Latitudes - Bleak Epiphanies in Slow Motion

Bien qu'il soit un peu facile de qualifier Latitudes de "Sous Pelican", c'est le constat rapide que l'on vient à faire après l'écoute de ce Bleak Epiphanies in Slow Motion.

4 anglais faisant une sorte de post-core instrumental, deux guitares qui se "soutiennent", une basse vrombissante largement exposée aux oreilles attentives d'un auditeur qui y trouvera malheureusement des similarités avec les leaders du genre.

Red sparowes, Pelican donc, sont des influences incontestables. "Dreamland precipice" nous rappelle les envolées et lourdeurs période "The fire in our throats will beckon the thaw". Comparaison plus qu'honorable, voire même prestigieuse, elle dénote néanmoins un grand manque d'originalité. Les tempos, les cassures, les mélodies semblent peu inspirées.

"A falling mute" confirme cette impression avec un tempo en intro beaucoup plus lent, en manquant de conviction, jusqu'à ce que la musique prenne en intensité. On ressent à partir de la 3e minute une véritable mélancolie dans la guitare qui part dans des contrées proches du post-rock. Le son de la basse ajouté à une guitare complémentaire de la lourdeur au difficile périple que l'on peut s'imaginer durant prés de 8 minutes.

Une belle composition qui relève le niveau de ce mini album, non pas pour son originalité mais son intensité.

Cependant, comme pour le morceau précédent, la fin est brutale et peu inspirée, brisant net un titre qui aurait pu mériter meilleure conclusion.

Le très lourd, aux aspects stoner, titre éponyme s'écoute également avec plaisir mais ne surprend pas. Sa courte durée permet en tout cas de ne pas s'ennuyer.

C'est le contraire sur l'interlude bruitiste et dispensable "Your death mask became mine".

"We met today and will never meet again" clôt avec spleen comparable à celui du second morceau, cet ep. 10 minutes alliant une guitare lourde, l'autre mélodique, avec une batterie usant largement de ses cymbales. On retrouve encore un passage ou une seule guitare permet à la basse de se mettre en avant. La formation est quelque peu attendue mais la mélodie étant bien trouvée, on se laisse rapidement entraîner dans des contrées que seul le groupe connait. La lourdeur du passage vers le 6 minutes 30 nous ramène par contre à une âpre descente sur terre.

Latitudes a donc de véritables qualités qui en fait un bon groupe, mais le quatuor doit encore se démarquer pour surprendre et marquer les esprits. Il manque peut être un brin de chaos pour mieux nous bousculer ou un détail qui forgera leur personnalité.

Avec le temps, ils passeront, peut être, du statut d'espoir au statut de leader confirmé d'une scène qui stagne dangereusement depuis quelques années.

Tookie

le 08/10/2008