God Disease - Doom Howler / Abyss Cathedral
Chronique Maxi-cd / EP (46:49)

- Style
Death metal - Label(s)
South from Here Records - Sortie
2015 - écouter via bandcamp
Vincent, le boss de South From Here Records, est un gros fan de Dubwar... Bah quoi? 'y a pas de honte, non mais (parce que moi aussi d'abord)! M'enfin la formation ayant splitté, Skindred – le groupe d'après – ayant posé ses charentaises chez Napalm Records, et celui-ci collant de plus en plus de sucre dans sa tambouille, on se doutait que ce ne serait pas la première signature de la nouvelle structure métallico-hexagonale dudit Vincent. Non, fidèle à son (autre) amour pour les gros tatoués-mais-sensibles de Scandinavie, le bonhomme est allé du côté de la patrie de son Sentenced adoré (... la Finlande!) pour y dénicher God Disease. Bien plus poilue que les formations précédemment citées, la « Maladie de Dieu » nous offre un Death sepulchral et glacé parfaitement à sa place dans le décor local.
Et si Doom Howler / Abyss Cathedral s'avère donc être la première pierre discographique posée par le jeune label évoqué ci-dessus, il n’est pas loin d’en être de même pour la formation qui n’a qu’une démo et 2 EP à son actif, la présente sortie « se contentant » d’empaqueter ces 2 dernières sous la même riante pochette (qui, en adéquation avec la démarche globale, compile les visuels des 2 EPs). Du coup, toutes ces premières fois cumulées font qu'a priori, il y a peu de chances que vous sachiez avec exactitude à quoi ressemble la mixture produite par ces jeunes arpenteurs de marécages brumeux, à moins d’être des habitués des tréfonds les plus scabreux du webderground. Les « gens qui savent » décrivent la musique du groupe à coups de références à Convulse (que je n’ai moi-même que peu pratiqué) et Bolt Thrower (dont on retrouve ici un peu la lourdeur, mais pas le côté machine de guerre). Brossé avec des mots cglaumiens, le portrait de God Disease se contentera d’évoquer un Death lugubre et pesant, à tempo plus tortue que lièvre, et à prod’ délicieusement croustillante et pleine d’échos glacés. Vous voyez le bon vieux Death brumeux issu des studios Necromorbus et Sunlight? Vous faites délicatement pencher la balance vers le Doom abyssal, vous ajoutez un growl rocailleusement profond, basculant en de rares occasions vers le gruik et le shriek, vous gardez quelques accélérations « proto- » bien punky pour empêcher la somnolence, vous maintenez l’intérêt avec un groove certain et des accroches basiques, vous relevez de leads simples mais joliment mélodiques – rappelant parfois la douce mélancolie des vieux Amorphis, si si, et à d’autres moment les froides lueurs suédoises –, et vous n’avez plus qu’à servir accompagné de Krisprolls toastés tartinés de confiture de Daim.
Bon alors habituellement ce genre de galette un peu trop épurée et à tempo majoritairement écrasant ne me donne pas forcément envie de me faire tatouer le nom du groupe sur le mollet. « Abyss Cathedral » notamment, du haut de ses 7 minutes de complainte lead sur fond de mur des lamentations Doom, est un peu lourd à digérer pour mon fragile petit estomac. Plus Death basique dans l’esprit, un « Only Death Is Real » est un poil trop pataud pour déclencher une crise d’euphorie hystérique. M’enfin ces 2 morceaux mis à part, le répertoire de God Disease convainc du fait d’un sens inné de l’impact maximum, ainsi que d’une certaine authenticité – impression qui découle tant de la nature de la prod’ que de la démarche. On se laisse en particulier charmer par un « Necromancer » simple mais accrocheur, par un « Of Frost and Fear » un poil plus abrasivement thrashy, et par la reprise – certes « facile », mais justifiée – condensée et gutturale du « Supposed To Rot » d'Entombed.
Allez, il n’est pas encore trop tard pour prendre quelques jours de « repos » aux sports d’hiver: du coup si vous voulez être sûr de réussir aux petits oignons votre ensevelissement sous une avalanche, il vous faut absolument ce « double EP ». Ce serait dommage de n'avoir que du Steel Panther à se coller dans les oreilles pour attendre le St Bernard et sa petite tournée de jaja gratos, pas vrai?
La chronique, version courte: brumeux, caverneux, pesant, puissant, mélancolique… Il y a beaucoup de Finlande, en effet, dans ce « double EP » de God Disease. Si vous aimez votre growl issu des profondeurs, votre Death flirtant avec le Doom, vos prod’ tachetées de gadoue marécageuse et vos grosses colères relevées de leads spectralement mélodiques, avec Doom Howler / Abyss Cathedral vous ne pouvez pas faire fausse route.
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