Gutslit - Carnal

Chronique CD album (29:59)

chronique Gutslit - Carnal

15 ans que Gutslit traîne ses guêtres sur la scène death et il aura fallu attendre leur 3ème album pour que CoreAndCo se penche plus en avant sur le cas de ces 4 larrons qui nous viennent de Mumbai. L’Inde, musicalement, je vous avoue que je connais très très mal bien que je sache de source sûre que le pays regorge de formation qui ne manquent pas d’intérêt et ce tout styles confondus. Gutslit est de celles-ci. Du Death qui vient d’Inde donc mais qui n’a rien d’indien, culturellement, c’est plutôt brutal que Taj Mahal. Du Death bien moderne à la fibre grind, qui s’essaie parfois à un death plus technique, mais reste majoritairement cantonné dans le groovy facial qui ouvre les chakras, du bas du front mais pas non plus complètement con, du bon gros death grindy des familles comme on le pratique depuis maintenant plusieurs décennies à l’Ouest comme à l’Est, un riffing méchant et véloce qui se repose le temps de gros breakdowns bien lourds en mode half-feel pour se reposer les cervicales mais pas du breakdown qui se prélasse dans la facilité parfois un peu générique du deathcore.

 

30 minutes au compteur, 8 titres, on est dans la bonne moyenne qui ne fatigue pas et garde le headbanger éveillé, quelques samples tirés de quelconques films d’haurreur (un mix entre le film d’auteur et le film d’horreur) aux propos ultra-classiques (une histoire de comme quoi les morts-vivants seraient moins inquiétant que les vivants-vivants, le clic-cloc d’un armement de fusil à pompe…V’voyez le genre de délires…), des titres à la sémantique cannibalcorpsienne, une pochette sur laquelle figure le classique tas de bois stylillisible (un mix entre stylisé et illisible) mais de près, elle est finalement plutôt cool car si on prend le temps de se flinguer les yeux dessus, on remarquera qu’il y a une superposition de plusieurs dessins.

Bref, ce n’est donc pas original pour un roupie mais fichtre, c’est quand même bien bon. On ne s’ennuie pas, il n’y a aucune faute de goût ni d’interprétation, impossible de dire que les mecs ne maîtrisent pas leur style ou en proposent une version cheese-nan. Le genre d’album qui te ferait faire une remarque à la pertinence digne de celle d’un candidat de télé-réalité: “J’ai entendu plein de trucs identiques mais là, c’est pas vraiment pareil non plus, tu vois!”.

 

La voix apporte notamment une petite variété vu qu’elle n’hésite pas à se frotter à des approches plus aiguës, plus fry (risquerai-je un "plus black"?) comme d’intéressantes inclusions méphitiques là où le brutal death fait plutôt dans la décomposition cadavérique.

La batterie n’est pas dingue de variations, c’est propre, chirurgical, ça sonne bien fat comme on aime mais il manque ce petit "plus" apporté par un Trey Williams (Dying Fetus) ou un John Merryman (Cephalic Carnage), ce n'est pas que le mec se repose sur ses lauriers mais plutôt qu’il ne sort que trop rarement de ses plate-bandes...

Le reste est très pro, très propre: guitares, arrangement, gestion de la dynamique dans les titres, le petit solo de "Body Snatcher" pas fainéant et intéressant, la production qui sonne bien poilue sans le côté dopé aux hormones des productions américaines du même style et l’ensemble est indiscutablement efficace et l’efficacité, c’est le pré-requis d’un bon album de ce style.

 

Bref, GutSlit, c’est du brutal-death grind sans prétention, tout bon, tout con et tellement folichon que j'ai bien envie de vous dire de ce “Carnal” : “Franchement, allez-y, ça vaut le détour”.

 

 

On aime bien: du bon gros brutal death grind…

On aime moins : …classique

photo de 8oris
le 28/09/2023

1 COMMENTAIRE

cglaume

cglaume le 28/09/2023 à 10:20:06

stylillisible, haurrible… c’est le festival de la fusion neologismique !! Futérible !!!

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anonyme


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