là, derrière les décibels il y a la mort de ce personnage que l'on a suivi jusqu'au bout, une idée que l'on accepte en allant au terme de la 12eme piste.
 

Pour le marchandage (4ème étape), j'vous conseille de jeter un oeil sur la marchandise et de sortir la carte bleue.

photo de Tookie
le 17/04/2015

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