Gost - Behemoth

Chronique mp3 (47:33)

chronique Gost - Behemoth

Attention spoiler : cet album ne comporte aucune trace de guitare, de blast-beat ni de chant de cochon !

 

« - Nom de Zeus, Marty ! La DeLorean s'est encore trompée. Nous ne sommes pas en 2015 !

- Comment le sais-tu, Doc ?

- Tu vois cet individu là-bas, sur le banc avec le minuscule bonnet, la barbe hirsute et le jean serré ? Tu entends la musique qui sort de son énorme poste cassette ? Nous sommes revenus dans les années 80, c'est sûr. Le convecteur temporal nous a encore joué un tour.

 - Pas d'erreur du convecteur, nous sommes bien en 2015. Le gars sur le banc prétend à être à la pointe de la mode avec son ghetto-blaster et la musique qu'il écoute, c'est le premier album de GosT, Behemoth.

- Nom de Zeus ! La mode, encore plus efficace que la DeLorean ! »

 

Voilà quelques années maintenant que l'on assiste à un retour d'une certaine forme de dance typée eighties. Le succès de "Nightcall" de Kavinsky sur la B.-O. de Drive n'y est pas étrangère. Se sont engouffré dans la brèche des artistes comme Carpenter Brut ou Perturbator. Pourquoi un retour en fanfare de cette musique synthétique très largement inscrite dans une époque ? On dit régulièrement que la mode est cyclique et qu'une décennie retrouve grâce 20 ans plus tard. Dans le cas présent, c'est plus de trente ans. Encore une subtilité dans le domaine qui doit m'échapper. Peut-être que les progrès de la MAO ne sont pas étrangers à ce phénomène? Je ne suis pas suffisamment calé pour pouvoir en juger.

 

Toujours est-il que depuis quelque mois, le label finlandais essentiellement métal Blood Music, qui s'est fait connaître pour ses rééditions au format vinyles et les box monstrueuses (Strapping Young Lad, Moonsorrow...), s'est lancé dans cette scène. Dans un premier temps en rééditant puis en publiant le nouvel album de Perturbator, et maintenant en mettant sur le marché Behemoth, le premier opus de GosT. Même si on a affaire ici à une musique purement électronique et quasi instrumentale, dans le prolongement des artistes cités plus haut, GosT se pare d'un décorum que ne renierait pas un groupe de black, à commencer par le pseudo du musicien derrière le projet: Baalberith. On a aussi la pochette (signée par le studio français Fortifem) qui s'orne d'un démon portant une croix renversée, ainsi que les titres des morceaux : "Reign in Hell", "Ripper", "Bathory Bitch"... qui résonneront dans les oreilles de n'importe quel métalleux.

 

Le son est gros (USA oblige) et les sons de synthé sont recherchés et variés. La majorité du temps, les morceaux sont construits sur des bases qui ne sont pas sans rappeler le rock / métal: sur un beat vient se poser une basse souvent grasse et lourde surmontée d'une ligne mélodique. Le final du morceau éponyme n'est pas sans rappeler les ralentissements tout en lourdeur chers à leurs compatriotes de Machine Head. En revanche, les structures des morceau se rapprochent plus de la musique électronique ou de la bande-originale de film, dans la montée en puissance. Les mélodies, loin d'être faciles et simplistes, sont travaillées et bien mises en valeur.

 

Sans chercher à copier ses prédécesseurs, on retrouve dans la musique de GosT de nombreuses petites touches rappelant tour à tour Daft Punk, période Discovery ("Sacrament"), la New-wave ("Night Crawler"), Vangelis, Prodigy... Seule faute de goût à mon sens, l’intervention chantée de Hayley Stewart, dont j'ignore tout, sur "Without a Trace". Non pas que la donzelle chante mal, mais je trouve que sa présence brise quelque peu la dynamique générale du disque et n'apporte pas grand chose.

