Korgonthurus - Kuolleestasyntynyt

Chronique CD album (38:20)

chronique Korgonthurus - Kuolleestasyntynyt

Je ne sais pas si cet event sera maintenu du fait de la Covid-19, mais devrait se tenir à la toute fin octobre de cette année le festival finlandais SteelChaos. Et l’orga de proposer – pandémie oblige ! – un fest 100% finnois intitulé « Finnish Black Metal Storm », avec la crème de la crème de la scène extrême nationale :  Impaled Nazarene, Archgoat, Horna, Vargrav, Urn, Sargeist, Azaghal, Azazel, Sacrilegious Impalement, Kalmankantaja, Bythos, … Et là tu te prends en pleine poire la densité du BM finlandais : il ne manquerait plus que Behexen, Ordinance et Baptism pour que les effectifs, qui ne risquent pas de montrer ce soir-là leur désamour pour le Cornu, soient quasi au complet !

 

Et dire qu’il nous manque pour faire le compte tous ceux qui portent la nuance Pagan Black, dont Iku-Turso, Havukruunu et Finntroll sur le point de briser un silence assourdissant de sept ans ! Ouf…

 

Parmi les groupes censés se produire au SteelChaos Fest dans la belle ville de Hyvonkää, se trouve Korgonthurus, qui se remet d’une séparation expresse en 2017 à l’issue de laquelle deux membres d’origine – Corvus, un ancien de Horna, (chant, lead) et Kryth (batterie, basse) – ont rapidement repris la main et intégré en 2020 à la rythmique Insanis Xul, gratteux de Necrodium, pour bosser sur le nouvel album intitulé – allez, accrochez-vous bien ! – Kuolleestasyntynyt. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il ne s’agit là que du 3e album, sorti chez Woodcut Records, en vingt ans d’existence. Korgonthurus a en fait surtout fait le choix, qu’on retrouve d’ailleurs de plus en plus dans le Black contemporain, de nombreux splits (2008, 2009, 2010, 2013), notamment avec Bloodhammer et Musta Kappeli.

 

Si le trio (qui deviendra quartet en live avec Incisura à la basse) s’était contenté d’aligner un Black Old School 90’s, je serais passé à autre chose. Là, ce n’est certes pas d’une réelle originalité, mais cela n’a rien à voir avec la musique mono-bloc souvent bien fade que promeuvent aujourd’hui les têtes de gondole Archgoat ou Impaled Nazarene. Korgonthurus ne propose pas seulement une musique gloomy à cœur, avec ses riffs tempétueux et sa rythmique oppressante, telle qu’on l’entend dès le premier titre éponyme (la fin est bien percutante d’ailleurs !). Le deuxième morceau "Tuhontuoja" – le meilleur de l’album – dénote positivement avec un engagement mélodique bien plus tranché où le frontman entre blasts et trémolos montre toutes ses qualités. Porté par une trame quasi identique, "Syyttäjäenkeli" se place dans la parfaite continuité du titre précédent : on se demande même s’il ne s’agit pas d’une même composition, finalement scindée. Les Finlandais s’y acoquinent même avec le Post-.

 

L’éclectisme et l’agilité finissent même par frapper les esgourdes, lorsque "Riivattu" propose une redoutable combinaison basse/double qui renifle bon le Thrash Black. Alors que le son et le chant demeurent très indentifiables tout au long de ce long format qui dépasse tout juste les 38 minutes, le tempo tempère dans les deux dernières propositions au profit d’une ambiance moins agressive, à la fois plus funèbre et plus atmosphérique ("Yön lapsi"), qui me rappelle parfois les dernières offrandes de Moonreich. Le long épilogue "Nox" est jalonné des passages légers et immersifs, complètement inattendus, qui risquent fort bien de faire halluuuuuuciner en concert les metalleux cloutés adeptes du Malin qui attendrait peut-être de Korgonthurus, en les voyant débarquer sur scène avec leurs faces surmaquillées, un Black tradi, un Black à papa. Et rien que cela, ça vaudra le détour !

photo de Seisachtheion
le 24/07/2020

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