Joe Coffee - When The Fabric Don't Fit The Frame

Chronique CD album (33:04)

chronique Joe Coffee - When The Fabric Don't Fit The Frame

En 1990 Sheer Terror publie son premier album sobrement intitulé Just can’t hate enough, admirez la subtilité. 20 plus tard, Paul Bearer, leader grognon en chef était loin d’imaginer que son divertissement à la Sinatra allait subir le même supplice. Bon, de quoi s’agit-il vraiment ?

 

Un peu d’histoire, je sais c’est l’âge de mes artères qui parle. Sheer Terror voit le jour en 1984, avec la drôle idée de faire se confronter Dead Kennedys et Motley Crüe dans la même machine à riffs. Projet audacieux, mais comme ils sont originaires de la grosse pomme, ils savent que tout est possible. Paul Bearer, le brailleur en chef, a déjà une expérience riche de coups de gueule (et autres) dans le monde du Punk, c’est qu’il est pas jouasse le bonhomme. Bon an, mal an, il parvient à créer à la fin des années quatre-vingts, un HxC-Metal à la Biohazard ! Le reste… Une histoire de loser magnifique. Evan Seinfeld et sa bande ou encore Prong  raflent la mise… Rhooo quand on sait que c’est Tommy Victor Himself qui enregistre le Hate Enough susnommé. A ça une kyrielle de musiciens qui se succèdent, des tournées annulées… Total rock’n’brol en fait.

 

Joe Coffee s’affiche clairement comme le projet d’un homme mûr. Le combo dévisse sa première bouteille de Jack en 2001 avec la ferme obsession de faire jouer Frank Sinatra avec Sham 69 ! C’est bien dans ces eaux là que vogue l’embarcation de fortune. Un rock’n’ roll franc du collier amarré la plupart du temps à une section rythmique sautillante estampillée Londres 1976. Lorsque cela tangue, c’est lorsque le Révérend Bearer croonise de bon cœur. C’est là que l’on se dit que la musique c’est magique. Là où l’on pressent le naufrage imminent, c’est fier et toutes voiles dehors que navigue ce vaisseau amiral de survivants. Joe Coffee pond un disque juste et intemporel. Et bon sang, il y a de la fragilité chez Bearer, sans verser dans le pathos, ce mec est touchant. Et la lose semble être au rendez-vous. Pourtant, il y a assez de hits dans cette plaque pour faire frétiller tous les producteurs de séries ricaines qui empilent les bandes-son. 'Y a pas de mal à se faire du bien, pourquoi il en profiterait pas? En Amérique tout est possible… N’est-ce pas un de leur amendement ça ?

 

Bien que l’on soit loin de toutes velléités coreuses, ce sont les belges de I Scream Records qui distribuent la plaque par chez nous en 2009. Avec un succès mitigé, sans doute une erreur de communication. On ne parle pas d’une version folk de Blood for Blood ici mais d’un rock usé, cuivré et solide, posé dans la bouche d’un Père Ubu. Surprenant et beau disque. 

photo de Eric D-Toorop
le 13/10/2011

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