Hesus Attor - Sonic Gastronomy Volume 1

Chronique CD album (38:36)

chronique Hesus Attor - Sonic Gastronomy Volume 1

C'est un fait: le Nawakistan a ouvert une ambassade en Croatie. Et c’est Hesus Attor qui est chargé d’y organiser les réceptions réussies au cours desquelles Ferrero Rochers et cocktails joyeusement pétillants ravissent notables Prog’ et hauts dignitaires de la sphère Fusion. C’est la découverte de Pardon – le dernier album en date du groupe – qui nous avait ouvert les yeux sur l’existence de cette représentation diplomatique perdue en des terres habituellement peu réputées pour le dynamisme de leurs fans-clubs de Mr Bungle. Dès lors nous ne pouvions que missionner une délégation CoreAndCoïenne afin de collecter un maximum d’informations sur ce nid de potentiels agitateurs très susceptibles de nous titiller les sens.

 

En consultant nos fichiers, vous apprendrez que sur Pardon, Hesus Attor s’inscrivait dans une mouvance "Vladimir Bozar Meshugghisé" un peu entachée par une tendance à la bougeotte excessive, ainsi que par des outrances vocales parfois quelque peu déraisonnables. Mais il n’était pas interdit de croire qu’une œuvre précédente aurait pu faire preuve d’un peu plus de mesure et de finesse dans sa gestion de la kaléidoscopie musicale. Parce qu’on est comme ça sur CoreAndCo: optimistes, guillerets, insouciants et souples du tympan. D’où le lancement d’une exploration des archives locales afin d’étudier la nature de Sonic Gastronomy Volume 1,  précédent opus longue durée datant de 2008.

 

Sauf que malheureusement les aminches, la logique chronologique de l’amélioration par le temps qui passe et l’accumulation des retours sur expériences est cette fois encore totalement respectée. Ce qui veut dire, en des termes moins tarabiscotés, que les reproches émis à l’encontre du dernier album peuvent être appliqués sans réserve à son prédécesseur – avec même, à dire vrai, une vigueur décuplée.

 

Gasp.

 

Parce qu’en matière de Nawak Metal bondissant sans queue ni tête (ni aucun autre de ces précieux périphériques organiques), les 13 titres de cette galette se posent là. Crénom que c’est bordélique! Qu’est-ce qu’on peut peiner à essayer de trouver un sens à tout ça! Et qu’il est dommage de constater qu’à force d’élucubrations clownesques autistes, El Cathedralico froisse plus souvent les nerfs qu’il ne provoque de sourires. D’autant que – pour en rajouter une couche dans l’hermétisme frapadingue nihiliste – ce qui n’était que touches modernes saccadées à la Meshuggha sur Pardon se révèlent être ici de pleines louches de guitares noisy, dissonantes et chaotiques – à la TDEP dira-t-on très approximativement, afin de ne pas complexifier inutilement la description de la chose. Du coup pour digérer cette grosse marmite de délires burlesquement rebrousse-poil, il faut être muni d’une flore intestinalo-auditive peuplée de plantes carnivores de niveau 9!

 

Ne croyez pas hein: ça me fait mal d’écrire toutes ces vacheries. Parce que nom de nom, le groupe officie dans le nawak pur jus – et dans sa variante la plus ouvertement métallique qui plus est! Bref, en plein dans ce qui nous fait habituellement monter les eaux façon femme-fontaine. D'ailleurs on ne va pas se priver de vous causer quand même des quelques bons moments qu’on pourra piocher de-ci de-là au long de ces presque 40 minutes de Gros-nez-rouge Metal. Tiens, prenez « Cahracack »: le morceau nous réserve 2 bonnes minutes de balade à dos de chameau cartoonesque à travers un paysage Metal Oriental barré pas cradingue. Yal’haaa! La Cucaracha à la mode Vladimir Bozar qui débute « La Hesusaracha » est également bien St Patoche. Mais tout ça n’est rien comparé au brusque saut d’inspiration dont fait preuve le groupe à 1:36 sur « Elizabeth Z. Herman », quand une lead finement ciselée sert soudainement de tremplin à une mélopée robotico-zen bien givrée qui sera – et youpi! – reprise une fois encore plus tard, en fin de morceau. « Trl t t t… » est une autre petite réussite électro-orientalo-8bitesque à la Secret Chiefs 3 qui réchauffe les arpions, ainsi que « He-Bill Eviskus » qui lui aussi saurait sans conteste plaire au père Spruance. Et il y en a encore bien d’autres comme ça, cachés au milieu de ce zapping incessant et salement décousu.

 

Bon, il est clair que notre enquête sur les antécédents discographiques de ces sacré-bon-sang de cerveaux croates va donc s’arrêter ici, l’album brassant plus d’air qu’il ne fait avancer la cause Nawak. Malgré quelques bonnes choses, on se voit au final forcé de constater que, aux côtés de Caligula et de quelques rares autres combos "cailloux-dans-la-chaussure", Hesus Attor fait partie de ces rares exceptions qui confirment la fameuse règle « Tout est bon dans le Nawak » (...du moins sur cet album – ne généralisons pas trop vite).

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: 200% nawak metal – canal « Noisy Vladimir Bozar » (comparaison surtout justifiée au niveau du chant) – Sonic Gastronomy Volume 1 est pourtant bien trop décousu et outré pour pouvoir rentrer dans la cour des grands du genre. Car l'album manque de liant, de logique, et de suite dans les idées. On préférera donc se remettre Pardon… En attendant un Volume 2?

photo de Cglaume
le 15/02/2015

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