 

Je n'ai pas mis de note plus élevée car on est bien loin du métal avec cet album, mais je suis sûr que dans les milieux autorisés, Behemoth fera son petit effet et fera remuer bon nombre de popotins sur les dancefloors.

 

 

Edit du 25/11/2025
Depuis des années, cette chronique me hante, je ne la trouvais pas à hauteur. Je l'ai un peu corrigé

 

Attention spoiler : cet album ne comporte aucune trace de guitare, de blast-beat, ni de chant de cochon !

 

« — Nom de Zeus, Marty ! La DeLorean s'est encore trompée. Nous ne sommes pas en 2015 !
— Comment le sais-tu, Doc ?
— Tu vois cet individu là-bas, sur le banc, avec le minuscule bonnet, la barbe hirsute et le jean serré ? Tu entends la musique qui sort de son énorme poste cassette ? Nous sommes revenus dans les années 80, c'est sûr. Le convecteur temporel nous a encore joué un tour.
— Pas d'erreur du convecteur, nous sommes bien en 2015. Le gars sur le banc prétend être à la pointe de la mode avec son ghetto-blaster, et la musique qu'il écoute, c'est le premier album de GosT, Behemoth.
— Nom de Zeus ! La mode, encore plus efficace que la DeLorean ! »

Depuis quelques années, on assiste à un retour en force de la synthwave et d'une certaine esthétique eighties. Si des artistes comme Carpenter Brut ou Perturbator en ont popularisé la modernité, la tendance ne date pas d'hier. Certains lecteurs m’ont rappelé avec raison que cette influence existe depuis bien avant Drive et "Nightcall" de Kavinsky. Toutefois, le film a marqué un tournant pour ce genre auprès d’un public plus large. Cet engouement s'inscrit aussi dans un cycle naturel de la mode, qui ressuscite des décennies passées. Cela dit, la maturité des outils de production modernes (comme la MAO) a sans doute facilité l’éclosion de cette scène en permettant des créations à la fois authentiques et renouvelées.

 

Toujours est-il que le label finlandais Blood Music, connu pour ses rééditions de monuments du métal comme Strapping Young Lad ou Moonsorrow, a décidé d’explorer cette scène synthwave. Après avoir publié le nouvel album de Perturbator, il s’est attaqué à Behemoth, premier opus de GosT. Bien qu’il s’agisse d’un projet purement électronique, cet album emprunte certains codes visuels et sonores au black metal. Son créateur, qui se fait appeler Baalberith, adopte un pseudonyme démoniaque, et la pochette, signée par le studio français Fortifem, exhibe un démon à la croix renversée. Les titres des morceaux — "Reign in Hell", "Ripper", "Bathory Bitch" — résonneront d’ailleurs dans les oreilles des fans de métal extrême.

 

Musicalement, le son est massif, les synthés variés et recherchés. La structure des morceaux rappelle parfois le rock ou le métal : une base rythmique lourde, une ligne de basse grasse, et des mélodies travaillées qui prennent souvent le dessus. "Sacrament", par exemple, évoque la période Discovery de Daft Punk, tandis que "Night Crawler" flirte avec la new wave. Même les ralentissements lourds en fin de titre, comme sur "Behemoth", ne sont pas sans rappeler Machine Head. Cependant, la progression des morceaux s’inscrit davantage dans une logique électronique ou cinématographique, avec des montées en puissance dignes d’une bande originale.

On retrouve également des touches expérimentales et des références variées : des clins d’œil à Vangelis, l’énergie brute de Prodigy, et même quelques passages darkwave. Une seule exception : "Without a Trace", où intervient Hayley Stewart. Même si sa voix est agréable, ce titre semble en rupture avec l’énergie globale de l’album, et son apport reste discutable.

