Impure Wilhelmina - Dead Decades

Chronique CD album (26:32)

chronique Impure Wilhelmina - Dead Decades

Il n'est pas nécessaire de revenir sur la belle, magnifique, superbe, parfaite, carrière injustement trop peu populaire d'Impure Wilhelmina : cela a déjà été fait en long, en large, en travers sur ce webzine avec -entre autres- mes mots, mes yeux et oreilles embués d'amour pour les Suisses. Et bien qu'il ne comporte que cinq petits titres, il y a beaucoup à dire sur Dead Decades...en passant par un peu inspiré (mais quasi-inévitable) track-by-track.

 

 

Il aura fallu attendre 868 jours soit 2 ans, 4 mois, 16 jours entre la sortie d'Antidote de celle de l'EP et voilà comment je vois la chose :


Ce petit bonbon musical se compose de trois reprises et deux titres "unreleased" enregistrés lors des sessions d'Antidote

Un EP qui fonctionne donc en deux temps.
 

Ce témoignage studio rappelle combien l'exercice de la reprise est un art à part et compliqué, car les choses s'annonçaient compliquées lors du premier avant-goût laissé par la découverte de "La javanaise". Morceau installé au panthéon de la chanson française, porté par un artiste intouchable par bon nombre de mélomanes : la tâche était rude voire même osée pour ne pas dire "casse-gueule".
Le premier contact avec le titre fut d'ailleurs pour le moins...décevant sans en déterminer la véritable raison.
C'est à la découverte de "Fallen angel", la seconde piste et reprise -de King Crimson cette fois- que j'ai appris à aimer celle de Gainsbourg
La version de ce titre des 70's laisse passer un chant avec un accent anglais scolaire vraiment inhabituel ainsi qu'un rythme plus lent que l'allure de croisière du groupe : en un mot, les Suisses s'appliquent. 
 

Comme souvent toujours avec Impure Wilhelmina, le charme opère avec le temps. Les guitares de "La javanaise" fonctionnent en délivrant une enivrante mélancolie. "Fallen angel" sied plus naturellement au style des IW pour une reprise vraiment réussie. Le groupe en a conservé le rythme tout en adaptant les guitares à sa personnalité, au point que le titre aurait pu être leur création. Pour "Plainsong" (The Cure), les guitares saturées fonctionnent parfaitement sur un chant goinfré de réverberation. Les titres atmosphériques / New-wave ne sont pas courants dans les compositions du groupe, mais il y a ce "quelque chose" qui colle à la personnalité de la bande.
(Trés) Réussies, ces revisites respectent le "matériau de base" tout en se l'appropriant. Quant au choix de ces titres, de prime abord plutôt inattendu, il semble finalement logique par la mélancolie que les originaux dégagent. 
 

Il ne fait aucun doute, dès les premières notes de "Nebulae", que l'on bascule sur le son beaucoup plus musclé d'Antidote. Au contraste sonore s'ajoute l'inimitable personnalité d'IW qui avait dans les cartons deux très bons morceaux. Leur mouture classique n'aurait pas fait tâche dans le précédent album : la mélancolie agressive portée par une grosse batterie ("Ignoramus"), des arpèges et riffs qui font mouche et un chant toujours sur la brèche à la fois criard et mélodique.

 

Dans ma désastreuse et pitoyable tentative d'humour en haut de page, je laissais penser que ces 26 minutes visaient à gonfler un peu artificiellement sa discographie pour ravir quelques fans en manque, mais il n'en est rien : les Dead Decades que sont les 60's-70's-80's sont l'occasion de nouvelles explorations, signe que, malgré ses 27 ans, le groupe n'a pas fini de s'essayer à la nouveauté tout en fouillant le passé.

photo de Tookie
le 16/10/2023

1 COMMENTAIRE

pidji

pidji le 16/10/2023 à 14:23:07

Je trouve que des fois, sa voix passe mal pour les reprises... C'est con hein, mais je n'y arrive pas.
Certains titres sont sympas, mais d'autres bof. Heureusement qu'il y a les guitares 😁

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