Il Nido - I Piedi Della Follia

Chronique mp3 (42:05)

chronique Il Nido - I Piedi Della Follia

Des couleurs qui vrillent la rétine et bavent sur le papier peint. Une pochette d’un goût douteux rappelant de (très!) loin la "Tête à la coque" du « Can I Play With Madness » d’Iron Maiden. Un patronyme sentant bon le Jack Nicholson volant en escadrille psychiatrique avec ses amis les coucous (« Il Nido » = Le Nid). Un titre d’album signifiant grosso-podo « Les Pieds de la Folie »… Il aurait pu s’agir d’autre chose que de Nawak Metal italien. Si si, ça aurait pu être un manifeste de post-Henris Dès-core, ou du Slam psychédélique. Mais pas cette fois. D’autant que la découverte de ces zigotos est le fruit d’une recherche Bandcamp sur le tag « Mr Bungle », alors vous pensez bien… Du coup je vous l’annonce solennellement amici e cugini: non, Give Us Barabba n’est pas le seul groupe de pur Nawak Metal zébulonnant de par les vertes contrées de la botte transalpine. Il Nido donne lui aussi dans la Fusion Funky sans limite, les délires plus ou moins raisonnables et le Commedia dell'Arte Metal débridé.

 

Et en dehors de la composante géographique, Il Nido partage avec les Barabboyz un amour immodéré pour le saxo, celui-ci revenant effectuer des pirouettes de manière récurrente tout du long de ce 1er opus. Alliée à un côté occasionnellement « Fusion old school », à une Metal Edge pas hyper affûtée ainsi qu'à une prod’ assez éloignée des standards des gros studios US (ici, pas de danger que nos oreilles souffrent d’un excès de chromes), cette caractéristique nous rappelle également les nantais d’Aspirateur de Langue. Et puisqu’on en est à vous noyer sous les comparaisons, ouvrons carrément à fond les vannes en vous signalant encore que l’écoute de ces 10 morceaux évoque successivement Sebkha-Chott période Nagah Mahdi, O’funk’illo, les Cool Cavemen et Mordred, le tout pataugeant joyeusement dans le groove, la Disco et le Moscato d’Asti. Sans compter que ces 42 minutes puisent allègrement dans le bestiaire Nawak en alignant au détour de la tracklist trompettes mariachi, langueur Ragga, accordéon, flow Hip-hop, synthé rétro façon Jean-Michel Jarre, fiesta do Brazil, trip à la Ben E. King (un peu de « Stand By Me » au début de « Chimichanga »), riff à la U2 sur « Lex Intro », je vous passe les détails les plus scabreux…

 

Alors, ce I piedi della follia: bordel infâme, œuvre géniale, ou méli-mélo recelant de bien belles choses pour qui n’a pas peur de tremper ses pattes dans des trucs pas clairs? Comme le dit l'adage: la vérité sort de la bouche des fins de phrase. Car ce premier album s'avère extrêmement savoureux, tout en ne réussissant pas non plus à éviter quelques fausses notes. Ces quelques couacs proviennent tout d’abord des longs épilogues qui plombent un peu tous les morceaux à grand renfort de dialogues guignolesques entièrement en Italien. Non seulement cette vilaine habitude casse le rythme, mais quand on ne parle pas la langue de Pasolini, ça saouuuuuuule! Ensuite le groupe commet par 2 fois (sur « Danza Cutturu » et « Chimichanga ») des épisodes musicaux rembourrés d’un peu trop de guimauve pour que la chose passe tout seul. Leur côté « Italian Lovers », sans doute... « Stimoli Avverrsivi » s’avère quant à elle être une pantalonnade brossant à rebrousse-poil, tandis que l’album se termine sur une piste dispensable typée « Brassens chante l’Italie en costume d’Auguste » uniquement destinée à remercier les copinous et les lapinous.

 

Cela nous laisse donc 6 morceaux à déguster les yeux fermés, de la symphonique et introductive « L’Inutile Epicità » au feu d’artifice Frizzy Pazzyesque « Operazione Nido », ce dernier partant d’une base Fusion Funky classique pour empiler les hors-sujets juteux jusqu'à aboutir à un résultat extrêmement jouissif. « L’Indigno Vito » est fait du même bois dansant et espiègle, mais dans un registre un rien plus Rock, tout comme « Metronotte » dont l’accroche est plus forte encore, et dont le final mariachisant prend efficacement aux tripes.

 

C'est vrai que l’Italie nous tapait méchamment dans l’œil depuis quelques temps, et les radars que l’on avait commencé à braquer dans sa direction ne démentent finalement pas nos premières impressions: il y a de la folie et du génie au pays du Stromboli! Du coup si vous voulez continuez à vous régaler de bons petits plats dans la trattoria du Youkaïdi Metal latin, après l’entrée à la truffe rouge Give Us Barabba, passez donc à la pizza tutti frutti Il Nido: c’est goûtu en diable, et mon petit doigt me dit que si suite il doit y avoir, ça va pétiller plus fort et plus frais encore qu’un granité au Prosecco!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Il Nido est un nouveau venu dans la sémillante scène Nawak Metal italienne. Et avec son 1er album, il va se nicher direct’ dans les contrées exubérantes des Give Us Barabba et autres Aspirateur de Langue, pour un résultat enthousiasmant, certes perfectible, mais drôlement prometteur!

photo de Cglaume
le 26/11/2015

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