Omnivortex - Circulate

Chronique mp3 (44:10)

chronique Omnivortex - Circulate

Quand le boulimique de musique s’éveille affamé de nouveauté, plusieurs possibilités s’offrent à lui: de préférence dévorer son webzine préféré, confier son appétit aux algorithmes (qui pour les avoir approchés une fois, semblent plutôt pertinents), ou se noyer sur le net inondé par la quantité de sorties hebdomadaires. Pour cette dernière option l’artwork influera grandement sur ce à quoi l’insatiable prêtera une oreille puisqu’une image sélectionnée, mise en avant par un artiste atteste déjà de son univers et d’une éventuelle sensibilité commune.

A ma connaissance, les groupes ayant collaboré avec le peintre Pétri Ala-Maunus se comptent sur les doigts d’une main. C’est le cas des Isérois d’Epitaphe dont l’intransigeante dernière sortie, II, s’est aisément hissée dans mon top 2022, alors oui… retrouver ce magnifique coup de pinceau en couverture du deuxième album d’Omnivortex m’a mis dans de bonnes dispositions. La déception aurait pu en être d’autant plus grande mais ne tournons autour du pot, le jeune groupe formé en 2019 ne s’est pas imposé cette année au Wacken Metal Battle Finland par hasard et expose de sérieux arguments pour intégrer les hautes sphères du death ou les petits papiers de fin d’année.

Ce n’est certainement pas le cyclone « Dwells » qui me donnera tort, boucle vrombissante entamée et clôturée par le même hurlement guttural, réchauffant immédiatement la nuque histoire de rendre le cerveau bien réceptif. Et si, malgré son démarrage groovy, la fin de « Transforming To Pale Mist » essaie de nous tirer une larme ou si le tempo n’est pas toujours au taquet comme sur le sombre et mélodique « Slumbering Black », je vous conseille fortement ne pas rester trop près d’un mur… Ça vous évitera d’avoir à balbutier des prétextes saugrenus demain matin au boulot… car que ce soit la cavalcade syncopée de « Mechanical Motions », « Husk » et son intro digne de Xoth ou encore les guitares éthérées de « Harbringers Of Cosmic Death », les morceaux finissent systématiquement par nous happer dans un magnifique tourbillon, noir et violent.

Circulate sonne comme une hybridation entre un death typé Revocation et un blackened moins mastard mais lorgnant du côté de Hath, qui en un claquement de doigts bascule dans l’intimité des passages les plus épurés de Sweven. Ces moments en suspension en deviendraient, par leur présence récurrente et leur insertion fluide dans les compositions, une marque de fabrique témoignant de la qualité d’écriture et apportant de la valeur aux déferlements qui les entourent. Ici, rien n’est trop, rien n’est pas assez, à l’image du mix parfait de Teemu Aalto, des soli jamais abusifs ou de l’assemblage des voix du guitariste Severi Saarioja et du batteur Aaro Österman aux grains étonnement proches, ne se différenciant quasiment que par leurs tonalités.

Quarante-cinq minutes peuvent sembler bien courtes quand on est en bonne compagnie. Avec seulement quatre ans à son actif, Omnivortex joue des coudes et s’octroie une place considérable dans un paysage déjà bien chargé. Le quatuor, grâce à un métissage intelligent, des approches variées et une technicité toujours au service de la musicalité en laissera même pas mal à la traîne. Circulate est une galette de bon goût dont on aura bien du mal à se rassasier.

photo de AdicTo
le 03/10/2023

2 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 03/10/2023 à 11:56:24

Ça fait envie, dis !!

Matt666

Matt666 le 06/10/2023 à 07:49:43

Rien que pour les références, tu m'étonnes que ça fait envie !

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