Gravity - Eutheria

Chronique CD album (56:00)

chronique Gravity - Eutheria

Un professeur au collège disait souvent qu'il y avait de belles collections à faire dans la vie.

Les timbres, les vieilles pièces...

J'ai essayé de faire celle des petites copines, j'ai finalement fait celle des rateaux.

Mais pour lui, la plus belle, était la collection des bonnes notes.

Gravity commence à faire la sienne sur notre site. Ce n'est que la 2e mais c'est déjà un excellent début.

 

Le groupe qui avait déjà enchanté sur "Syndrome" était revenu fin 2012 avec "Eutheria".

Nous n'en avions pas parlé tout de suite, parce que nous sommes des cons. Ou parce qu'il est bon de parler de quelque chose de bien alors que la dynamique promotionnelle est retombée.

 

Cet "Eutheria" est maintenant bien digéré par les oreilles. Le constat est clair, assuré : ça déboîte.

A priori les évolutions entre le précédent et cet album sont rares.

 

Le chanteuse est toujours aussi impressionnante mixant à elle seule ce qui se fait de mieux dans la vocalise metallique et féminine. Il y a dedans de la classe, de la puissance, de l'assurance (le mélange growl / sympho est un délice).

Sans parler des paroles...Habituellement le français dans le métal nous fait honte. Entre Bescherelles martyrisés et clichés qui donnent du grain à moudre aux Boutinistes : nous ne sommes pas à la fête.

C'est cette fois bien écrit et parfaitement adapté.

 

Musicalement, dans les grandes lignes, on se retrouve toujours avec ce mix metal, marqué par l'influence prépondérante de Gojira et d'autres plus discrètes mais audibles comme In Flames ou Lamb of god (oui, ça ratisse large).

Mais ça c'est pour les grandes lignes, car il y a évolution.

Au départ elle se fait très discrète, après un "prologue" symphonico-metallique, qui une fois n'est pas coutume, ressemble à un véritable morceau. L'autre évolution tient dans l'introduction de "L'écorce", titre idéalement amené.

Ce morceau introduit au oud (guitare orientale) ouvre sur de nouvelles ambiances et marque un virage dans l'album.

Ce oud ne va pas quitter le morceau et fait passer la rondelle de "bon album" à "putain d'album".

Les petites incrustrations sympho enrichissent le son, et s'enchaînent jusqu'au clavier d'"Inlansis".

 

Un clavier qui mène la danse écrasant les grosses guitares, sachant se taire, lui qui réussit à tirer la couverture sonore sur lui.

Cet énorme morceau appuye sur la pédale d'accélérateur, là où tant d'albums freinent.

Les montpellierains en remettent une couche avec "Artham" mais ils ont eu besoin d'un coup de main.

Quitte à demander de l'aide, autant demander au meilleur : le monsieur de The algorithm.

L'occasion pour le groupe de toucher au djent-metal, style qui n'est pas sans leur déplaire à en juger les cassures de rythmes omniprésentes dans cet album.

"Artham part 1" introduit donc la seconde partie froide et puissante.

Cette nouvelle rampe de lancement ajoute du jus pour aborder le dernier quart (qui se fait plus pauvre en nouveautés),  qui demeure une réussite.

Le groupe joue toujours avec les mêmes cartes et réussit son pari avec "Aeternam" (qui ralentit le rythme pour avoir une meilleure reprise) et "Le 13eme cercle", fracassant et vibrant.

 

On ne s'en rend pas compte, mais la dernière piste clôt une oeuvre de...56 minutes !

C'est souvent long dans le métal moderne mais parfait lorsqu'on sait tenir en haleine. 

Qu'ils la poursuivent leur collection de bonnes notes, les plus heureux dans cette affaire seront leurs auditeurs.

photo de Tookie
le 22/08/2014

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