 

Behemoth n’est pas sans défauts : certains trouveront peut-être l’ensemble trop chargé ou répétitif. Pourtant, il réussit à mêler modernité et nostalgie avec brio. À mes oreilles, il s'agit d'une œuvre solide qui, bien qu'éloignée de mes terrains habituels (le métal), m’a séduit par sa richesse sonore et son audace. C'est justement parce qu’il dépasse les genres qu’il mérite qu’on s’y attarde. Voilà un album qui ne plaira pas qu'aux amateurs de synthwave, mais pourrait bien séduire un public plus large, prêt à remuer sur les dancefloors ou simplement à se laisser emporter par une bande-son immersive.

photo de Xuaterc
le 30/05/2015

12 COMMENTAIRES

Sam

Sam le 31/05/2015 à 00:35:47

J'écoute cet album depuis un mois, et sans qu'il soit à mes yeux un chef d’œuvre, cette chronique me fait grincer des dents!
"Je n'ai pas mis de note plus élevée car on est bien loin du métal avec cet album" mais ça veut dire quoi ça????????? C'est pas un argument! Le disque est bien ou il ne l'est pas, en quoi un album sans guitare serait d'office moins bien noté? De plus, ça fait longtemps que la touch 80's est présente dans l'electro, il a pas fallut attendre Drive pour ça (sauf pour ceux qui n'y connaissent rien dans ce domaine).

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 31/05/2015 à 17:13:03

Ouep, je pense que ce n'est pas un argument "loin du Metal" ; cela n'a pas d'importance.
le touch 80's ici, c'est celle d'un Kavinski (quand il détourne San Ku Kaï ou Outrun) pas la touche Depeche Mode qui existe dans tous les genres depuis... Depeche Mode pour faire simple et grand public ^^
Je trouve l'album un peu too much et bourratif mais avec un bon goût.

Xuaterc

Xuaterc le 31/05/2015 à 19:25:57

On dirait que cette dernière phrase a été mal comprise: ce que je voulais dire c'est qu'étant donné qu'il s'agit d'un album de pure électro, ce qui est loin de mon domaine de spécialité, donc je ne suis pas super bien placé pour donner une note avec autant de justesse que pourrait le faire quelqu'un de plus calé. Pour être clair, je ne l'ai pas sous-noté parce qu'il n'y avait pas de guitares.
D'ailleurs, avec le recul de plusieurs semaines, je me le repasse toujours avec plaisir.

Dédé

Dédé le 01/06/2015 à 03:56:00

Le niveau de cette chronique, autant dans son contenu que dans sa forme, est pathétique.

cglaume

cglaume le 01/06/2015 à 12:28:15

Le niveau de ce commentaire aurait pu ne pas être pathétique si au moins il avait été argumenté. D'ailleurs, dites-moi: un niveau peut-il être pathétique ?

Xuaterc

Xuaterc le 25/11/2024 à 11:22:03

Edit du 25/11/2025

el gep

el gep le 25/11/2024 à 18:59:55

Bah elle était tout à fait correcte, ta chronique, mais bon la nouvelle est mieux, oui.

Xuaterc

Xuaterc le 25/11/2024 à 20:37:42

Merci, ça me hantait un peu, je n’osais plus chroniquer ce groupe

Pingouins

Pingouins le 25/11/2024 à 21:01:59

On est encore en 2024 cependant les copains

el gep

el gep le 25/11/2024 à 21:05:17

Comment ça on est encore en 2024 ? Qu'est-ce que tu racontes, on est en 2034 voyons !

Ou bien... un paradoxe Pingouins, UN PARADOXE !

Aldorus Berthier

Aldorus Berthier le 26/11/2024 à 18:12:43

'Tain c'était quoi ce déferlement de haine sur le collègue de son temps, là ?
J'veux dire c'était certes pas la meilleure chronique du monde mais 'chier quoi on a tous fait pire, moi le premier...

Xuaterc

Xuaterc le 27/11/2024 à 17:36:37

Les deux premiers commentaires étaient amplement mérités, c'est en apprenant de ses erreurs que l'on progresse

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