Horse Temple - Ghosts/Tracks

Chronique CD album (40:00)

chronique Horse Temple - Ghosts/Tracks

Dans les micro-structures qui constituent la plupart des labels indépendants – soit un gars tout seul - ; arrive fatalement le moment où le patron à envie de se faire plaisir. Et de suivre de longues tergiversations, sur le fait de mesurer si ce n'est pas too much de sortir comme ça de sa coquille. Vivre avec cette modeste retenue, alors qu'un trop plein de musique titille l'auteur. L'enjeu est double ; une nouvelle visibilité pour le label et tous les groupes associés par extension, et la rencontre du public, d'un public, qui ne demande rien.

 

Zéro égal petit intérieur peut se reposer sur les dernières sorties de Sons of Frida, marquantes, et un groupe phare Rome Buyce Night, en place depuis 14 ans. Derrière Horse Temple, on retrouve Guillaume Collet, le taulier donc, rédac chez D-Mute et bassiste de RBN.
Ghosts/Tracks est un relevé sur plusieurs années, d'essais et de concrétisation autour d'une libre interprétation du mouvement Krautrock des années 70 avec toutes ces pièces de synthés enveloppées, ces guitares parfois crissantes, et ces rythmiques monochromes... mais pas seulement. On croise bien d'autres fantômes dans ces tracks.

 

En boîte depuis près de trois ans, l'ensemble voit le jour au détour du mois de mars dernier (14) et d'emblée, on se dit qu'il aurait pu voir le jour en 93 ou probablement en 2020. à n'importe quel moment pourvu que l'on ai en soi les images qui accompagnent.
Ghosts/Tracks est une bande originale d'un film dont vos fantasmes sont probablement les héros. En détective habité par des forces occultes, ou en flic déchu – dealer d'images prohibées... Cet album sent la pluie, la nuit, la barbe de trois jours et le costume-cravate sombre.

 

Ghosts/Tracks est parcouru d'essences orientales, de batteries minimales, de montées d'orgues et de guitares planantes. Chaque instrument trouve une place naturelle, même le râle que l'on entend dans « Gibraltar » qui est un des morceaux de bravoure de l’œuvre. L'art d'enregistrer seul, en étant économe sans jamais être miséreux. Au fil des écoutes, chaque titre se détache par sa propre brillance. « INR Berlin » arrive en seconde position, dans les titres marquants. Un ensemble porté par une ligne de basse rassembleuse après une bataille entre des notes et 2 tasses de café pour que cela sonne.

 

Horse Temple met une claque à certains cadors du genre post-rock qui auraient tendance à se la jouer en roue libre puisque tout est acquis. Ici, l'urgence est présente et dépasse de loin, la simple intention.

 

photo de Eric D-Toorop
le 25/10/2014

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