Krush Groove - Have A Break

Chronique CD album (56:10)

chronique Krush Groove - Have A Break

Eh oui, encore un dimanche Core&Cool passé sous le signe du Funk Metal rétro-derground ! Et ce pas parce que l’auteur de ces lignes serait âgé de 75 ans et qu’il parcourrait sans relâche toutes les brocantes de la planète Fusion, non. La raison est bien plus simple : Internet est lui-même un gigantesque bric-à-brac. Certains recoins en tous cas. Comme le site rateyourmusique.com par exemple. Figurez-vous qu’en cette luxuriante web-caverne d’Ali Baba, certains illuminés ont tenté d’établir des listes pas-exhaustives-mais-presque de toutes les formations Funk Metal ayant un jour slappé leur-mère-la-basse. Regardez donc, juste .

 

… Forcément, une telle quantité de voies à explorer, ça laisse rêveur, et offre de la matière ! Notamment à la présente chronique dominicale.

 

Krush Groove, donc, est une formation japonaise. Qui pense certainement que, du fait de sa position extrême-occidentale et de sa notable activité sismique, la Californie finira un jour dans le giron de l’archipel nippon. D’où, on imagine, ce sentiment de proximité, et l’appropriation culturelle évidente qui en résulte (… quoi : c’est pas californien le Funk Metal ? Quoi : c’est pas à la mode le concept d’appropriation culturelle ?). Car nos amis ont manifestement beaucoup écouté le Faith No More de The Real Thing, ainsi que les Red Hot de l’époque lointaine où ils butaient tout. À certains moments, ces influences sont criantes (tiens : sur les débuts de « K.G. » et de « Calorie » par exemple). Mais il semble qu'ils ont également écouté Rage Against The Machine, car ça sent la tentative tommorellesque à 2:45 sur « Tricky To Rock »…

 

Et c’est peu dire que ça fooooonke à fond les ballons sur les 11 titres de Have a Break, leur premier et unique album, qui fait suite à 2 EP ! Même sur « Rattle Snake Shake », le plus purement Hard Rock des titres du lot (… qui commence quand même par un gros plan Hip Hop grassouillet, puis par une pure descente de basse joufflue). Mais si ça foooonke donc, ça ne s’en contente pas. Car le groupe apprécie également le Rap Metal. Ce qui explique qu’on a toujours droit, à un moment ou à un autre, sur chacune des pistes ou presque, à l’un de ces flows qui lâche du gros dans le micro. On croit d’ailleurs déceler une certaine tendresse pour Clawfinger, si on tend un peu l’oreille, sur les râperies de « Mother Funker ». Autre penchant certain du groupe : le Punk. Pas celui de l’ami Cromy, qui va décapsuler sa Kro à même les incisives d’un CRS mis définitivement KO. Plutôt celui, braillard, qui n’a pas peur du suffixe « -Rock ». Dernière petite fantaisie qui mérite qu’on s’y arrête : la participation d’une fillette – un personnage de manga, à n’en pas douter – à la fin de « Tricky to Rock ». Si l’identité de la demoiselle reste à vérifier (mon interprétation risque fort d’être hasardeuse), le rendu s'avère assez sympa, et apporte un petit grain de folie qui ne gâche rien à l’affaire, bien au contraire.

 

Cette histoire serait féerique si quelques Gloups gênants ne venaient entâcher la fête, et expliquer la note affichée là-haut. Premier gloups : le déséquilibre technique existant entre les musiciens. Si le bassiste et le guitariste (… qui fait néanmoins un peu trop durer ses solos, parfois) assurent raisonnablement, le chanteur, lui, pourrait bien en escagasser certains (il n’est pas nul, mais on trouve parfois que sa prestation manque… disons, de chien). Et c’est pire du côté du batteur, qui n’aligne que des plans bateau, façon Lulu-et-Marcel-jouent-sur-la-place-de-l’église-pour-la-fête-de-la-musique. Deuxième gloups : la prod est un peu maigrelette, à se demander si tout cela a été masterisé, le rendu sonore méritant trop souvent le label qualité Lulu-et-Marcel-ont-enregistré-dans-leur-garage. Gloups final : même quand ça funke de tous les diables, l’inspiration n’atteint jamais des sommets. Sur la forme tout est OK (abstraction faite des points évoqués précédemment), mais sur le fond, ça manque de génie, de personnalité, et d’une vraie accroche bien profonde qui invite à de nouveaux tours sur la platine. Bref : Lulu-et-Marcel-devraient-s’acheter-une-muse.

 

Essayons d’aborder la chose de manière objective : vu les défauts de Have a Break, il faudrait clairement être un boulimique de Funk Metal pour le faire tourner régulièrement. En revanche, il faut reconnaître que cette petite heure de musique regorge de cette distorsion juteuse, de cette basse bondissante, et de ces clins d’œil égrillards dont les funkophiles raffolent. En musique de fond, quand il est certain que personne ne se lancera dans une anayse poussée de ce que crachent les enceintes, cet album s'avère donc idéal !

 

 

PS : le groupe n’a été actif que de 1992 à 2003. Peu d'espoir, donc, de le voir en concert à Noël dans la salle des fêtes près de chez vous…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte : Have a Break, le seul et unique album de Krush Groove, regorge de tout ce qui fait frétiller le fan de Funk Metal vintage. De la gratte qui gazouille sous des tonnes de disto’ juteuse. De la basse qui badaboume à n’en plus finir. De l’invitation maboule à suer du boule sous les facettes de la boule. Des hommages aux Red Hot et à leur nombreuse descendance. Problème : tout ça est loin d’être nickel côté batterie, chant, son et inspiration. Forcément, telle une gastro un soir de nuit de noce, ça gâche un peu la fête…

 

 

photo de Cglaume
le 03/11/2024

3 COMMENTAIRES

el gep

el gep le 03/11/2024 à 10:03:50

Ouah et la pochette ?!?
C'est quoi, c'est la pause clope des p'tits bonshommes à hélices en slip bleu qui nettoient les conduits de lancement des mini aéroglisseurs convoyeurs de marmelade à l'orange de secours pour les élites ?!?

cglaume

cglaume le 03/11/2024 à 11:27:04

Fournis ce descriptif à une IA génératrice d'image, et tu auras exactement ça, en effet. Bien vu Gepetto !! 😂

el gep

el gep le 03/11/2024 à 15:15:23

J'en étais sûr, rhan !

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